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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Foncer

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 168).
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FONCER, v. a. — 1. Se précipiter, fondre dessus. Il fonça sur les ennemis. Ce mot peu français a cependant pénétré chez certains littérateurs. « De grâce, mon bon ami, foncez droit sur la situation… (Lagenevais, Revue des Deux-Mondes, 3e période, t. 44, p. 225). » Ce français ne me parait pas valoir le lyonnais. Foncer en ce sens a été aussi employé par Vallès dans le Réfractaire, et je le vois, sous la signature de M. Fouquier, dans le Courrier de Lyon du 14 novembre 1879.

2. Financer. Qui don que fonce pour la Ninique (Monique), qu’elle est toujours si bien floupée ? — Ça doit étre M. Bichon ou M. Dindonaud. — Des fois tous les deux. Ce sens est ancien dans le français. « Il lui convenoit foncer et bailler argent à ce maitre président, » dit le bon Eutrapel.

3. Foncer un tonneau, Y mettre un fond. C’est le sens primitif et étymologique du mot. Pour le sens 2, il se tire tout naturellement de fonds, argent. Le sens 1 est assez difficile à expliquer autrement que par une vague analogie de sons avec fondre.