Les 120 Journées de Sodome/Neuvième journée

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Neuvième journée.



Duclos avertit ce matin-là, qu’elle croyait prudent, ou d’offrir aux jeunes filles d’autres plastrons pour l’exercice de la masturbation, que les fouteurs, qu’on y employait, ou de cesser leur leçons, les croyant suffisamment instruites. Elle dit avec beaucoup de raison et de vraisemblance qu’employant ces jeunes gens sous le nom de fouteurs il pouvait en résulter des intrigues, qu’il était prudent d’éviter ; que d’ailleurs ces jeunes gens, n’étaient rien du tout pour cet exercice-là attendu qu’ils déchargeaient tout de suite et que c’était autant de pris sur les plaisirs qu’en attendaient les culs de ces messieurs, on décida donc que les leçons cesseraient, et d’autant mieux qu’il s’en trouvaient déjà parmi elles, qui branlaient à merveille. Augustine, Sophie et Colombe auraient pu le disputer pour l’adresse et la légèreté du poignet aux plus fameuses branleuses de la capitale ; de toutes, Zelmire était la moins habile, non qu’elle ne fut très leste et très adroite dans tout ce qu’elle faisait, mais c’est que son caractère tendre et mélancolique ne141) lui permettait pas d’oublier ses chagrins et qu’elle était toujours triste et pensive. À la visite du déjeuner de ce matin-là, sa duègne l’accusait d’avoir été surprise la vieille au soir à prier Dieu avant de se coucher, on la fit venir, on l’interrogea, on lui demanda qu’elle était le sujet de ses prières, d’abord elle réfusa de le dire, puis se voyant menacée, elle avoue en pleurant, qu’elle priait Dieu de la délivrer des périls où elle était, et surtout avant qu’on n’eût attenté à sa virginité, le duc alors lui déclara qu’elle méritait la mort, et lui fit lire l’article expresse des ordonnances sur ce sujet. — „Eh bien,“ dit-elle, „tuez-moi, Dieu, que j’invoque, aura au moins pitié de moi, tuez-moi avant de me déshonorer, et cette âme que je lui consacra volera au moins pure dans son sein, je serai délivrée du tourment de voir142) et d’entendre tant d’horreurs chaque jour.“ — Une réponse où régnait tant de vertu, de candeur et d’aménité fit prodigieusement bander nos libertins, il y en avait, qui opinait à la dépuceler sur-le-champ, mais le duc les rappelant aux engagements inviolables, qu’ils avaient pris, se contenta de la condamner unaniment avec ses confrères à une violente punition pour le samedi d’ensuite, et en attendant, de venir à genoux sucer un quart d’heure le vit de chacun des amis dans sa bouche, avec avertissement à elle donné qu’en cas de récidive, elle y perdrait décidément la vie et serait jugée à toute la rigueur des lois. — La pauvre enfant vint accomplir la première partie de sa pénitence, mais le duc que la cérémonie avait échauffé, et qui après l’arrêt prononcé lui avait prodigieusement manié le cul, répandit comme en vilain toute sa semence dans cette jolie petite bouche, en la menaçant de l’étrangler, si elle en rejetait une goutte, et la pauvre petite malheureuse avale tout non sans de furieuses répugnances, les trois autres furent sucées à leur tour, mais ne perdirent rien ; et après les cérémonies ordinaires de la visite chez les garçons et de la chapelle qui ce matin-là produisit peu, parce qu’on avait presque refusé tout le monde, on dîna et on passa au café, il était servi par Fanni, Sophie, Hyacinthe et Zélamir. Curval imagina, de foutre Hyacinthe en cuisses et d’obliger Sophie à venir entre les cuisses d’Hyacinthe sucer ce qui dépasserait de son vit. La scène fut plaisante et voluptueuse, il branla et fit décharger le petit bon homme sur le nez de la petite fille, et le duc qui à cause de la longueur de son vit était le seul, qui pût imiter cette scène s’arrangea de même avec Zélamir et Fanni, mais le jeune garçon ne déchargeait point encore, aussi il fut privé d’une épisode très agréable, dont Curval jouissait. Après eux, Durcet et l’évêque s’ajustèrent des quatre enfants et s’en firent aussi sucer, mais personne ne déchargea et après une courte méridienne on passa au salon d’histoire, où tout le monde étant arrangé, la Duclos reprit ainsi le fil de sa narration : „Avec tout autre que vous, messieurs,“ dit cette aimable fille, „je craindrais d’entamer le sujet des narrations qui va nous occuper toute cette semaine, mais quelque crapuleux qu’il soit, vos goûts me sont trop connus, pour qu’au lieu d’appréhender de vous déplaire je ne sois au contraire très persuadée de vous être agréable, vous allez, je vous en préviens entendre, des saletés abominables, mais vos oreilles y sont faites, vos cœurs les aiment et les désirent et j’entre [41]en détails sans plus de délais. Nous avions une vieille pratique chez md. Fournier, qu’on appelait le chevalier, je ne sais ni pourquoi, ni comment, dont la coutume était de venir régulièrement tous les soirs à la maison pour une cérémonie aussi simple que bizarre : Il déboutonnait sa culotte, et il fallait qu’une de nous chacune à son tour vint lui pousser sa scelle dedans. Il la reboutonnait aussitôt et sortait bien vite en emportant ce paquet ; pendant qu’on le lui fournissait, il se branlait un instant, mais on ne le voyait jamais décharger et l’on ne savait pas plus où il allait avec son étron, ainsi enculotté.“143) „Oh parbleu,“ dit Curval, qui n’entendait jamais rien qu’il n’eût envie de le faire, „je veux qu’on chie dans ma culotte et garder cela toute la soirée“, et ordonnant à Louison de venir lui rendre ce service, le vieux libertin donna à l’assemblée la représentation effective du goût, dont elle ne venait que d’entendre le récit. „Allons continuez,“ dit-il flegmatiquement à Duclos, en se campant sur le canapé, „je ne vois à cela que la belle Aline, ma charmante compagne de soirée, qui pourra se trouver incommodée de cette affaire-ci, car pour144) moi, je m’en accomode fort.“ — Et Duclos reprit en [42]ces termes : Prévenue,“ dit-elle, „de tout ce qui devait se passer chez le libertin, où on m’envoyait, je me vêtis en garçon et comme je n’avais que vingt ans, de beaux charmes et une jolie figure, ce vêtement m’allait à merveille ; j’ai la précaution de faire avant de partir, dans ma culotte ce que ms. le président vient de se faire faire dans la sienne ; mon homme m’attendait au lit, je m’approche, il me baise deux ou trois fois très lubriquement sur la bouche, il me dit que je suis le plus joli petit garçon qu’il ait encore vu, et tout en me louant, il cherche à déboutonner ma culotte, j’usai un peu de défense dans la seule intention de mieux enflammer ses désirs. Il me presse, il réussit, mais comment vous peindre l’extase qui le saisit dès qu’il aperçoit et le paquet que je porte, et la bigarrure qu’il a fait sur mes deux fesses : „Comment, petit coquin,“ me dit-il, „vous avez chié dans vos culottes — mais peut-on faire des cochonneries comme cela ?“ et dans l’instant, me tenant toujours tournée et les brayes rabattues, il se branle, il se secoue, s’acolle contre mon dos et lança son foutre sur le paquet en m’enfonçant sa langue dans ma bouche. „Et quoi,“ dit le duc, „il ne toucha rien, il ne mania rien de ce que vous savez ? — „Non mgr.,“ dit la Duclos, ? je vous dis tout et ne vous cache aucune circonstance, mais un peu de patience et nous arriverons par degrés à ce que vous voulez dire.“ — „Allons [43]en voir un bien plaisant,“ me dit md. ma compagne, „celui-là n’a pas besoin de filles, il s’amuse tout seul.“ Nous nous rendons au trou, instruites que, dans la chambre voisine où il devait se rendre, il y avait un pot de chaise percé qu’on nous avait ordonné de remplir depuis quatre jours, et il devait y avoir au moins plus d’une douzaine d’étrons. Notre homme arrive, c’était un vieux soufermier d’environ 70 ans, il s’enferme, va droit au pot, qu’il sait renfermer les parfums, dont il a demandé les jouissances. Il le prend et s’asseyant sur un fauteuil, il examine amoureusement une heure toutes les richesses dont on le rend possesseur, il respire, il touche, il manie, semble les sortir tous, les uns après les autres, pour avoir le plaisir de les mieux contempler, extasié à la fin il sort de sa braguette un vieux chiffon noir qu’il secoue de toutes ses forces, une main branle, l’autre s’enfonce dans le pot rapporte à cet outil qu’on fête une pâture capable d’enflammer ses désirs, mais il n’en dresse pas davantage, il y a des moments où la nature est si rétive, que les excès qui nous délectent le mieux ne parviennent pas à lui rien arracher, il eut beau faire, rien ne dressa, mais à force de secousses faites avec la même main, qui venait d’être trempée dans l’excrément même, l’éjaculation part, il se roidit, il se renverse, sent, respire, frotte son vit et décharge sur le tas de merde, qui vient de le si bien [44]délecter.145) — Un autre soupa tête-à-tête avec moi, et voulut sur la table douze assiettes pleines des mêmes mets, entremêlées avec celles du souper, il les flairait, il les respirait tour à tour, il m’ordonna de le branler après le repas, sur celui qui lui avait paru [45]le plus beau. — Un jeune maître des requêtes payait tout par le lavement que l’on voulait recevoir ; lorsque je passai avec lui, j’en pris sept qu’il m’administra tous sept de sa main, sitôt que j’en avais garde en quelque minute il fallait monter sur une échelle double, il se plaçait dessous, et je lui rendais sur son vit, qu’il branlait, toute l’immersion, dont il venait d’abreuver mes entrailles.“ — On imagine aisément que toute cette soirée se passa à des saletés à-peu-près du genre de celle qu’on venait d’entendre et l’on le croira d’autant plus aisément que ce goût-là était général chez nos quatre amis et quoique Curval fût celui qui le porta le plus loin, les trois autres n’en étaient guère moins enfichés, les 8 étrons des petites filles furent placés parmi les plats du soupé, et aux orgies on en chérit encore sans doute surtout cela avec les petits garçons et c’est ainsi que se termina cette 9e journée, dont on vit arriver la fin avec d’autant plus de plaisir que l’on se flattait que le lendemain ferait entendre sur l’objet qu’on chérissait autant des récits un peu plus circonstanciés.



Notes de l’éditeur :

141) Rayé : „ne pouvait pas oublier“.

142) Rayé : „tant de“.

143) Le cas No. 41 en rappelle un semblable de Krafft-Ebing, ce notaire qui amassait le papier souillé des cabinets d’aisance. Ces „collectionneurs d’étrons“ représentent une catégorie particulière des coprolagnistes.

144) Les mots „quant à“ entre „pour“ et „moi“ doivent être rayés.

145) Le cas 43 appartient à cette classe des coprolagnistes nommés „renifleurs“ ou „fétichistes de cabinet d’aisance“, parce qu’ils n’éprouvent une jouissance sexuelle que dans les cabinets d’aisances dont les odeurs les irritent.