Le livre des petits enfants/28

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Anonyme
Le livre des petits enfantsJohn Wiley (p. 144-147).


LE CULTE DOMESTIQUE.


Établi par un Enfant.


Mes chers petits amis, êtes-vous jamais entrés dans une maison au moment où l’on faisait la prière ? Vous avez vu les maîtres et les domestiques, les parents et les enfants, à genoux, demandant à Dieu de les bénir en commençant ou en finissant la journée. Eh bien, il est rare que les maisons où l’on prie ainsi chaque matin et chaque soir, ne soient pas bénies par le Seigneur ; et c’est un grand bonheur sans doute : vous verrez dans ces maisons et dans ces familles plus de joie, plus de paix, plus d’union que dans celles où l’on ne songe point à Dieu.

Un petit garçon de sept ans, nommé Mathias, avait des parents fort ignorants et qui ne priaient pas le Seigneur ; mais cet enfant avait eu le bonheur de fréquenter une École Chrétienne, et là il avait appris du Maître que nous avons une âme à sauver, et que nous ne pouvons obtenir le salut que par Jésus-Christ, qui a donné sa vie pour nous. Il désira vivement que ses parents sussent aussi combien nous sommes heureux d’avoir un Sauveur.

Il leur proposa donc de leur lire tous les jours la parole de Dieu ; mais sa proposition fut reçue avec une indifférence qui l’affligea. Cependant il ne se découragea pas. Le premier soir il prit sa Bible, lut un chapitre. C’était, je crois, le chapitre xii des Actes ; mais il s’aperçut que personne ne l’écoutait. Malgré cela, après sa lecture, il s’agenouilla et adressa à Dieu une prière pour lui et pour ses chers parents, tandis que tout le monde continuait à s’occuper de ses affaires, sans faire attention à ce qu’il disait. Ce pieux Enfant, pendant assez longtemps, continua chaque jours de lire la Bible et de prier, sans que personne eût l’air de s’en apercevoir.

Enfin, un soir, il eut la joie de voir sa Sœur s’approcher de lui pendant qu’il lisait. Elle l’écouta, et se mit à genoux à côté de son petit Frère pour prier avec lui. Le jour suivant son Frère aîné se joignit à eux, et le lendemain le Cadet en fit autant. Mais, mes chers enfants, jugez du bonheur du petit Mathias, quand son Père, sa Mère et jusqu’à son Grand-Père à tête blanche, tombèrent à genoux avec lui, en suivant la prière simple et touchante qu’il adressait au Seigneur !