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Le Mystère de Quiberon/5

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Dujarric et Cie, Éditeurs (p. 59-71).



CHAPITRE IV

Premières démarches tendant à ouvrir des négociations. — Intermédiaires employés pour s’aboucher avec Charette. — Mme Gasnier-Chambon. — M. Bureau de La Batardière. — Première entrevue ; dispositions intransigeantes de Charette ; lettre de Ruelle et promesses qu’elle contient. — Suspension d’armes. — Conférences préliminaires ; base d’entente impliquant la prévision d’une restauration monarchique. — Réalité des promesses de Ruelle affirmée par un témoignage authentique. — Courant d’opinion dans ce sens déterminé par une série de faits et de manifestations. — Les chouans au théâtre de Nantes ; le dîner des rois. — Les protestations républicaines de Boursault négligées ; Boursault écarté des négociations. — Hoche et Frotté à Nantes dans la même maison ; similitude singulière de leur attitude. — Le secret de Charette ; raisons qui le portent à traiter et qui retiennent Stofflet dans le parti de l’intransigeance. — Charette au rendez-vous de La Jaunaye ; arrivée tardive des délégués conventionnels. — Conditions définitives constituant un territoire indépendant.

Des communications, mystérieuses quant à leur nature, mais quasi publiques, quant à leur existence, s’étaient établies et se poursuivaient entre représentants et généraux républicains, et chefs royalistes. Tout le monde connaissait les fréquentes entrevues de Humbert avec Bois-Hardy et Cormatin et l’on entendait parler d’allées et venues et d’échanges de messages entre les conventionnels présents à Nantes et les camps royalistes de la Vendée et de l’Anjou.

Pour amener Charette à l’idée de négocier, il avait fallu tout un travail préliminaire, dont la part la plus difficile, l’ouverture, avait été confiée aux mains délicates d’une femme, Mme Gasnier-Chambon[1].

C’était une créole de Saint-Domingue, qui s’était retirée à Nantes avec les débris d’une fortune jadis belle, qui avait été détruite par la révolte des noirs. Jolie, élégante, spirituelle, aimable, charitable aussi, elle s’était fait, sur un théâtre plus modeste, une situation analogue à celle qu’avait eue, vers le même temps, à Bordeaux, la belle de Fontenay et qu’occupait alors à Paris, avec quelque éclat, Joséphine de Beauharnais. Sans rompre ses attaches royalistes et aristocratiques, elle n’avait pas fermé sa porte aux proconsuls de la République, toujours et partout accessibles à des séductions qui flattaient toutes leurs vanités. Grâce à son ascendant sur Prieur (de la Marne), un bon nombre de ses concitoyens lui devaient d’avoir échappé aux noyades : et l’on citait même des grâces obtenues directement du féroce Carrier.

On tira de prison Mlle de Charette ; et l’on sut lui persuader de se joindre à Mme Gasnier-Chambon, pour porter au général vendéen les premières paroles d’avances.

Un personnage dont le caractère et la conduite restent assez énigmatiques, M. Bureau de La Batardière, s’offrit à les accompagner. Ancien magistrat à la Cour des Comptes de Bretagne, il avait traversé ces temps difficiles en manœuvrant avec une certaine dextérité entre les partis opposés. En 93, on l’avait vu pourtant se charger d’une mission confidentielle des chefs vendéens pour le roi d’Espagne, mais il s’était fait prendre par les républicains, non sans exciter des soupçons de connivence, qui, malgré une condamnation à mort, se fortifièrent en raison de la facilité qu’il avait trouvée à s’échapper et de la sécurité que semblait indiquer sa persistance à rester dans le pays, où il affectait des allures de gibier traqué qui ne paraissaient pas sincères. Son intervention dans ces dernières circonstances, n’est pas de nature à détruire ces soupçons : ce fut lui qui vint proposer ses bons offices à Mme Gasnier, qui le renvoya à Ruelle, dont il fut immédiatement agréé ; il devint en réalité l’agent accrédité de cette espèce de mission. Il prit avec lui son neveu, Bertrand-Geslin, aide de camp de Canclaux.

Après un trajet assez difficile et qui ne fut pas sans périls, ils parvinrent à obtenir des avant-postes vendéens un sauf-conduit pour amener Mlle de Charette jusqu’au château de la Roche-Boulogne. De là, Bureau envoya demander une entrevue au général.

Elle eut lieu le 28 décembre 1794.

La diplomatie insinuante de Bureau et les grâces touchantes de Mme Gasnier, plaidant la cause de l’humanité et déplorant la guerre civile, se heurtèrent tout d’abord à la résolution inflexible de Charette de ramener la question à des termes simples et catégoriques. « Dites aux représentants, Madame, qu’il faut rétablir le roi sur le trône. » Telle était son invariable réponse à tous les arguments.

Il fallut lui remettre une lettre que Ruelle avait donnée à Mme Gasnier pour lui.


« Ce document si curieux pour l’histoire de la Vendée a disparu, mais les survivants de cette époque, les contemporains et les amis de Charette, prétendent qu’elle était satisfaisante sous tous les rapports et qu’au nom de la Convention, il ne montrait pas impossible la restauration de la Monarchie[2]. »


Charette alors consentit à une suspension d’armes et accepta d’avoir une entrevue avec Canclaux et Ruelle sur un terrain neutre.

Il voulut toutefois, avant d’aller plus loin, tenir conseil avec ses officiers et les notables du pays. L’avis presque unanime fut qu’on ne devait pas refuser la conférence. Bureau, qui attendait avec impatience le résultat de la délibération, demande aussitôt l’envoi de deux ou trois commissaires pour s’entendre sur les premières bases de la négociation. Mais Charette craignait d’exposer ses amis. À ce moment, Bertrand-Geslin eut une inspiration généreuse : il s’offrit à rester comme otage au camp vendéen. Charette, touché, n’accepte pas, mais il n’hésite plus ; il désigne comme commissaires le comte de Bruc de Cléré et Amédée de Béjarry.

Dans ces premiers pourparlers, auxquels prirent part les onze délégués de la Convention, les commissaires de Charette soutiennent leurs prétentions avec tant de fermeté que Bollet s’exclame : « C’est donc vous, Messieurs, qui dictez des lois à la République. »

Le fait est que c’était bien cela, ou du moins que cela en avait bien l’air.

Les articles sur le rétablissement immédiat et le paisible exercice du culte catholique, sur le remboursement des frais de guerre et la liberté de rester armés sur le territoire du Bocage sont concédés.

Il est convenu que, sur ce territoire, il n’y aura ni district, ni autorité départementale républicaine ; que l’armée royaliste sera organisée en garde territoriale et payée par la République ; que la Vendée restera armée et que, sous aucuns prétextes, il ne sera procédé à un désarmement, même partiel.

On peut dire que ces clauses laissaient bien sous-entendre le rétablissement de la Monarchie et qu’il pouvait paraître à peine nécessaire de le stipuler plus explicitement. Ruelle et ses collègues ne cessaient d’ailleurs de répéter : « Ce que vous voulez, nous le voulons aussi ; mais il faut choisir son heure, et pour tromper les entêtés, nous sommes même obligés de nous cacher de quelques-uns de nos amis[3]. »

Il n’est pas douteux que tel n’ait été en effet le langage tenu par les négociateurs : les témoignages recueillis par divers historiens, de la bouche d’anciens officiers vendéens, se trouvent confirmés par une déclaration formelle de Charette, consignée dans un rapport officiel, qui date de cette époque, mais qui n’a été publiée que beaucoup plus récemment. Le baron de Nantiat, chargé d’une mission auprès de Charette par le comte d’Artois et Lord Grenville, rendait compte à ce dernier, le 26 août 1795, d’une conversation qu’il avait eue, le 23 juillet, avec le général vendéen et relatait ainsi ce que Charette lui avait dit :


« Je n’ai point eu de rapports avec d’autres personnes de Paris que les membres de la Convention qui sont venus dans ce pays-ci m’offrir la paix et traiter avec moi. Ce sont Ruelle, Gaudin et les autres ; mais depuis que j’ai vu qu’ils m’avaient trompé et qu’ils ne tenaient pas ce qu’ils m’avaient promis, je n’ai plus voulu avoir de relations avec eux. Il faut, à propos de ces gens-là, que vous sachiez que, quoique je fusse en quelque sorte forcé de faire la paix, puisque je n’avais plus de poudre et que mes soldats manquaient de tout, je ne m’y serais jamais prêté, si Ruelle et Canclaux[4] ne m’avaient assuré qu’ils voulaient rétablir le roi et que je faciliterais ce rétablissement en m’entendant avec eux et en me prêtant à une paix qui faciliterait l’exécution de leurs vues, lesquelles n’étaient pas différentes des miennes[5]… »


Ces assurances, du reste, ne semblaient qu’un commentaire de ce qui se passait à Nantes.

Le jugement de Carrier y avait fait un effet énorme (26 frimaire, 16 décembre 94). « Carrier fut condamné à mort… Le résultat fut grave. Il confirma la fable répandue dans l’Ouest, que la République, vaincue partout, faisait amende honorable en Carrier, que le Bourbon d’Espagne venait de faire son entrée à Paris. En décembre, Marseille commence à s’entendre avec la Bretagne. Le 15 décembre, le jour même où périt Carrier, les Chouans, hardiment, se montrent au théâtre de Nantes dans leur costume. L’officier est en habit vert, tous ont des collets verts et noirs, de belles écharpes blanches, chargées de brillants pistolets[6]. »

C’est seulement après cette manifestation, que les représentants en mission ont publié, à Nantes (le 3 janvier) le décret de la Convention relatif à l’amnistie…

Trois jours après, c’était la fête des Rois (l’Épiphanie) ; un dîner eut lieu où « se réunirent les chefs vendéens et les délégués du Comité. On y tira les Rois ; on y but à la santé de Louis XVII ; on y cria : Vive le roi. Les envoyés pacificateurs se levèrent spontanément comme nous et firent chorus avec nous » — dit un témoin de cette scène singulière[7].

Un des représentants en mission dans la contrée jugea bien à propos de s’en montrer scandalisé. Ce fut Boursault ; il écrivait, le 27 nivôse (16 janvier) : « Le fait n’est que trop vrai, mes chers collègues, des brigands ont paru dans Nantes, aux spectacles, dans les places publiques, royalement décorés des couleurs de la révolte et du crime… On avait vu des officiers et même des représentants républicains boire avec les Vendéens à la fête des Rois. »

Le même Boursault exprimait des inquiétudes sur la nature des pourparlers entre Humbert et Cormatin.

Il faut croire que ce qui révoltait et alarmait Boursault n’allait pas contre les desseins du Comité de salut public, car aucune révocation ni aucun blâme ne furent lancés contre les auteurs du scandale ; aucun empêchement même ne fut mis aux pourparlers dénoncés comme suspects.

Ce fut Boursault qui fut obligé de modérer son zèle ; on en trouve la preuve dans un fait assez singulier. Dès le 31 décembre, Cormatin avait écrit à Puisaye, sous les yeux mêmes du général Humbert : « Arrivez au plus vite, nous sommes dans la position la plus extraordinaire. Nous avons eu, Charles de Bois-Hardy et moi, une entrevue avec le général Humbert, qui nous a proposé toutes sortes d’avantages pour amener notre reddition. Peut-être touchons-nous au moment où le calme et l’ordre vont renaître ; mais songez que le fardeau est trop pesant pour moi. Une pareille entrevue a eu lieu entre Canclaux et Charette. J’irai afin de régler nos conditions sur celles de la Vendée. » Mais à ces lignes, destinées à tromper Humbert, il avait ajouté quatre lignes chiffrées, — « pour rassurer Puisaye » dit Mellinet, — c’est-à-dire pour tromper Puisaye, en lui faisant croire que les démarches qu’il poursuivait réellement dans des vues personnelles, étaient feintes : « Jamais nous ne traiterons. Nous allons amuser et malgré les obstacles réitérés qui m’entourent, je vais porter la lettre à Canclaux, et lier correspondance avec Charette. » En conséquence, Cormatin avait demandé et obtenu du représentant Bollet, un sauf-conduit pour se rendre à Nantes ; et Boursault ne s’y était pas opposé.

Or il était arrivé qu’on avait pu saisir et remettre entre les mains de Boursault, un double de cette lettre dont Cormatin était porteur pour Canclaux. Elle était de Puisaye, ancien ami et camarade du général républicain. On y lisait ces mots : « Mon cher Canclaux, vous souffrez de votre position : j’ai les moyens de vous en tirer et des moyens puissants ; fiez-vous à celui qui fut longtemps votre ami et qui l’est encore. Vous en sortirez avec gloire. Je n’entrerai avec vous dans aucune discussion politique ; les faits parlent assez. Voulez-vous être Monck ou Custines, Pichegru ou Canclaux, l’ami de votre Roi, de vos Princes, de tant de malheureuses victimes de la plus atroce des révolutions, ou leur assassin[8] ? » Boursault avait montré cette lettre à Canclaux, mais s’était déclaré pleinement satisfait et rassuré dès les premiers mots du général.

Ce ne fut même pas en raison de cette lettre saisie, ni sur l’intervention de Boursault, que Cormatin fut exclu des négociations, mais sur les observations de Bureau et de Ruelle, les deux plus actifs artisans du traité. « Ils représentèrent que l’entrevue de Charette et de Cormatin pourrait apporter quelques obstacles aux négociations[9]. »

Il y a plus : Boursault fut également exclu. Le Comité de salut public jugea nécessaire de l’éloigner, sans doute pour laisser le champ libre à ceux de ses collègues dont il avait signalé les agissements. « La défiance de Boursault, — dit Mellinet, — rendait impossible toute pacification, mais il partit pour Rennes, et ses collègues Bollet et Ruelle l’ayant remplacé à Nantes, leur caractère plus conciliant donna quelques espérances à ceux qui demandaient la fin de la guerre (Ier février, 13 pluviôse). »

Hoche, de son côté, était venu à Nantes et Frotté s’y était rendu également. Mais ni l’un ni l’autre ne voulut prendre aucune part à ce qui se traitait ; ils se contentèrent de se tenir au courant ; et ce fut Mme Gasnier qui fut leur intermédiaire commun.

Ceci mérite attention. Ce n’est pas un des faits les moins remarquables de cette histoire, que, sur chacune des rives de la Loire, la divergence de conduite se manifeste dans un sens identique de la part des chefs républicains et royalistes, comme si les uns et les autres étaient guidés par les mêmes considérations et préoccupés des mêmes intérêts ; c’est un fait bien plus remarquable encore, que le général de la République et le général de l’armée royale se rencontrent dans la même maison, comme bureau d’information.

Au cours des pourparlers, il devint nécessaire d’en référer à Charette, pour quelques points non prévus dans ses premières instructions. Charette envoie à Nantes un nouveau commissaire, Duperrat. On parle des conditions. — « La première de toutes, — dit Bollet, — est la reconnaissance par la Vendée de la République, une et indivisible ; c’est même à peu près la seule. » Duperrat ne peut réprimer un sourire dédaigneux. — « Mais, Monsieur, — reprend Ruelle, — les rois de l’Europe ont bien reconnu la République. — C’est possible, — réplique Duperrat, — mais ces gens-là ne sont pas des Vendéens. »

Quand Charette connut cette réponse, il en félicita Duperrat, en riant ; mais ensuite, d’un ton sérieux, il lui dit : « Il faudra pourtant en venir là ; nous verrons après. »

C’est que Charette avait son secret : ce qu’il attendait après, c’était, — nous le verrons bientôt, nous aussi, — l’exécution de promesses d’après lesquelles cette reconnaissance de la République devait n’être qu’une sorte de formalité pour préparer la transition de la République à la restauration monarchique.

Stofflet, qui n’était pas dans le secret, s’était montré récalcitrant. L’abbé Bernier, son conseil, lui avait, dit-on, fait envisager l’initiative prise par Charette sans lui, comme marquant une prétention à la suprématie[10]. Les conventionnels lui avaient envoyé des parlementaires ; car la République faisait partout les avances. On lui offrait les conditions admises pour la Vendée, — « le roi ou la mort », répondait Stofflet, qui ne consentait à négocier que si on commençait par lui justifier avoir les pouvoirs de proclamer immédiatement le rétablissement de la royauté.

C’était en somme la réponse de Charette avant la mystérieuse lettre de Ruelle et avant son entrevue avec Canclaux.

Le petit château de La Jaunaye, à une lieue de Nantes, avait été désigné comme lieu de rendez-vous, et le 24 pluviôse (12 février) avait été fixé pour la première entrevue.

Au jour dit, Charette est présent avec son état-major et ses guides, maigre escorte et peu brillante ; mais les délégués de la Convention n’ont pas osé quitter Nantes ; un seul d’entre eux, Menuau, qui venait de Saumur, avait été exact. Il eut une longue conversation avec Charette, qui lui dit, comme il partait pour Nantes : « Vous pourrez montrer à vos collègues que je ne vous ai pas mangé. »

Enfin, le 15 février, les Conventionnels arrivèrent, escortés d’une troupe imposante.

Les principales conditions étaient arrêtées d’avance ; mais dans la discussion des détails d’exécution, on essaya de revenir sur quelques points.

On voulait que Charette remît ses armes de guerre ; il s’y refuse, et ne cède, à la fin, que pour son artillerie : il n’en avait point ; c’était une concession toute platonique, dont on affecta de se contenter. Sur trois autres articles, il reste inflexible : il ne consent ni à l’établissement d’autorités républicaines, ni au prélèvement d’un impôt quelconque, ni au retour des réfugiés patriotes sur le territoire déterminé. Les conventionnels cèdent sur tous ces points.

C’était en réalité une vice-royauté qu’on lui reconnaissait ; et une vice-royauté indépendante.

Dans ces conditions, il faut avouer que l’acte de reconnaissance de la République consenti par lui, n’avait bien qu’un caractère provisoire et une portée presque aussi platonique que la remise de son artillerie.


  1. Voir Lettres d’un bourgeois nantais, Append. n° 5.
  2. La Vendée militaire, par Crétineau-Joly et R. P. Drochon, t. 2, p. 323. — Il est bon de noter que cette affirmation est certifiée par un auteur qui hésite à prendre parti sur la question des articles secrets du traité de La Jaunaye ; on peut s’en étonner, mais il faut avouer que la valeur de l’affirmation en est grandement augmentée.
  3. Cette attitude des Commissaires était sans doute conforme à la teneur de la lettre de Ruelle.
  4. Rien n’est plus vraisemblable que la sincérité de cette intention de la part de Canclaux, qui, tout le monde le sait, était de cœur royaliste et catholique. Mais il avait été l’ami de Favras, et avait juré haine au comte de Provence, ainsi que Champagny le déclarait plus tard à d’Entraigues (voir Pingaud, Un agent secret sous la Révolution et l’Empire, p. 208). Rien donc ne confirme mieux l’assertion que les plans concertés avec Charette étaient hostiles à la royauté de Louis XVIII.
  5. Baron de Nantiat to lord Grenville. Account of a mission to the count of Charette. — Extract. — 1795 August 26. Portsmouth. — Report of the manuscripts of J. B. Fortescue. Esq. preserved at Dropmore, vol. III, p. 117.
  6. Michelet, Histoire de la Révolution, p. 1918.
  7. Ce témoin est M. de La Bouëre.
  8. Cette lettre est datée du 4 octobre 94. Voir le texte entier Append. n° 6.
  9. Il est certain que des explications entre Charette et Cormatin auraient pu avoir pour effet d’éclairer Charette sur les motifs qui empêchaient les chefs de la Bretagne de suivre la ligne qu’il suivait pour le salut du jeune roi, si Cormatin eut été lui-même au courant de ces motifs, ce que les Conventionnels pouvaient et devaient croire.
  10. On verra plus loin que la raison d’agir de Stofflet n’était peut-être pas celle qu’on a donnée. Il n’était pas dans le secret de Charette ; mais il était certainement dans un autre secret.