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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Miche

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 231).
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MICHE, s. f. — Pain de luxe d’une demi-livre ou d’une livre. Quoique le mot soit au dictionn. de l’Acad., à Paris les boulangers ne savent pas ce que c’est, et vous rient au nez quand vous leur demandez une miche. Racine emploie cette expression dans une lettre à l’abbé Levasseur, du 27 mai 1661 : « Il (M. de la Charles)… commença une harangue qui ne finira qu’avec sa vie si vous n’y donnez ordre, et que vous ne lui fermiez la bouche par une grande lettre d’excuses, qui fasse le même effet que cette miche dont Énée ferma la triple gueule de Cerbère. »

Miche à fesses (parlant par respect). C’est une grosse miche rebondie, divisée par une raie dans toute sa longueur. À la maison on ne connaissait pas d’autre mot. Marie, vous prendrez une miche, pas une petite miche (la miche de demi-livre), mais une miche à fesses (la miche d’une livre). Les demoiselles sucrées disent par pudeur « Une grosse miche. »

Il y aurait à examiner si une miche à fesses n’est pas une miche à fente, une miche fendue, 'fissa. (M. D.)

Les miches de Saint-Étienne, Des cailloux.

Manger sa miche la première, Connaitre d’abord les bons jours, puis les mauvais jours.

D’une racine germanique mik, qui, à l’origine, avait la signification de farine fine.