Les Dieux antiques/Dédale

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J. Rothschild, éditeur (p. 202-203).

Vol de Dédale et Chute d’Icare.



DÉDALE, MYTHE GREC ET LATIN.
(Grec : Daïdalos.)


Les fables que l’on raconte au sujet de Dédale ne s’accordent pas entre elles. La version reçue ordinairement en fait un fils ou un descendant d’Érechthée, père de Procris ; et dit qu’il fut banni à cause du meurtre de Calos, qui le surpassait, comme ouvrier, pour l’habileté apportée à son travail. Dédale alla donc en Crète, où il fit la vache en bois de Pasiphaé, et construisit le labyrinthe du Minotaure. Pour ce faire, Minos le tint captif ; et comme on ne laissa point de vaisseaux sur la côte. Dédale se façonna une paire d’ailes et en fit une autre pour son fils Icare, les assemblant avec de la cire. Dédale s’échappa ainsi en Sicile ; mais Icare monta trop près du soleil et, y fondant la cire de ses aîles, tomba dans la mer et se noya. On ne rapporte pas autre chose de Dédale, si ce n’est qu’il exécuta maints grands travaux d’art dans l’Occident. Que signifie son nom ? Simplement l’ouvrier rusé ou sage : et la même idée se retrouve dans l’épithète palamétis, appliquée constamment à Odyssée (l’Ulysse latin), lequel fit aussi de ses mains une belle chambre nuptiale à sa femme Pénélope. La sagesse de Dédale n’est, de fait, qu’une autre forme de la sagesse de Phoïbos et d’Œdipe. Quant à Icare, voyez en lui un reflet faible de son père, comme Phaéton l’est d’Hélios, et Télémaque, d’Odyssée.

Dédale et Icare.