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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Pisser

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 267-268).

PISSER (parlant par respect), v. n. — Il pisse entre deux parenthèses, Pour dire d’un homme qu’il a les jambes arquées.

Elle est si contente de se marier qu’elle ne se sent pas pisser. — Il paraît que c’est un des symptômes du contentement, mais je ne m’en suis jamais aperçu.

Commencer à se sentir pisser. Cela se dit d’une fillette de treize à quatorze ans.

Les femmes pleurent comme elles pissent, C’est-à-dire qu’elles pleurent avec la plus grande facilité, sans y attacher d’autre importance.

Une agréable chanson de gones, que l’on chante à ceux qui ont la malheureuse infirmité d’uriner au lit :

Pisse-en-lit,
Pisse-en-paille,
Le balai au coin du lit,
Pour fouetter le pisse-en-lit.

Tout bon Français pète en pissant, proverbe patriotique qui se prononce toutes fois et quantes que l’application en est motivée. Un Français qui pisse sans péter, c’est un régiment qui défile sans trompette. Même observation.