Aller au contenu

Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Rayons

La bibliothèque libre.
Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 294).

RAYONS. — Les rayons, i n’en pètent. Se dit lorsque, en sortant de table, la peau tire comme un tambour. — Je crois que c’est une allusion à la célèbre histoire d’un merlan des Terreaux, qui avait écrit à son fournisseur à Paris une commande de quatre pages, pendant que sa femme était dehors. Celle-ci rentre, lit la lettre, et lui dit : Gros bétard, te vas commander de la marchandise quand les rayons i n’en pètent ! Le mari se rend aux raisons de sa femme, et ajoute en post-scriptum : Ma femme dit que nous avons de la marchandise, que les rayons ils n’en pètent. Ne m’envoyez donc rien de ce que je viens de vous commander. Il cachette la lettre et va la porter à la poste de la rue Luizerne. En ce temps-là on n’affranchissait guère, mais le port de la lettre pour Paris était de quatorze sous. Il est vrai que la lettre avait son importance.