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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Culot

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 124).
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CULOT, s. m. — Le dernier né. Quand j’étais petit, on m’appelait volontiers le culot, encore que je ne fusse que le cinquième sur six, mais le dernier étant mort en bas âge, j’avais pris son rang. Cela ne laissait pas de m’humilier, bien qu’il n’y ait rien d’humiliant à être le dernier, mais c’est ce nom de culot qui n’est pas joli. — Parlant par respect, de c…, parce que le dernier-né est considéré comme le bout, la fin de la famille. On y a ajouté le suffixe diminutif ot, le dernier étant le plus petit. En Dauphiné, on l’appelle le serre-buissou, celui qui ferme le buisson ; en Gévaudan, le gasta-gnis, celui qui souille le nid. En Provence on l’appelle plus crûment le cago-nis.

Si tu ne le corriges pas culot, il te chagrinera culasse, C’est-à-dire si tu ne le corriges pas pendant qu’il est petit, il te fera des misères quand il sera grand.

Il a du culot. Expression idiote qui, m’assure-t-on, s’est introduite à Lyon depuis quelques années pour dire : Il a de l’aplomb, il a du toupet.