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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Baiser

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 27-28).
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BAISER, v. a. — Tâchez moyen que vos pains ne se baisent pas dans le four, parce que l’endroit par où les pains se touchent n’est ni cuit ni bon. L’Académie admet au reste baisure du pain.

Baiser le… fond de la vieille. — Se dit quand, dans une partie de boules, on ne fait point de points. Pardon de l’expression que je ne puis changer. — Et puis quoi ! les imprimeurs n’ont-ils pas toujours à la bouche des fonds-de-lampe, et les cuisinières des fonds d’artichauts ? Ne dit-on pas couleur fond de bouteille, noir comme le fond de la poêle ? Certain oiseau de terre ne s’appelle-t-il pas fond-blanc, et certain oiseau de mer paille-en-fond ? Quand on fait la moue ne fait-on pas la bouche en fond-de-poule ? Ne savez-vous pas que le brave Vendôme se désolait de mourir la paille au fond ? Les dames ne portent-elles pas des faux-fonds, encore qu’il y ait quelque chose de vrai au fond ? Scarron n’était-il pas fond-de-jatte ? Molière ne dit-il pas : « Un fond de couvent me vengera de tout cela » ? Mme de Genlis n’écrivait-elle pas : « Si l’on porte encore des fonds, je vous prie de m’en envoyer deux » ? N’avons-nous pas tous lu, dans la Revue des Deux mondes, des articles de M. Foncheval-Clarigny ? Et la bonne religieuse ne disait-elle pas : « Je raccommode la fonlotte de M. le fonré » ?

Baiser à la religieuse. — Tous ceux qui ont pratiqué les jeux innocents (hum !) savent que c’est un baiser donné à travers les barreaux du dossier d’une chaise, figurant la grille du couvent. Je suppose l’expression répandue ailleurs qu’à Lyon.