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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Piqueur d’once

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 267).
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PIQUEUR D’ONCE. — On nomme ainsi ceux qui volent la soie en levant de petites flottes sur les parties qui leur sont confiées par le fabricant, et qui s’arrangent pour faire retrouver le poids, soit en humectant la soie, soit en la chargeant, s’ils sont teinturiers, ou de toute autre manière. — Une dame du Dauphiné étant venue habiter à Lyon avec ses deux jeunes filles, s’enquit d’un magasin où elle pourrait se procurer des coupons de soierie à meilleur marché que dans un magasin de nouveautés. Une bonne femme lui dit : Faut aller chez un piqueur d’once. Allez donc chez X…, rue Vieille-Monnaie, vous trouverez votre affaire. La dame, n’ayant jamais entendu prononcer le nom de piqueur d’once, crut que c’était celui donné à la profession de marchand de coupons. Elle envoie sa fille aînée avec la bonne. La jeune fille va à l’adresse indiquée, pousse la porte, et dit à un monsieur devant une banque : Pardon, monsieur, c’est bien ici chez un piqueur d’once ? Tableau (!!!), comme disent les romans modernes (historique).