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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Lanterne

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 208).

LANTERNE, s. f. — 1. Briller (parlant par respect) comme un étr… dans une lanterne. Voy. étr…

2. Personne lambine. La mère Galuchard à son fils qui porte une bouteille de vin dans un panier à salade et s’amuse à le branlicoter : Vances-tu, lanterne ? — Voui, m’man ! — Lanterne est ici un subst. verbal de lanterner.

3. Estomac, surtout quand il est vide. As-tu quèque chose à me mettre dans la lanterne ?

4. Organe de la Jacquard, dans lequel, avec beaucoup de bonne volonté, on peut voir quelque ressemblance avec une lanterne. C’est une plaque de fer, fixée à l’extrémité du cylindre sur quatre tiges de fer. C’est sur ces tiges que mordent les loquets qui font accomplir au cylindre un quart de révolution à chaque fois que le canut enfonce la marche. De mon temps la lanterne était toujours placée sur le devant du métier, côté de l’ouvrier. De là les expressions côté de la lanterne (devant) ; côté opposé à la lanterne (derrière). — Au fig. Je suis tombé du côté opposé à la lanterne. Le dicton ne peut plus s’appliquer aux nouvelles mécaniques en 1100 crochets qui ont deux lanternes, une devant, une derrière.

5. Terme de canuserie, Feuille de carton blanc placée sous la medée, près du remisse (ou corps) afin de permettre au canut, dans les couleurs foncées, de voir facilement les écorchures des fils.