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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Cheville

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 92).

CHEVILLE, s. f., terme du métier de canut. — 1. Tavelle en bois dur, arrondie au tour et fuselée, extrêmement lisse, sur laquelle l’ourdisseuse enroule la chaine de l’étoffe en la croisant de manière à lui donner la forme d’un œuf énorme.

2. Cheville à tourner devant. C’était une tavelle attachée au pied du métier et dont le canut se servait comme d’un levier pour faire tourner le rouleau de devant, au fur et à mesure de la fabrication de l’étoffe. Ainsi font les voituriers quand ils billent leur chargement. Ce système a été remplacé par le régulaleur. Aujourd’hui les chevilles à tourner devant ne servent plus aux pauvres canuts qu’à tenir leurs bourgeoises en respect, lorsqu’elles veulent tout à fait trop porter les culottes.