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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Autant

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 23).
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AUTANT, adv. — Aussi bien. — Je montais un jour la rue du Commerce, au bras de ce pauvre Émile Bonnardel qui, bien que très petit, était de taille bien prise, avait un grand nez à la François Ier, des yeux très noirs, et surtout une barbe épaisse, régulière, bien unie, auprès de laquelle la houille de Montrambert paraissait chlorotique. Passe une forte femme, brune aussi, nous dépassant de la tête, avec une poitrine, autant celle de l’épouse du Cantique des Cantiques. Jetant un coup d’œil d’appréciateur sur Bonnardel, elle dit, en passant auprès de nous : Une femme sans tetons, un homme sans barbe, autant une… (voir le reste dans V. Hugo). Si, malgré mon jeune âge, je n’avais pas eu déjà de la barbe, c’est moi qui aurais été humilié !