Aller au contenu

Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Épinards

La bibliothèque libre.
Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 152).

ÉPINARDS. — Raccommoder les épinards. Se dit d’un moyen employé pour réparer une sottise que l’on a lâchée. Y a le père de Filouchon qu’il est connu pour piquer l’once. J’y ai pu pensé, et j’y ai dit devant le fils : « Tous ces piqueurs d’once, on devrait les flanquer aux galères ! » Filouchon est devenu rouge comme un coq nigaud. J’ai vu que j’y avais fait un pied-failli. J’ai vite ajouté : « Je dis pas rien ça pour ton pipa ! » Comme ça, j’ai raccommodé les épinards.

Lorsque, à table, vous servez des épinards à une dame, c’est une plaisanterie de bon goût de lever la cuillère bien haut, puis de flanquer le contenu avec force dans l’assiette, comme un maçon jette une truellée de mortier contre un mur. Quoique ça, bien prendre garde que les épinards ne jiclent pas sur la robe de la dame. C’est cette fois que l’on ne pourrait pas les raccommoder, les épinards !

Épinards rouges, Arroche.