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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Remède

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 297).

REMÈDE. — Le remède que nous portons tous avec nous. Euphémisme délicat pour de l’Urine. Dans mon jeune temps, je ne crois pas qu’il y eût un seul canut qui, dès qu’il se sentait le moindre mal, ne prit le matin, à jeûn, un verre du remède que nous portons tous avec nous. Il était bon pour toute espèce de maux : maux d’estomac, de rein, de ventre, de tête ; excellent en particulier pour la toux. On partait de ce principe métaphysique, tiré des causes finales, et contre lequel il n’y avait pas d’objection possible, à savoir que la Providence, en faisant les maux, leur avait fait un remède, et que, dans sa bonté, elle avait voulu mettre le remède à la portée de tous les hommes. M. Chrétien le conseillait. D’ailleurs, il ne l’aurait pas conseillé qu’on l’aurait pris tout de même. Le pauvre compagnon de chez nous, qui était phtisique, en prit longtemps, mais, hélas ! cela ne le sauva pas.