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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Déguiller, guiller

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 132).

DÉGUILLER, GUILLER, v. n. — Tirer au sort dans les jeux des gones pour désigner le chat ou le maire. — Composé avec le préfixe disjonctif de et guille, en suisso-romand pointe, sommet, du vieux haut allemand chekil, chegil. D’où déguiller, tomber, faire tomber. Comp. tomber au sort.

Il n’y a qu’une méthode classique de déguiller. À cha trois, les gones crient en se tapant sur la cuisse (les loustics se tapent sur la fesse) zig, zing, zoug, et relèvent la main en tendant les bras dans la position du serment du Grütli. Alors, de deux choses l’une, ou les trois mains sont tournées de même, paume dessus ou dessous, et alors rien de fait, on recommence, ou une des mains est tournée différemment des deux autres, et celui à qui elle appartient se retire. On continue ainsi jusqu’à la gauche et le dernier qui reste sans s’être retiré est maire.

Les jeunes personnes préfèrent à ce mode trop mâle la désignation du chat par la chanson :

Uni, Unelle,
Gazin, gaselle,
Du pied, du jonc,
Coquille, bourdon,
Un loup, etc.