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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Raquette

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 291).
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RAQUETTE, s. f. — 1. Crécelle. Jadis, le jeudi saint, tous les gones, armés d’une raquette, faisaient rac, rac. C’était par rapport à l’office de Ténèbres. Mais les gones s’inquiétaient peu du symbole, et continuaient à faire rac, rac, ce qui était très amusant, surtout lorsque le musicien faisait des entr’actes à l’aide de cènes bénites.

2. Abusivement, on a donné le nom de raquette à un instrument que les marchandes de cènes bénites, le jeudi saint, emploient pour appeler les chalands. L’instrument est en bois (on sait que le jeudi saint l’airain est proscrit) et se compose d’un bloc de bois plat et carré, long, terminé dans sa partie supérieure par une manette en fer et fixe, tandis qu’une autre manette, mobile sur un pivot, est adaptée au flanc du bloc de bois. En imprimant au poignet qui a saisi la manette fixe un vif mouvement de va-et-vient, la manette mobile vient frapper avec force contre le bois : cla, cla, cla. Le même instrument est employé par les marchandes de plaisirs (qu’on appelle aujourd’hui oublies). C’est la bartavelle, vieux franç. vertevelle. Mais bartavelle a disparu de chez nous. On l’emploie encore à Genève. — De l’onomatopée rac.

3. Terme de canuserie, Petite mécanique servant à faire les cordons dans certains articles taffetas et dans certains articles d’armures.