Les 120 Journées de Sodome/Douzième journée

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Douzième journée.


„Le nouvel état dans lequel je vais entrer m’oblige,“ dit la Duclos, „de vous ramener, messieurs, un instant au détail de mon personnel, on se figura mieux les plaisirs que l’on peint, quand l’objet qui les procure est connu. Je venais d’atteindre ma vingtième année ; j’étais brune, mais la peau malgré cela d’un blanc le plus agréable, l’immensité des cheveux, qui couvraient ma tête, redescendaient en boucles flottantes et naturelles jusqu’au bas de mes cuisses, j’avais les yeux que vous me voyez et qu’on a toujours trouvés beaux, ma taille était un peu remplie, quoique grande, souple et déliée ; à l’égard de mon derrière, de cette partie, si intéressante parmi les libertins du jour, il était de l’aveu de tout le monde, supérieur à tout ce qu’on peut voir de plus sublime en ce genre, et peu de femmes dans Paris l’avaient aussi délicieusement tourné, il était plein, rond, fort gras et très potelé, sans que cet embonpoint diminuât rien de son élégance. Le plus léger mouvement découvrait à l’instant cette petite rose, que vous chérissez tant, messieurs, et qui [je le pense bien comme vous] est l’attrait le plus délicieux d’une femme, quoiqu’il y eut très long-temps que je fus dans le libertinage ; il était impossible d’être plus fraîche, tant à cause du bon tempérament, que m’avait donné la nature que par mon extrême sagesse sur les plaisirs, qui pouvaient gâter ma fraîcheur, ou nuire à mon tempérament. J’aimais très peu les hommes et je n’avais jamais en eu, qu’un seul attachement, il n’y avait guère dans moi que la tête de libertine, mais elle l’était extraordinairement. Et après vous avoir peint mes attraits, il est bien juste que je vous entretienne un peu de mes vices, j’ai aimé les femmes, messieurs, je ne m’en cache point, pas cependant au degré de ma chère compagne md. Champville qui vous dira sans doute qu’elle s’est ruinée pour elles. Mais je les ai toujours préférées aux hommes, dans mes plaisirs, et ceux qu’elles me procuraient ont toujours eu sur mes sens un empire plus puissant, que les voluptés masculines, j’ai eu outre cela le défaut d’aimer à voler, il est inouï, à quel point j’ai poussé cette manière, entièrement convaincue que tous les biens doivent être égaux sur la terre et que ce n’est que la force et la violence qui s’opposent à cette égalité, première loi de la nature. J’ai tâché de corriger le sort et de rétablir l’équilibre du mieux, qu’il m’a été possible et sans cette maudite manie peut-être serais-je encore avec le mortel bienfaisant, dont je vais vous entretenir. — „Et as-tu beaucoup volé dans ta vie ?“ lui demanda Durcet. — „Étonnamment, monsieur ; si je n’avais pas toujours dépensé ce que je dérobais je serais bien riche aujourd’hui.“ — „Mais y as-tu mis quelques détails aggravants,“ continua Durcet, „il y eut-il de brisements de portes, abus de confiance, tromperies manifestes ?“ „Il y a de tout ce qu’il peut y avoir, je n’ai pas crû devoir vous arrêter, sur ces objets, pour ne troubler l’ordre de ma narration. Mais puisque je vois que cela peut vous amuser, je n’oublierai plus à l’avenir de vous en entretenir. — À ces défauts on m’a toujours reproché d’en joindre un autre, celui d’un très mauvais cœur, mais est-ce ma faute ? N’est-ce pas de la nature, que nous tenons nos vices ou nos perfections, et puis j’[adorais] ce cœur qu’elle a fait insensible, je ne sache pas d’avoir de ma vie pleuré ni sur mes maux ni sur ceux d’autrui, j’ai aimé ma sœur et je l’ai perdu sans la plus petite douleur, vous avez été témoins du flegme avec lequel je viens d’apprendre sa perte, je verrais, Dieu merci, périr l’univers que je n’en verserais pas une larme.“ — „Voilà comme il faut être,“ dit le duc, „la compassion est la vertu des sots et en bien s’examinant, on voit, qu’il n’y a jamais qu’elle qui nous fait perdre des voluptés. Mais avec ces défauts-là tu as faire des crimes, car l’insensibilité y mène toute droite.“ — „Mgr.,“ dit la Duclos, „les règles que vous avez préscrits à nos récits me défendent de vous entretenir de bien des choses, vous en avez laissé le soin à mes compagnes, mais je n’ai qu’un mot à vous dire ; c’est que quand elles se peindront scélérates à vos yeux, d’être parfaitement sûr, que je n’ai jamais valu mieux qu’elles.“ — „Voilà, qui s’appelle, ,se rendre justice‘,“ dit le duc, „allons, continue, il faut se contenter de ce que tu nous diras, puisque nous t’avons bornée nous mêmes, mais souviens-toi, que dans le tête-à-tête je ne te ferai pas grâce de tes petites inconduites particulières.“ — „Je ne vous cacherai rien, mgr., puissiez vous après m’avoir entendue, un peu vous repentir d’avoir accordé un peu de bienveillance à un aussi mauvais sujet et je reprends. Malgré tous ces défauts et plus que tout celui de méconnaître entièrement le sentiment humiliant de la reconnaissance, que je n’admettais que comme poids injurieux à l’humanité, et qui dégrade tout à fait la fierté que nous avons reçue de la nature, avec tous les défauts [dis-je] [56]mes compagnes m’aimaient, et j’étais de toutes la plus récherchée des hommes. Telle était ma situation, lorsqu’un fermier général nommé d’Aucourt vint faire une partie chez la Fournier ; comme il était une de ses pratiques, [mais plus pour les filles étrangères que pour elle] de la maison, on avait de grands égards pour lui, et Madame qui voulait absolument nous faire faire connaissance, me prévint un jour à l’avance de lui garder ce que vous savez, et ce qu’il aimait plus qu’aucun des hommes, que j’en eu encore vus, vous l’allez voir par le détail. d’Aucourt arriva, et m’ayant baisée, il gronde Md. Fournier, de ne lui avoir toujours procuré plutôt une aussi jolie créature, je le remercie de son honnêteté et nous montons. d’Aucourt était un homme d’environs 50 ans, gros, mais d’une figure agréable, ayant de l’esprit et ce qui me plaisait le plus en lui, une douceur et une honnêteté de caractère, qui m’enchantèrent dès le premier moment. — „Vous devez avoir le plus beau cul du monde,“ me dit d’Aucourt en m’attirant vers lui et me fourrant la main sous les jupes qu’il dirigea sur-le-champ au derrière. „Je suis connaisseur et les filles de votre tournure ont presque toujours un beau cul, eh bien, ne le disais-je pas bien,“ continua-t-il dès qu’il l’eut palpé un instant, „comme c’est frais, comme c’est rond,“ — et me retournant lestement, en relevant d’une main mes jupes sur mes reins, et en palpant de l’autre, il se mit en devoir d’examiner l’autel où s’adressaient ses vœux. „Parbleu,“ s’écria-t-il, „c’est réellement un des plus beaux culs que j’ai vus de ma vie, et j’en ai pourtant beaucoup vu, — écartez, voyez cette fraise — que je la suce — que je la dévore — c’est réellement un très beau cul cela en vérité,… eh dites-moi, ma petite, vous a-t-on prévenu ?“ — „Oui, monsieur.“ — „Vous a-t-on dit que je faisais chier ?“ — „Oui, monsieur.“ — „Mais votre santé ?“ reprend le financier. — „Oh, monsieur, elle est sûre.“ — „C’est que je pousse la chose un peu loin,“ continua-t-il, „et si vous n’étiez pas absolument bien saine, j’y risquerais.“ — „Monsieur,“ lui dis-je, „vous pouvez faire absolument tout ce que vous voudrez, je vous réponds de moi, comme de l’enfant qui vient de naître, vous pouvez agir en sûreté.“ Après ces préambules, d’Aucourt me fit pencher vers lui, toujours en tenant mes fesses écartés et collant sa bouche sur le mien, il suça ma salive un quart d’heure, il se reprenait pour lécher quelque foutre, et se remettait aussitôt à pomper amoureusement : „Crachez, crachez dans ma bouche !“ me disait-il de temps en temps, „remplissez le bien de salive,“ et alors je sentis sa langue, qui tournait tout autour de mes gencives, qui s’enfonçait le plus avant qu’elle pouvait et qui semblait attirer tout, ce qu’elle rencontrait, à elle. — „Allons,“ dit-il, „je bande, mettons nous à l’ouvrage !“ alors il se remit à considérer mes fesses, en m’ordonnant de donner l’essort à son vit, je sortis un petit engin gros comme trois doigts, et long de près de 5 pouces, lequel était fort raide et fort en fureur. — „Quittez vos jupes !“ me dit d’Aucourt, „moi, je vais quitter ma culotte, il faut d’une part et d’autre, que les fesses soient bien à l’aise pour la cérémonie que nous allons faire.“ Puis dès qu’il se vit obéi : „Relève bien,“ continua-t-il, „votre chemise sous votre corset et dégagez absolument le derrière ! — Consternez vous à plat sur le lit !“ Alors, il s’assit sur une chaise, et il se remit à caresser mes fesses dont il semblait que la vue l’enivrait, un instant il les écarte et je sentis sa langue peut-être dans le plus intérieur, „pour vérifier,“ disait-il, „d’une manière incontestable, s’il était bien vrai que la poule eut envie de pondre“, je vous rends ses propres expressions, cependant je ne le touchais pas, il agitait légèrement lui-même ce petit membre sec, que je venais de mettre à découvert : „Allons,“ dit-il, „mon enfant, mettons nous à l’œuvre, la merde est prête, je l’ai sentie, souvenez vous de chier peu-à-peu, et d’attendre toujours que j’aie dévoré un morceau avant de pousser l’autre, mon opération est longue ; mais ne la presse pas, un petit coup sur les fesses vous avertira de pousser, mais que ce soit toujours en détail !“ S’étant alors placé le plus à l’aise possible relativement à l’objet de son culte, il colla sa bouche et je lui dépose tout de suite, un morceau d’étron gros comme un petit œuf, il le suça, il le tourne et retourne mille fois dans sa bouche, il le mâche, il le savoure et au bout de deux ou trois minutes, je le lui vois distinctement avaler, je repousse mes cérémonies, et comme mon envie était prodigieux, dix fois de suite sa bouche se remplit et se vide, sans qu’il ait jamais l’air d’être rassasié. — „C’est fait, monsieur,“ lui dis-je à la fois, „je pousserais en vain maintenant.“ — „Oui,“ dit-il „ma petite, s’est-il fait ? Allons, il faut donc que je décharge, oui, que je décharge en torchant ce beau cul, oh sacre Dieu que tu me donnes de plaisir, je n’ai jamais mangé de merde plus délicieuse, je le certifierais à toute la terre. Donne, donne, mon ange, donne ce beau cul que je le suce, que je le dévore encore.“ Et en y enfonçant un pied de langue et se manualisant lui-même, le libertin répand son foutre sur mes jambes, non sans une multitude de paroles sales et de jurements nécessaires, à ce qu’il me parut, à compléter son extase ; quand il eut fait, il s’assit, me fit mettre auprès de lui et me regardant avec intérêt, il me demanda, si je n’étais point lasse de la vie du bordel, et si j’aurais quelque plaisir à trouver quelqu’un qui consentit à m’en retirer. Le voyant pris, je fis la difficile et pour vous éviter en détail qui n’aurait rien d’intérêt pour vous, après une heure de débat, je me laissai persuader et il fut décidé, que j’irais le lendemain vivre chez lui en raison de 20 louis par mois et nourrie et comme il était seul, je pourrais sans inconvénient, occuper un entresol de son hôtel, que là j’aurais une fille pour me servir et la société de trois de ses amis et de leurs maîtresses avec lesquels il se réunissait pour des soupers libertins quatre fois de la semaine, tantôt chez l’un, tantôt chez l’autre. Que mon unique occupation serait de beaucoup manger et toujours ce qu’il me ferait servir, parce que faisant ce qu’il faisait, il était essentiel qu’il me fit nourrir à sa mode, de bien manger, dis-je, de bien dormir pour que les digestions fussent faciles, de purger régulièrement tout les mois, et de lui chier deux fois par jour dans la bouche ; que ce nombre ne devait pas m’effrayer, parce qu’en me gonflant de nourriture, comme il allait faire, j’aurais peut-être plutôt besoin d’y aller trois que deux ; le financier pour premier gage du marché, me remit un très joli diamant, m’embrassa, me dit de prendre tous mes arrangements avec la Fournier, et de me tenir prête le lendemain matin, époque où il me viendrait chercher lui-même ; mes adieux furent bientôt faits, mon cœur ne regrettait rien, car il ignorait l’art de s’attacher, mais mes plaisirs regrettaient Eugénie, avec laquelle j’avais depuis 6 mois des liaisons très intimes et je partis. D’Aucourt me reçut à merveille et m’établit lui-même dans le très joli appartement, qui devait faire mon habitation, et je fus bientôt parfaitement établie. J’étais condamnée de faire quatre repas, desquels on retranchait une infinité de choses que j’aurais pourtant beaucoup aimées, tels que le poisson, le huitre, la salaison, les œufs et toute espèce de laitages, mais j’étais si bien dédommagée d’ailleurs qu’en vérité il y aurait de l’humeur en moi, de me plaindre. Le fond de mon ordinaire consistait en une immensité de blanc de volaille, et de gibier désossé, accommodés de toute sorte de façons, peu de viande de boucherie, mille sortes de graisse, fort peu de pain et de fruits. Il fallait manger de la sorte de viande même le matin, à déjeuner, et le soir à goûter, et ces heures-là, on me les servait sans pain, et d’Aucourt peu-à-peu me pria de m’en abstenir tout à fait, au point que dans le dernier temps je n’en mangeais plus du tout, non plus de potage, il résultait de ce régime, comme il l’avait prévu, deux scelles par jour, très adoucies, très molles et d’un goût le plus exquis à ce qu’il prétendait, ce qui n’en pouvait pas être avec une nourriture ordinaire, et il fallait le croire, car il était connaisseur. Nos opérations se faisaient à son réveil et à son coucher ; les détails étaient à-peu-près les mêmes que je vous aie dits, il commençait toujours par sucer très longtemps ma bouche, qu’il fallait toujours lui présenter dans l’état naturel et sans jamais être lavée, il ne m’était permis de la rincer qu’après, d’ailleurs il ne déchargeait pas à chaque fois. Notre arrangement n’exigeant aucune fidélité de sa part, d’Aucourt m’avait chez lui comme le plat de résistance, comme la pièce de bœuf, mais il n’en allait pas moins, tous les matins se divertir ailleurs ; d’un jour après mon arrivée, ses camarades de débauche vinrent souper chez lui, et comme chacun des trois offrait dans le goût que nous analysons un genre différent de passion, quoique qu’il dans le fond — vous prouvera-t-on — mêmes que devant faits rouler dans notre recueil, j’appuye un peu sur les fantaisies auxquelles ils se livraient. Les convives arrivèrent. Le premier était un vieux conseiller au parlement d’environ 60 ans, qui s’appelait d’Erville, il avait pour maîtresse une femme de quarante ans, fort belle, et n’ayant d’autre défaut qu’un peu trop d’embonpoint, on la nommait md. du Cange. Le second était un militaire retiré de 45 à 50 ans, qui s’appelait Desprès, sa maîtresse était une très jolie personne, de 26 ans, blonde et le plus joli corps, qu’on puisse voir, elle se nommait Marianne ; le troisième était un vieux abbé de 60 ans, qu’on nommait du Coudrais et dont la maîtresse était un jeune garçon de 16 ans, beau comme le jour et qu’il faisait passer pour son neveu. On servit dans les entresols, dont j’occupais une partie, le repas fut aussi gai que délicat et je remarquai que la demoiselle et le jeune garçon étaient à-peu-près au même régime que moi ; les caractères s’ouvrirent pendant le souper, il était impossible d’être plus libertin que ne l’était d’Erville, ses yeux, ses propos, ses gestes, tout annonçait la débauche, tout peignait le libertinage. Desprès avait l’air plus de sens-froid, mais la luxure n’en était pas moins l’âme de sa vie, pour l’abbé c’était le plus fier athée qu’on pût voir, les blasphèmes volaient sur ses lèvres presque chaque parole ; quant aux demoiselles, elles imitaient leurs aimants, elles étaient babillardes et néanmoins des têtes assez agréables, pour le jeune homme il me parut aussi sot qu’il était joli et la Ducange qui en paraissait un peu férue avait beau lui lancer de temps à autre de tendres regards, à peine avait-il l’air de s’en douter. Toutes les bienséances se perdirent au dessert et les propos devinrent aussi sales que les actions, d’Erville félicitait d’Aucourt sur sa nouvelle acquisition, et lui demanda si j’avais un beau cul, et si je chierais bien. — „Parbleu,“ lui dit mon financier, „il ne tiendra qu’à toi de le savoir, tu sais qu’entre nous tous les biens sont communs et que nous nous prêtons aussi volontiers nos maîtresses que nos bourses.“ „Ah parbleu,“ dit d’Erville, „j’accepte et me prenant aussitôt par la main, il me153) proposa de passer dans un cabinet, comme j’hésitais, la Ducange me dit, effrontément : „Allez, allez, mademoiselle, nous ne faisons pas de façons ici, j’aurai soin de votre mari, pendant ce temps-là“, et d’Aucourt, dont je consultai les yeux, m’ayant fait un signe d’approbation, je suivis le vieux conseiller, c’est lui, messieurs, qui va vous offrir ainsi que les deux suivants, les trois épisodes du goût, que nous traitons et qui doivent composer la meilleure [57]partie de ma narration de cette soirée. Dès que je fus enfermée avec d’Erville très échauffé des fumés de Bacchus, il me baisa sur la bouche avec les plus grands transports et me lança trois ou quatre hoquets de vin154) qu’il s’amusa à me faire rejeter par la bouche, ce qu’il me parut bientôt avoir grande envie, de voir sortir ; d’ailleurs il me trousse, examine mon derrière avec toute la lubricité d’un libertin consommé, puis me dit, qu’il ne s’étonnait du choix de d’Aucourt, car j’avais un des plus beaux culs de Paris, il me pria de débuter par quelques pets, et quand il en eut reçu une demi-douzaine, il se remit à me baiser la bouche, en me maniant et ouvrant fortement les fesses. „L’envie, n’y est-elle ?“ me dit-il. — „Elle est toute venue,“ lui dis-je. — „Eh bien, bel enfant,“ me dit-il, „chiez dans cette assiette,“ et il avait à cet effet apporté une de porcelaine blanche, qu’il tint pendant que je poussais, et qu’il examinait scrupuleusement l’étron sortir de mon derrière. „Spectacle délicieux qui l’enivrait,“ disait-il, de plaisir. Dès que j’eus fait, il prit l’assiette respira délicieusement les mets voluptueux, qu’elle contenait, mania, baisa, flaira l’étron, puis me disant, qu’il n’en pouvait plus et que la lubricité l’enivrait à la vue d’un étron plus délicieux qu’aucun qu’il eût jamais vu de sa vie. Il me pria de lui sucer le vit ; quoique cette opération n’eût rien de trop agréable, la crainte de fâcher d’Aucourt en manquant à son ami, me fit tout accepter, il se plaça dans le fauteuil, l’assiette appuyée sur une table voisine, sur laquelle il se coucha à mi corps, le nez sur la merde, il étendit ses jambes, je me plaça sur un siège plus bas près de lui, et ayant tiré de sa bragette un scrupon de vit très mollasse au lieu d’un membre réel, je me mis malgré ma répugnance à suçoter cette belle relique, espérant qu’elle prendrait au moins, un peu de consistance dans ma bouche ; je me trompais. Dès que je lui récueille, le libertin commença son opération, il dévora plutôt qu’il mangea, le joli petit œuf tout frais, que je venais de lui faire, ce fut l’affaire de trois minutes, pendant lesquelles ses extensions, ses mouvements, ses contorsions m’annoncèrent une volupté des plus ardentes et des plus expressives ; mais il eut beau faire, rien en dresse, et le petit vilain outil après avoir pleuré de dépit dans ma bouche, se retira plus honteux que jamais, et laissa son maître dans cet abattement, dans cet abandon, dans cet épuisement, suite funeste des grandes voluptés. Nous rentrâmes. „Ah Jérémias,“ dit le conseiller, „je n’ai jamais vu chier comme cela“; il n’y avait que l’abbé et son neveu, quand nous revînmes ; [58]et comme ils opéraient, je puis vous le détailler tout de suite ; on avait beau changer ses maîtresses dans la société, du Coudrais, toujours content, n’en prenait jamais d’autre et ne cédait jamais la sienne. Il lui aurait été impossible, m’apprit-on, de s’amuser avec une femme, c’était la seule différence qu’il y eut entre d’Aucourt et lui, il s’y prit d’ailleurs de même pour les cérémonies. Et quand nous parûmes, le jeune homme était appuyé sur un lit, présentait le cul à son cher oncle, qui à genoux devant lui recevait amoureusement dans sa bouche et avalait à mesure ; et le tout en branlant lui-même un fort petit vit, que nous lui vîmes prendre entre ses cuisses. L’abbé déchargea malgré notre présence, en jurant que cet enfant-là chiait toujours de mieux en mieux. Marianne et d’Aucourt, qui s’amusèrent ensemble reparurent [59]bientôt et furent suivis de Desprès et du Cange qui n’avaient, disaient-ils, que flotter en m’attendant : „Parce que,“ dit Desprès, „elle et moi sommes des vieilles connaissances, plutôt que vous, ma belle reine, que je vois pour la première fois m’inspire le plus ardent désir de m’amuser tout à fait avec vous.“ „Mais, monsieur,“ lui dis-je, „monsieur le conseiller a tout pris, je n’ai plus rien à vous offrir.“ — „Eh bien,“ me dit-il, en riant, „je ne vous demande rien, c’est moi qui fournira tout, je n’ai besoin que de vos doigts.“ — Curieuse de voir ce que signifiait cet énigme, je le suis et dès que nous sommes enfermés, il me demande mon cul à baiser seulement par une minute, je le lui offre et après deux ou trois suçons sur le trou, je déboutonnai sa culotte et me pris, de lui rendre ce qu’il vient de me prêter. L’attitude, où il s’était mis me donnait quelques soupçons, il était à cheval sur une chaise, se soutenant au dos et ayant sous lui un vase prêt à recevoir, moyennant quoi le voyant prêt à faire lui-même l’opération, je lui demandai, quelle nécessité qu’il y avait à ce que je lui baisa le cul. „La plus grande, mon cœur,“ me dit-il, „car mon ; cul, le plus capricieux de tous les culs, ne chie jamais que quand on le baise.“ Je baise, mais sans m’y hazarder, et lui s’en apercevant : „Plus près, mortbleu, plus près, milloi,“ mit dit-il impérieusement, „avez-vous donc peur d’un peu de merde ?“ — Enfin par155) [couder], je postai mes lèvres jusqu’aux environs du trou, mais à peine les a-t-il senties qu’il débonde, et l’irruption fut si violente, qu’une de mes joues s’en trouva ; toute barriolée, il n’eut besoin, que d’un seul jet, pour combler le plat, de ma vie je n’avais vu un tel étron, il remplissait à lui tout seul un très profond saladier, notre homme s’en empare, se couche avec lui sur le bord du lit, me présenta son cul, tout merdeux, et m’ordonna de le lui branler fortement pendant qu’il va faire subitement repasser dans ses entrailles, ce qu’il vient de dégorger ; quelque sale que fût ce derrière il fallut obéir sans doute. „Sa maîtresse le fait,“ me dis-je, „il ne faut pas être plus difficile qu’elle.“ J’enfonçai trois doigts dans l’orifice bombeur, qui se présenta, notre homme est ac[cablé], il se plonge dans ses propres excréments, il y barbote, il s’en nourrit, une de ses mains soutient le plat, l’autre secoue un vit qui s’annonce très majestueusement entre ses cuisses, cependant je redouble mes soins, il réunissait, je m’aperçois aux resserrements de son anus, que les muscles érecteurs sont prêts à lancer la semence, je ne [tarde point], le plat se vuide et mon homme décharge. De retour au salon, je retrouvai mon inconstant d’Aucourt avec la belle Marianne, ce fripon-là avait passé toutes les darts. — Il ne lui restait plus que le page dont je crois, qu’il se serait fort bien arrangé aussi, si le jaloux abbé eût consenti à le céder. Quand tout le monde fut réuni, on parla de se mettre tous nus et de faire tous les uns devant les autres quelques extravagances. Je fus bien aise du projet, parce qu’il allait me mettre à même de voir le corp de Marianne, que j’avais fort envie d’examiner, il était délicieux, ferme, blanc, soutenu et son cul que je maniai deux ou trois fois à plaisantant, me parut un véritable chef d’œuvre. „À quoi vous sert un aussi joli fils,“ dis-je d’après, „pour le plaisir, que vous me paraissez chérir.“ — „Ah,“ me dit-elle, „vous ne connaissez pas tous nos mystères !“ — Il me fut impossible d’en apprendre davantage, et quoique j’aie vécu plus d’un an avec eux, ni l’un ni l’autre ne voulut me rien éclaircir et j’ai toujours ignoré le reste de leurs intelligences secrètes, qui de quelque sorte qu’elles puissent être n’empêchent pas que lequel que son amant satisfit avec moi, ne sont [des] passions complètes et dignes à tous égards d’avoir une place dans ce recueil ce qui pouvait en être ailleurs ne pouvait qu’être épisodique et a été, vous sera certainement raconté dans nos soirées après quelques libertinages assez indécents, quelques pets encore, quelque petits restes d’étrons, beaucoup propos et de grandes impiétés de la part de l’Abbé, qui paraissait mettre à en dire une de ses plus parfaites voluptés, on se r’habilla et chacun fut se coucher. Le lendemain matin, je parus comme à mon ordinaire, au lever de d’Aucourt sans que nous nous reprochassions ni l’un ni l’autre nos petites infidélités de la veille, il me dit qu’après moi, il ne connaissait pas de filles, qui chient mieux que Marianne, je lui fis quelques questions sur ce qu’elle faisait avec un amant qui se suffisait si bien lui-même, mais il me dit, que c’était un secret, que ni l’un ni l’autre n’avait jamais voulu reveler. Et nous reprîmes, mon amant et moi, notre petit train ordinaire ; je n’étais pas tellement consigné chez d’Aucourt, qu’il ne me fut permis de sortir quelques fois. Il s’en rapportait, disait-il, pleinement à mon honnêteté, je devais voir le danger où je l’exposerais en dérangeant ma santé, et il me laissait maîtresse de tout ; je lui gardai donc foi et hommage pour ce qui regardait cette santé, à laquelle il prenait égoïstement tant d’intérêt, mais sur tout le reste, je me crus permis de faire à-peu-près tout ce qui me procurerait de l’argent, et en conséquence vivement sollicitée par la Fournier, d’aller faire des parties chez elle, je me livrais à toutes celles qu’elle m’assura un honnête profit, ce n’était plus une fille de sa maison, c’était une demoiselle entretenue par un fermier général et qui pour lui faire plaisir, voulait bien venir passer une heure [60]chez elle ! — Jugez, comme ça se payait. Ce fut dans le cours de ces infidélités passagères que je rencontrai le nouveau sectateur de merde dont je vais vous rendre compte.“ — „Un moment,“ dit l’évêque, „je n’ai pas voulu vous interrompre, que vous ne fussiez en un endroit de repos, mais puisque vous y voilà, éclaircissez-nous, je vous prie, deux ou trois objets essentiels de cette dernière partie. Quand vous célébrâtes vos orgies après les tête-à-têtes, l’abbé qui n’avait jusque là caressé que son bardache, lui fit-il infidélité, et vous mania-t-il, et les autres en firent-ils à leurs femmes pour caresser le jeune homme ?“ — „Mgr.,“ dit Duclos, „jamais l’abbé ne quitta son jeune garçon à peine jeta-t-il même des regards sur nous, quoique nous fussions nues et à ses côtés, mais il s’amusa des culs de d’Aucourt, de Desprès et de d’Erville, il les baisa, il les gamahucha, d’Aucourt et d’Erville lui chièrent dans la bouche, et il avala plus d’une moitié de ces deux étrons, mais pour les femmes, il ne les toucha pas.156) Il n’en fut pas de même des trois autres amis, relativement à son jeune bardache, il le baisèrent, lui léchèrent le trou du cul, et Desprès s’enferma avec lui pour, je ne sais quelle, opération.“ „Bon,“ dit l’évêque, „vous voyez, que vous n’aviez pas tout dit, et que ceci, que vous ne nous contiez pas forme une passion de plus, puisqu’elle offre l’image du goût d’un homme qui se fait chier dans la bouche par d’autres hommes quoique fort âgées.“ — „Cela est vrai, monseigneur,“ dit Duclos, „vous me faites encore sentir mieux mon tort, mais je n’en suis pas fâchée, puisque au moyen de cela, voici ma soirée finie, et qu’elle n’était déjà que trop longue157) une certaine cloche, que nous allons entendre m’aurait convaincue que je n’aurais pas eu le temps de terminer la soirée par l’histoire que j’allais entamer et sous votre bon plaisir nous la remettrons à demain.“ Effectivement la cloche sonna et comme personne n’avait déchargé de la soirée et que tous les vits étaient pourtant très en l’air, on fut souper en se promettant bien de se dédommager aux orgies, mais le duc ne pouvait jamais aller si loin, et ayant ordonné à Sophie de venir lui présenter les fesses, il fit chier cette belle fille et avala l’étron pour son dessert ; Durcet, l’évêque et Curval tout également occupés firent faire la même opération l’un à158) Hyacinthe, le second à Céladon et le troisième à Adonis ; ce dernier n’ayant point pu satisfaire, fut inscrit sur le fatal livre de punitions et Curval en jurant comme un scélérat se vengea sur le cul de Thérèse qui lui lécha à brûle-pourpoint l’étron le plus complet qu’il fut possible de voir, les orgies furent libertines et Durcet renonçant aux étrons de la jeunesse, dit qu’il ne voulait pour cette soirée que ceux des trois vieux amis. On le contenta et le petit libertin déchargea comme un étalon en dévorant la merde de Curval. La nuit vint mettre un peu de calme à tant d’intempérance, et rendre à nos libertins et des désirs et des forces.


Notes de l’éditeur :

153) Rayé : „passer dans un cabinet“.

154) Dans le texte se trouve après „vin“ un mot illisible.

155) Dans le texte quelques lettres incompréhensibles : „couder coudance ( ?)“.

156) De Sade décrit l’abbé comme sodomite enragé, dont l’inversion homosexuelle est innée, tandis que les trois autres libertins sont pédérastes par raffinement et par besoin de changement dans les actes sexuels.

157) Rayé : „cette cloche que nous“.

158) Rayé : „Giton“.