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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Tenir

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Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 330).
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TENIR. — Tenir coup. Voy. coup. — Tenir tati. Voy. tati.

Tenir tirant, Est aux canuts ce qu’est tenir tati aux mariniers. Un supposé que vous allez rendre visite à un ami malade : Allons, mon vieux, lui direz-vous en manière d’encouragement, tiens tirant ! Autant dire : « Tâche moyen de ne pas le laisser glisser ! » J’entendais un jour la Marion, de Saint-Laurent-d’Agny (elle était canuse), qui disait à sa mère : Môre, lo grand Coyôrd, la Têta-blanchi, i est-i pôs voutron parrain ? — Oua. A causa ? — A causa de rin. Ah, varmina ! l’outro djor, voliet-t’i pôs !… — O y equiet par plésantô ! — Plésantôve rin du tot ! Se j’aviè pôs tegni tirant !…

De ce que, en canuserie, pour faire de la bonne ouvrage, il faut tenir la longueur toujours tirante, et régulièrement tirante.

Tenir pied, aux boules, Tenir, en jouant, le pied sur la raie qui marque l’endroit d’où l’on joue. Veux-tu bien tenir pied ! — Au fig. Je le forcerai bien à tenir pied, c’est-à-dire à ne pas se départir du droit chemin. — Être assidu à un travail, veiller de près une affaire. Quand on a l’honneur d’être canut faut teni pied à l’ouvrage.

Tenir de rejuint, Tenir quelqu’un serré, sans lui laisser sa liberté. La Pierrette, c’est une fille que faut teni de rejuint. Cela s’entend, Tenir près de soi.

Tenir une marchandise, en parlant d’un marchand. Le bazar tient-il des seringues ? (ou toute autre marchandise).