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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Maître

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 218-219).
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MAÎTRE. — Maître de danse. Molard ajoute : « Dites maître à danser. » C’est absurde. Maître de danse ou maître à danser, dit Littré.

Il est maître quand il est tout seul (parce que sa femme porte les culottes).

Maître de métier. On n’ignore pas que c’étaient des « délégués », comme on dirait aujourd’hui, des corporations d’artisans, tant pour la nomination des conseillers de ville, que pour la surveillance des travaux dans chaque corporation. Par où nous voyons que dès le xve siècle le calembour par approximation florissait à Lyon, car en 1420 un boucher, nommé Gobier, fit deux jours de prison et paya l’amende « pour ce qu’il avoit dit villenie à Jehan Michiel, maistre du mestier des bochiers de Lion, en lui appelans maistre de merdier ».

Avoir son métier pour maître. — 1. Se dit dans la canuserie de l’ouvrier qui possède en propre son métier avec tous ses harnais.

2. Se dit aussi de l’ouvrier qui moyennant une redevance mensuelle au chef d’atelier, représentant le loyer du métier et du local, travaille comme si le métier lui appartenait. Il paie son dévidage, son tordage, etc., et touche au magasin la façon complète, tandis que le compagnon n’en touche que la moitié, mais est exonéré des frais.