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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Tôlée

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 334).

TÔLÉE, s. f. — Une tôlée de pâtisseries. Certaines pâtisseries se mettent au four rangées par douzaines sur des plaques de tôle. D’où le nom. Un de mes amis avait bon appétit. À une foire, à Moulins, il demande à un pâtissier combien il lui prendrait pour manger des pâtisseries à discrétion. Cent sous, fait le pâtissier croyant le voler de quatre francs cinquante. — Tope ! mais vous donnerez une chopine de vin blanc pour les faire passer ! — Entendu ! — Le pâtissier apporte une tôlée, deux tôlées, voyant avec inquiétude que son client ne buvait pas. Enfin, après la quatrième tôlée, celui-ci met un demi-doigt de vin dans son verre. — Vous ne buvez que ça ! — Faut ben que j’en oye pour jusqu’à la fin ! — Épouvanté, le pâtissier lui rendit ses cinq francs et résilia le marché. — Il était temps ! l’autre était tube, s’il n’avait bu un grand verre d’eau ! Mais il avait mangé gratis pour quarante-huit sous de pâtisseries.