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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Dernier, darnier, dargnié

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 135-136).
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DERNIER, DARNIER, DARGNIÉ, s. m. — 1. Derrière, dans tous les sens. Tomber sur son dernier, Demeurer sur le darnier. On lit dans une délibération du Consulat, du 15 septembre 1509 : « … Ou (au) moyen de quoi plusieurs, ayant des dictes galleries sur la Saône, sont découverts par le derrenier de leurs maisons. »

Les bonnes religieuses de Marlhes, célèbres dans tout le diocèse, étaient trop instruites pour dire derrenier. Un jour qu’elles faisaient visiter à S. E. Mgr le cardinal de Bonald leur couvent, qui était sens dessus dessous, à cause des réparations : Monseigneur, dit humblement la supérieure, voilà le devant du bâtiment ; nous vous montrerions bien le derrière mais il n’est pas propre. Je tiens la gosse de l’excellent abbé Beaujolin, alors grand-vicaire du cardinal. Il avait une manière de la dire inimitable.

2. Adv. « L’amoureux, qu’était caché à grabotton dargnié le chevessié du lit de la mama, arrive tout couâme. » (La Seduction reparée.)

Derrenier, darnier est dérivé de l’ancien français derrain, qui signifiait derrière, de deretranus, fait sur retro.