Aller au contenu

Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Rouleau

La bibliothèque libre.
Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 310-311).
◄  Rougeur
Rouler  ►

ROULEAU, s. m., terme de canuserie. — Il y en a deux principaux : 1° Le rouleau de derrière ou ensouple sur lequelest enroulée la chaîne qui se déroule au fur et à mesure de la fabrication ; — 2° Le rouleau de devant sur lequel s’enroule l’étoffe fabriquée au fur et à mesure de sa fabrication. Par ainsi un rouleau grossit tandis que l’autre diminue.

Le rouleau de devant grossit, elle va d’abord rendre. — Se dit d’une femme près d’accoucher.

Rouleau à rendre. Inconnu de mon temps. On pliait la pièce pour la rendre, mais les marchands, depuis environ vingt-cinq ans, exigent qu’on rende sur un rouleau ad hoc. Ils disent que c’est pour que la pièce n’ait pas de plis. Les canuts disent que c’est pour leur faire peter un mètre sur une pièce de 60 à 80 mètres. On continue à rendre pliés les velours et les peluches. Règle : le canut porte le rouleau avec la pièce sur l’épaule ; la canuse le porte sous le bras.

Rouleau de façure. Toujours des inventions ! Dans mon temps, lorsque le rouleau de devant avait trop grossi, de manière que la façure ne fût plus de niveau, on remontait le remisse, comme les femmes font élargir leurs robes quand leur rouleau de devant grossit trop. Maintenant on commence par placer la chaine et le remisse plus haut que le rouleau de devant, et l’on place sous la façure, de niveau avec la chaîne, un petit rouleau sur lequel glisse l’étoffe. Par ainsi, une partie de la façure est toujours de niveau, tandis que la partie antérieure a une inclinaison qui va diminuant à fur et à mesure que grossit le rouleau de devant.