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Le Littré de la Grand’Côte/3e éd., 1903/Vin

La bibliothèque libre.
Chez l’imprimeur juré de l’académie (p. 348-349).
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VIN. — Les vieux Lyonnais se rappellent Cailhava, sa belle bibliothèque et ses goûts d’artiste. Il possédait à Sainte-Foy une propriété où il « traitait » souvent les artistes lyonnais, Or, le vin de Sainte-Foy avait jadis de la renommée, et comme tout bon propriétaire, Cailhava avait l’orgueil de son crû. Tenez, dit-il un jour, après avoir servi des grands vins à ses convives, je vais vous faire goûter maintenant mon vin de cette année et vous m’en donnerez des nouvelles ! On débouche une bouteille, Duclaux déguste le premier le vin. Il est de cette année, véritablement ? — Oui certes ! fit Cailhava, qui rayonnait déjà. — C’est extraordinaire, je l’aurais cru plus jeune !

Vin du picou, Vin de la grappe qu’on tire au pressoir. C’est un vin plus âpre, mais plus sain et plus clair que celui tiré à l’anche de la cuve.

Du vin à laver les pieds des chevaux. Cela ne se dit pas du Musigny, des grands Sauterne, etc.

C’est du vin qu’il faut être trois pour le boire. Parce qu’il faut qu’il y en ait deux pour tenir l’autre pendant qu’il boit, afin qu’il ne fasse pas de malheur en se débattant.

Vin de Nazareth. Voy. Nazareth.

Vin cuit, Confiture de ménage qui se prépare en faisant bouillir une marmitée de vin nouveau, dans laquelle on fourre, avec de la castonade, toute espèce de rafatailles : quartiers de poires véreuses, de coings, de pommes vertes ; force taillons de courles, de corces de melon, enfin tout ce qui ne peut se manger cru. Cette confiture, qui sert surtout pour les goûters des enfants, fait beaucoup d’abonde. À Paris, ils appellent cela raisiné, pour autant qu’on n’y met pas de raisin.