Le Sonnet des seins

La bibliothèque libre.
L’IdoleAlphonse Lemerre, éditeur (p. 20-21).




LE SONNET DES SEINS





L’éclosion ſuperbe & jeune de ſes ſeins
Pour enchaîner mes yeux fleurit ſur ſa poitrine.
Tels deux aſtres jumeaux dans la clarté marine
Palpitent dévolus aux ſuprêmes deſſeins.

Vous contenez l’eſprit loin des rêves malſains,
Nobles rondeurs, effroi de la pudeur chagrine !
Et c’eſt d’un trait pieux que mon doigt vous burine,
Lumineuſes parmi la pourpre des couſſins.


Blanches ſérénités de l’océan des formes,
Quelquefois je vous veux, ſous les muſcles énormes,
Géantes & crevant le moule de mes mains.

Plus frêles, meſurant l’étreinte de ma lèvre,
Vers la ſucceſſîon des muets lendemains,
Conduiſez lentement mon extaſe sans fièvre.