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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Semple

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 318).
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SEMPLE, s. m. — 1. Dans le métier de canut, antérieurement à la Jacquard, le semple était l’ensemble des cordes (voy. ce mot) qui répondait à ce qui est aujourd’hui l’ensemble des crochets. Une corde, appelée aussi lac, représentait ainsi autant d’arcades qu’il y a de chemins (voy. ce mot) dans la largeur de l’étoffe. Un gone, appelé tireur, ou une jeune fille, tirait l’un après l’autre, suivant l’ordre du dessin, les lacs destinés à enlever ainsi les fils, tandis que le canut sigrolait sa navette.

2. Cette disposition avec le nom a été conservée pour le métier à lire les dessins, nommé accrochage, et auquel est appendu le semple. Le liseur prend les cordes du semple dans l’ordre du dessin, et il introduit par derrière une corde transversale pour que les cordes qu’il prend ne se confondent pas avec celles qu’il doit laisser. Quand l’ouvrier a lu ainsi un certain nombre de coups, il tire cette corde transversale qui amène les cordes du semple qu’il a prises. À ces cordes correspondent des emporte-pièces qui s’abaissent et qui, passés sous une presse, destinée à recevoir les cartons, percent les trous. Ce système primitif a été remplacé par une machine appelée l’Accéléré, qui fait le travail plus rapidement, mais qui est basée sur le même principe.