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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Cagne

La bibliothèque libre.
Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 70-71).

CAGNE, s. f. — Paresse. Une vieille chanson dit :

De temps en temps, la cagne, la cagne,
De temps en temps, la cagne me prend.

C’est le vieux franç. cagne, chienne, de l’ital. cagna, de canis. Saint-Amant dit :

Venus, la bonne cagne, aux paillards appétits.

Le président Bouhier raconte que le duc de Roquelaure, soupant chez la duchesse de Bouillon, prit avec les doigts du sel dans la salière. Cela parut incivil à la duchesse, qui dit tout haut, en montrant la salière : « Voilà la passée d’une grande beste. » Le duc répondit vivement: « La bonne cagne, elle a le sentiment (l’odorat) bon. » Cela ne donne pas une très haute idée des bonnes manières de la grande noblesse au xviie siècle.