Le Mespris de la vie et consolation contre la mort/« Le tracassant veneur communement mesprise »

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Le Mespris de la vie et consolation contre la mort
Le Mespris de la vie et consolation contre la mortNicolas de Moinge (p. 120).
CXXXIIII.


Le tracassant Veneur communement mesprise
Le timide escuyer, qui sans estre suivi
Dans les filets tendus se vient rendre asservi,
Exposant au hazard sa vie & sa franchise :

Mais la beste rusee en sentinelle assise
Dans son giste espineus il poursuit à l'envi,
Et cruel, ne peut voir son courage assouvi
Qu'il ne l'ait à la fin ou vive ou morte prise.

Ainsi la sourde mort fuit celuy qui la suit,
Et suit sans y penser celuy la qui la fuit
Executant sa loy, non pas comme demande

Le fol desir de l'homme, ainsi selon que le fort
Qui modere la vie, & gouverne la mort,
Pour nostre utilité l'ordonne & le commande.