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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Philtre

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 262).
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PHILTRE. — La croyance aux philtres amoureux comme dans l’antiquité n’est point perdue. De mon temps on était fermement convaincu qu’une femme, pour fixer l’amour d’un homme, n’avait qu’à lui faire prendre un peu de son profluvium menstruale. Je connaissais une pauvre fille qui, pour se faire épouser par un jeune homme qu’elle aimait (il ne s’était d’ailleurs rien passé entre eux de répréhensible), lui en fit prendre un jour dans du café très fort. Mais, hélas ! aujourd’hui tout a perdu sa vertu. Il en épousa une autre peu de temps après. La pauvre fille est restée convaincue qu’un autre philtre avait annulé l’effet du sien.