Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Bon, bonne

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 51-52).
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BON, BONNE, adj. intensif. — S’applique des fois à des choses qui ne sont pas bonnes du tout : Un bon rhume, une bonne radée.

Il ne fait pas bon faire. Manière de dire que le temps est très froid, très pénible. Il ne fait pas bon faire pour les cougnes au coin des rues ce matin. — C'est curieux, je n'ai jamais entendu dire : Il fait bon faire, mais toujours : Il ne fait pas bon faire. Image de Ja vie.

Il est bon là, M. Delorme ! Se dit de quelqu'un qui a échoué où il se croyait certain de réussir. Cadet Salopiaut i est-i pas allé dire au Central qui le fassiont nommer conseiller municipable ! Il est bon là, M. Delorme ! On expliquait l’expression par ce fait que jadis il y aurait eu à Mâcon un maitre d’hôtel du nom de Delorme, qui était de la confrérie dont on prétend que saint Joseph est le patron. Sa femme s’enfuit avec un officier par le coche d’eau. Le mari arriva sur le quai juste pour le voir partir. Sur quoi un témoin de s’écrier : Il est bon là, M. Delorme ! — Je vous donne l’histoire telle que Bosson me l’a racontée, il y a quelque six ans. — Cette expression, doût les Lyonnais s’assassinaient dans ma jeunesse, me parait tomber en désuétude.