Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Pas

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 254).
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PAS. — Le Pas de la porte. Seuil. Y a t’un miron que vient tous les jours faire son grand tour sur le pas de notre porte.

Aller à pas de poule, Aller moins vite qu’un train rapide.

PAS, s. m., terme de canuserie. — Ouverture de la medée qui se produit quand le canut appuie sur la marche. Retrouver le pas, Défaire un morceau d’étoffe pour retrouver un coup de trame défectueux. Travailler à pas ouvert, à pas fermé, Donner le coup de battant la medée étant encore ouverte ou déjà fermée, suivant l’exigence des articles.

PAS, loc. interrogative. — Contraction de n’est-ce pas. — Ti viendras demain, pas ? On dit plus élégamment : Tu viendras demain, t’i pas ? — Ici, t’i pas est par analogie avec ne viendra-t-il pas ? Ce t’il pas a été transporté aux autres personnes du verbe. Ainsi l’on dira de même : Vous viendrez, t’i pas ?

Pas moins, adv. — Cependant néanmoins. Il a une grande fortune ; pas moins c’est un pioustre. Pas est pris comme l’équivalent de non, car Littré donne non moins comme l’équivalent de néanmoins. Je ne crois pas cependant qu’il ait raison, et qu’on puisse dire non moins c’est un pioustre, mieux que pas moins c’est un pioustre. IL faut donc convenir que notre locution est incorrecte ; pas moins, elle est très piquante.

(Pas plus tard qu’aujourd’hui, 13 octobre 1894, j’ai le plaisir de la rencontrer dans un grand journal de Lyon : « Nous savons que la vérité doit être respectée… Mais, pas moins, notre excellent confrère avouera, etc. »)

Pas, suivi de rien, pour renforcer la négation (voy. rien).