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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Catolle

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 80-81).
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CATOLLE, s. f. — 1. « Dites birloir ». ajoute Molard. Chanoine a mis cette note fort exacte en marge de son exemplaire : « Le birloir est bien le tourniquet qui sert à retenir un châssis de fenêtre (Chanoine avait vécu au temps des châssis), mais la catolle est autre chose ; c’est un morceau de bois tournant sur un axe, qui retient fermée une porte d’armoire. Cet objet est ainsi nommé par les menuisiers. Le mot virole n’est pas non plus français en ce sens. » De catabula, machine à lancer des traits, et qui avait sans doute quelque rapport de forme.

2. Grumeau, caton adhérent. Marius, veux-tu pas mettre ton doigt dans le nez ! — P’pa, j’ai de catolles. — De catir, avec un suffixe diminutif.

3. Grateron (gallium aparine)[1]. On sait que c’est une plante dont le fruit, pourvu de poils, a la qualité d’être très adhérent, surtout quand on le met dans les cheveux. On ne peut plus s’en débarrasser. C’est une plaisanterie de bon goût de remplir sa main de catolles, puis de la passer doucement dans les cheveux d’une dame pour la caresser ou juger de la beauté de sa natte postiche. — C’est catolle 2, parce que le grateron fait ainsi des catolles.

4. Une cancorne, spécialement une bigote qui se scandalise de tout. Entre deux jeunes filles : Eh ben, Parnon, as-te bien dansé à la vogue ? — Ah ben vouat’ ! ma tante qu’a pas voulu ! — Voyez-vous, c’te vieille catolle ! — C’est encore catolle 2 : Une femme qui vous accroche comme un grateron, et dont on ne peut se débarrasser davantage.

  1. D’après P. Blanc, ce n’est pas le fruit du Gallium, mais celui du Lappa magna ou bardane.