Les Amoureux de Sylvia/Partie 3/12

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Traduction par Paul-Émile Daurand-Forgues.
Hachette (p. 342-352).

XII

LE BEDESMAN DU SAINT-SÉPULCRE.

Philip était resté longtemps malade à bord de l’hôpital flottant. Peut-être, s’il eût eu le cœur plus content, se serait-il rétabli plus tôt ; mais la volonté de vivre lui manquait. Son visage brûlé, noirci, défiguré, son corps couvert de cicatrices, le soumettaient à des tortures morales aussi bien que physiques. Ces vains rêves qui avaient flotté un moment devant ses yeux à l’époque de son enrôlement, — et qui lui étaient parfois revenus dans le tumulte fiévreux de la vie militaire, — il les avait à jamais perdus. Reconquérir l’amour de sa femme par l’éclat de l’uniforme, l’attrait de la prestance militaire, était une chance sur laquelle il ne pouvait plus compter. Dans l’avenir nouveau qui se révélait, il n’y avait plus qu’irrémédiable laideur, débilité corporelle, et, pour toutes ressources, les misérables secours que l’État accorde à ses serviteurs invalides, — maigre pitance qui les met tout juste à l’abri de la faim.

On le soignait pourtant avec une attention toute spéciale, vu la nature particulière et « curieuse » des blessures qui lui avaient été infligées. Ce malade parfaitement résigné, qui ne demandait rien, ne s’inquiétait de rien, se souciait fort peu de mourir ou non, intéressait par cela même les chirurgiens du bord. Ils se piquèrent d’honneur, et, dès qu’ils le virent hors d’affaire, ils le mirent sur la liste des « renvoyés au pays. » Son pouls fléchit légèrement sous le doigt du chirurgien quand on lui annonça qu’il allait retourner chez lui ; mais il n’articula pas une seule parole. Il était trop indifférent à l’existence et au monde pour avoir une volonté quelconque. Il eût facilement obtenu, sans cela, de rester où il était.

Transféré, selon les circonstances, de navire en navire, de garnison en garnison, Philip, à la longue, gagna Portsmouth, au commencement d’une soirée de septembre 1799. Le transport sur lequel il arrivait, encombré de blessés et d’invalides, fut à peine en vue des blanches dunes d’Albion que tout le monde s’empressa d’accourir sur le pont : « Old England for ever ! » criait celui-ci, brandissant son bonnet de police, et tout disposé à fondre en larmes : « Rule Britannia » chantaient ceux-là, musiciens difficiles à faire marcher ensemble. La plupart, cependant, restaient assis dans une immobilité que leur faiblesse expliquait, contemplant ces rivages dont ils s’étaient crus à jamais séparés. Philip était de ceux-ci. Un peu à l’écart de ses camarades, roulé dans un grand manteau militaire dont l’avait gratifié un de ses officiers, il se défendait de son mieux contre l’impression que produisait sur lui, après un séjour dans les climats chauds, cette brise de septembre glaciale pour un malade.

En vue de Portsmouth, les cordages du navire se pavoisèrent de couleurs bariolées, au-dessus desquelles notre cher Union Jack[1] planait triomphalement. Le port envoya ses signaux ; les préparatifs de débarquement se firent avec une hâte extrême, à bord et à terre. On voyait accourir sur le rivage des hommes en uniforme qui passaient de droit aux premiers rangs de la foule empressée. C’étaient les infirmiers militaires, pourvus de leurs litières d’ambulance et de tous les objets qui pouvaient servir à transporter commodément les glorieux mutilés de la dernière campagne.

Avec un dernier élan, un dernier balancement d’escarpolette, le navire vint tomber sur ses ancres à la place qui lui était assignée. Philip était toujours immobile, presque étranger à ces cris de bienvenue, à cette agitation, à ces ordres bruyants qui se croisaient de part et d’autre, et qui ébranlaient ses nerfs sans lui imposer la moindre attention. Cependant, un supérieur vint à parler, et notre soldat, rompu à la discipline, endossa son sac pour quitter le navire. Un de ses camarades, pendant la traversée, — pauvre poitrinaire moribond, rempli d’illusions, de gaieté, fécond en joyeuses saillies qu’une toux pénible venait à chaque instant interrompre, — lui était devenu particulièrement cher. Le secret de cette amitié, c’est qu’il avait une femme dont il était épris comme aux premiers jours de leur mariage, et un enfant de l’âge de Bella. Philip, une fois sur les quais, lui offrit le bras pour soutenir ses pas chancelants. Ils marchaient ainsi, un peu en dehors des rangs, lorsqu’une femme, perçant la foule, — une femme qui portait un enfant dans ses bras, — vint se jeter au cou du camarade de Philip. Sans s’apercevoir au premier abord du changement funeste que ses traits avaient subi, elle baisait son visage, ses mains, et jusqu’à son vieil uniforme, oubliant pour un moment sa petite fille qui se cramponnait à elle, effarouchée au milieu de tous ces visages inconnus.

Jem toussait, le pauvre diable… une vraie toux de cimetière. Philip n’en était pas moins jaloux de lui, de ce reste de vie, de cette mort prochaine ; — n’allait-il pas vivre, en effet, et n’allait-il pas mourir entouré d’affection et de tendresse ? Il y avait, entre la destinée de cet homme et celle à laquelle il se sentait voué, un contraste qui pesait, pour ainsi dire, sur son cœur refroidi, et lui causait une souffrance nouvelle dont il se serait cru garanti par tant de souffrances passées. La figure entourée de bandages, son bonnet de police enfoncé sur ses yeux, serrant son manteau sur ses épaules frissonnantes, Hepburn avançait au milieu de la foule empressée et curieuse.

Ils furent arrêtés au coin d’une rue par un embarras de voitures qui faisait obstacle. Sur le trottoir de cette rue arrivait d’un pas alerte un officier de marine, ayant une dame au bras, et autour duquel rayonnait une atmosphère de santé, de gaieté sereines. Il s’arrêta pour regarder le cortége des blessés et, s’adressant à la jeune dame, lui dit quelques mots, parmi lesquels Philip distingua ceux-ci : « … le même uniforme. » Puis, la quittant pour un instant, il s’avança vers Philip, qui n’avait pas encore levé les yeux sur lui et aux oreilles duquel arrivèrent, comme une brise du pays natal, ces paroles accentuées à la manière des comtés du nord :

« Tenez, mon camarade, prenez ceci… » — C’était une couronne qu’il introduisait de force dans la main de Philip. — « Je voudrais avoir plus d’argent sur moi ; … cette pièce, au lieu d’être en argent, serait en or. »

Cette voix, cette prononciation étaient bien connues de Philip ; elles produisirent sur lui une sensation pareille au souvenir d’une maladie mortelle ; et bien qu’il sût déjà, sans pouvoir s’y méprendre, quel était son interlocuteur, il n’en tourna pas moins vers lui sa figure enveloppée. Oui, c’était bien là cet homme si favorisé par la nature et le sort, — cet homme dont il avait déjà sauvé une fois la vie, — qu’il arracherait de nouveau à la mort si l’occasion s’en présentait, — mais qu’il avait demandé à Dieu de ne plus rencontrer en ce bas monde.

Murmurant quelques paroles à voix basse, il voulait restituer son argent au capitaine Kinraid ; celui-ci, naturellement, se refusait à le reprendre, et la foule qui le sépara l’instant d’après mit fin au débat. Philip resta donc, tenant encore à la main cette obole qu’il était tenté de laisser tomber ; par bonheur, il pensa tout à coup à la femme de Jem, qui se traînait derrière eux, lasse d’une longue marche, les pieds endoloris, mais radieuse encore de sa joie récente. Il lui transmit l’offrande du capitaine et reçut du pauvre couple, en échange, des remercîments dont il avait honte, car ce qu’il venait de leur donner lui brûlait les doigts.

Les formalités de son licenciement comme invalide durèrent encore quelques semaines, après lesquelles, assuré d’un petit subside quotidien, il lui fut loisible de quitter Portsmouth. En s’acheminant vers le nord, péniblement et à très-petites journées, il put constater combien la guerre d’alors était populaire. Sa grande taille courbée, son bras en écharpe, les noires cicatrices de son visage, le mouchoir de soie qui maintenait en place sa mâchoire mutilée, tout ce qui attestait en lui le soldat vaillant et malheureux, le signalait à la respectueuse hospitalité de l’habitant des campagnes. Plus d’un cottager aux mains calleuses quittait le coin de l’âtre pour venir sur sa porte jeter un regard sympathique à « l’homme qui avait battu les Français. » Plus d’une bonne fermière s’empressait au-devant de lui pour lui offrir soit le verre d’ale brassée à la maison, soit le grand bol de lait frais qui pouvait apaiser la soif du voyageur altéré.

Même accueil dans les auberges de village ; mais celui-là n’était pas aussi désintéressé. L’hôte savait, en effet, que la présence d’un soldat récemment revenu des guerres attirerait chez lui grand concours de buveurs, et que les politiques de la localité profiteraient de l’occasion pour renouveler leurs éternels débats, la pipe à la bouche et le verre en main. — Le patriotisme doit peut-être quelque chose aux cabarets ; mais les cabarets doivent bien davantage au patriotisme.

Pour la première fois de sa vie, Philip se voyait l’objet de tant de prévenances ; c’étaient des rayons de soleil tombant à propos sur son âme frissonnante. Malgré tout, et bien qu’il avançât à très-petites journées, son voyage vers le nord lui coûtait d’énormes fatigues, et il soupirait après le jour où il n’aurait plus en perspective, pour le lendemain, son étape quotidienne.

Ce fut dans ces dispositions qu’il arriva près d’une grande ville au centre de laquelle se dressait, comme une gardienne assidue, son imposante cathédrale gothique. Mais de l’endroit où il était, pour arriver à cette cité, il fallait encore franchir deux ou trois miles, et c’était beaucoup pour les forces qui lui restaient. Un cultivateur, que son teint pâle et sa marche languissante avaient ému de pitié, lui indiqua un petit chemin de traverse à l’extrémité duquel il trouverait l’hôpital du Saint-Sépulcre, où le pain et la bière se distribuaient gratis à tout venant, et où il pourrait aussi, une fois désaltéré, se reposer tout à son aise à l’ombre de la grande porte, sur le banc de pierre placé là pour les voyageurs.

Telle est, en effet, cette pieuse fondation d’un chevalier du moyen âge qui, au retour des guerres de France, inspiré par ses remords ou par son confesseur, construisit et dota un hôpital destiné à douze soldats invalides, plus une chapelle où ils doivent assister aux messes dites jusqu’à la fin du monde pour sir Simon Bray et ses successeurs à perpétuité. Un bâtiment particulier sert à loger le prêtre chargé de veiller sur le bien-être des bedesmen[2], et qui était tenu jadis de réciter les offices quotidiens ; toutefois, avec le progrès des ans, le but primitif de la fondation a été méconnu peu à peu. Les antiquaires seuls s’en souviennent. L’hôpital militaire est devenu un hospice accessible à tous, et la charge du warden une sinécure fort agréable. Des vieilles coutumes, une seule subsiste encore, en vertu des termes exprès du testament ; c’est qu’on doit, à quiconque la demande, une miche de pain blanc et une coupe de bonne bière, brassée d’après une recette de sir Simon lui-même, recette dans laquelle le lierre rampant (ou terrestre) doit tenir lieu de houblon. Inutile de dire que la recette a été modernisée comme le reste.

Profitant de l’indication qui lui avait été donnée, Philip, installé bientôt sur le banc hospitalier, reçut par un guichet pratiqué sous la voûte, et des mains d’un petit vieillard à figure bienveillante, le pain et la bière auxquels il avait droit. De la place qu’il occupait, ses regards arrivaient sans obstacle, à travers une grille ouverte, sur la pelouse fleurie autour de laquelle un petit nombre de vieillards infirmes, les uns assis, les autres se promenant deux à deux, humaient à la fois les tièdes rayons du soleil d’octobre et le vague parfum de ces roses qui renaissent tous les mois. Le portier — qui guettait de l’œil son convive, et ne pensait pas se tromper à l’expression de sa physionomie — partit de là pour entamer l’entretien.

« L’endroit est bon, n’est-ce pas ? disait-il… tout au moins pour ceux qui l’aiment… Je suis un peu las d’y résider… C’est aussi par trop séparé du monde… Il n’y a pas, dans un rayon de plus d’un mille, le moindre établissement public où on puisse, le soir, aller chercher des nouvelles.

— Je me figure pourtant, répondit Philip, qu’on doit vivre ici fort heureux, surtout quand on a le cœur tranquille. »

Justement alors vint à s’ouvrir la porte du bâtiment occupé par le warden, et le warden lui-même apparut en grand costume ecclésiastique.

Il allait à la ville voisine, et s’arrêta pour adresser quelques mots au soldat blessé ; d’autant plus volontiers que les vestiges de son uniforme usé venaient de lui faire reconnaître à quel corps ce pauvre diable avait appartenu.

« Vous avez l’air bien fatigué, mon garçon, lui dit-il bonnement, et une tranche de viande froide ne ferait pas mal pour aider ce morceau de pain à descendre… Je vois que vous étiez dans l’infanterie de marine… Où donc avez-vous servi ?

— J’étais au siége d’Acre, monsieur, pendant le mois de mai dernier.

— En vérité ?… Devant Saint-Jean d’Acre ?… Vous avez dû connaître mon fils Harry… je veux dire le lieutenant Pennington ?

— Nous servions dans le même corps, répondit Philip ranimé par le souvenir de sa vie militaire… Et c’est lui qui m’a donné ce manteau, quand il m’a vu repartir pour l’Angleterre… J’avais été son planton pendant quelque temps… C’est un digne jeune homme et un brave officier.

— Que vous la veuillez ou non, vous aurez votre tranche de roastbeef, dit le recteur carillonnant à sa porte… Je reconnais maintenant ce manteau, qui n’aura pas fait long service à mon jeune bandit… Entrez avec moi, mon brave !… Venez raconter à mistress Pennington tout ce que vous savez d’Harry et de sa conduite pendant le siége. »

Nous laissons à penser si Philip, une fois introduit chez la mère de son lieutenant, fut accablé par elle et par ses deux filles de questions et de marques d’intérêt. Dans le cours du long interrogatoire qu’il eut à subir, une des jeunes misses se pencha furtivement à l’oreille de son père qui répondit par un geste d’assentiment à ce qu’elle venait de lui dire. Et lorsque Philip s’apprêtait à prendre congé :

« Çà, mon brave, lui demanda-t-il avec le ton protecteur que les riches prennent volontiers vis-à-vis du pauvre, où donc comptez-vous aller, maintenant ? »

Philip ne répondit pas tout de suite. Par le fait il ne savait que répondre.

« Je crois, dit-il enfin, que je continuerai vers le nord… Où j’arriverai, Dieu le sait…

— N’avez-vous donc pas de parents ?… Ne les allez-vous pas retrouver ? »

Encore une pause ; et cette fois un nuage passa sur le front de Philip.

« Non ! dit-il, je ne retourne pas auprès des miens… J’ignore s’il me reste quelque parenté. »

Sa physionomie, son langage ambigu firent penser à ceux qui l’écoutaient, ou que la mort lui avait enlevé tous ses parents, ou que son entrée au service les avait complétement aliénés de lui.

« Je vous demandais ceci, continuait le warden, parce que nous avons un cottage vacant dans la prairie. Le vieux Dobson, qui était avec le général Wolf à la prise de Québec, est décédé il y a une quinzaine. Maltraité comme vous l’êtes, je crains bien que vous ne soyez jamais en état de travailler… Mais il nous faudra les meilleurs témoignages, » ajouta-t-il en dirigeant vers Philip un regard aussi inquisitorial que possible.

Ni l’offre du cottage, ni cette allusion aux renseignements qu’on allait exiger ne parurent émouvoir le pauvre soldat vagabond. Ce n’est pas qu’il n’éprouvât au fond quelque reconnaissance, mais l’accablement de son cœur ne lui permettait pas de s’intéresser beaucoup à ce qu’il allait devenir.

Le warden et sa famille, accoutumés à regarder un établissement au Saint-Sépulcre comme le paradis des soldats invalides, furent un peu contrariés de voir accueillir aussi froidement leur bienveillante proposition. Le warden se mit à énumérer les avantages de cette position confortable.

« Vous auriez, outre la jouissance du cottage, une charge de bois le jour de la Toussaint ou aux fêtes de Noël, et une autre à la Chandeleur, item une capote bleue et un habillement à la Saint-Michel, plus un shilling par jour pour le reste de votre entretien… Je ne parle pas du dîner, que vous prendriez avec vos camarades, et dans la salle commune…

— Où le warden va lui-même, lui-même en personne, chaque jour, s’assurer que rien n’y manque, et dire les grâces à l’issue du repas, ajouta la femme de l’honnête sinécuriste.

— Je dois vous paraitre stupide, répondit Philip avec une sorte d’humilité, en ne montrant pas plus de gratitude pour une offre qui passe de beaucoup toutes mes espérances… c’est une grande tentation que celle-ci, car je suis précisément épuisé de fatigue… J’ai songé plus d’une fois à me laisser tomber au coin d’une haie, pour y mourir sans avoir un pas de plus à faire… Mais c’est que, voyez-vous, j’avais autrefois, dans le nord, une femme et un enfant.

— Les auriez-vous perdus ? » demanda une des jeunes filles avec l’accent de la sympathie la plus vraie… Ses yeux rencontrèrent ceux de Philip, chargés d’une inexprimable mélancolie. Il essaya de parler ; il voulait s’expliquer plus clairement et pourtant laisser la vérité dans l’ombre.

« Fort bien, se hâta d’ajouter le warden qui crut entrevoir le fond des choses… Voici donc ce que je proposerai… Vous allez occuper, à titre provisoire, et comme bedesman à l’essai, la maison du vieux Dobson. J’écrirai à mon fils pour qu’il me renseigne sur votre compte… Vous vous appelez, dites-vous, Stephen Freeman ?… D’ici à ce que je reçoive la réponse, vous saurez si notre genre de vie vous convient, et, dans tous les cas, vous aurez trouvé chez nous un temps de repos… Le manteau d’Harry, vous le voyez, compte pour certificat de bonne vie et mœurs, ajouta-t-il en souriant. Vous devez, cela va sans le dire, vous conformer aux règles de l’établissement, — la chapelle à huit heures, le dîner à midi, tous les feux éteints à neuf heures du soir… Mais je vous expliquerai tout cela plus en détail, quand nous traverserons l’enclos pour vous aller mettre en possession. »

Philip se trouva donc ainsi, presque en dépit de lui-même, installé comme bedesman dans l’institution du Saint-Sépulcre.

  1. Le drapeau national du Royaume-Uni. (N. du T.).
  2. Ce mot, composé du vieux vocable bed (en saxon beade), prière, et du mot man que tout le monde connaît, désigne les assistés tenus de prier pour ceux dont ils reçoivent les bienfaits. (N. du T.)