Aller au contenu

Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Craquelin

La bibliothèque libre.
Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 118).

CRAQUELIN, s. m. — Sorte de gâteau sec, sans beurre, avec force blancs d’œufs. Il est en forme de couronne, avec de petites cornes de temps en temps, comme une couronne d’épines aimable. Quelques-uns le nomment gâteau à l’eau. C’est, me dit-on, l’échaudé parisien, avec cette différence que l’échaudé a la forme d’une barquette. Nourriture favorite des canaris. — Diminutif de craquelle, sorte de vieille pâtisserie lyonnaise. En 1573, Lyon fut menacé de la famine. Le 1er mai, le Consulat ordonna qu’on irait prier M. le Gouverneur de « faire défense aux boulangers, pâtissiers et autres de la Ville, de cuyre aulcunes miches, tartres, radisses, saffranées, pastez, bugnes, chaudellets, cachemuseaulx, craquelles, et autres semblables sortes de pâtisseries où il se consomme grande quantité de farine passée, pendant trois mois prochains, sous peine de grosse amende arbitraire. » — Craquelle, de craquer, indubitablement.

Avoir ses bas en craquelins, Les avoir en façon de colonnes torses, faute de les retenir par des ficelles. Une dame qui a toujours ses bas en craquelins n’est pas donnée comme un modèle de femme soigneuse, généralement parlant.