Les Doïnas/XVII

La bibliothèque libre.


Cinel-Cinel (première édition 1853)
Traduction par J.-E. Voïnesco.
Les DoïnasJoël CherbuliezLittérature roumaine (p. 63-64).




XVII

CINEL-CINEL


Le berger dit à la jeune fille assise près de lui : Cinel-Cinel !

« Deux étoiles aux doux rayons ont abandonné le ciel plein de lumières divines et sont venues s’attacher à ton front… Devine, ma toute chérie, ou, sinon, je les embrasse. »

Elle ne devina pas de suite, l’innocente enfant, et elle fut doucement embrassée sur les yeux.

Le berger dit encore à la tendre jeune fille assise près de lui : Cinel !

« Quand elle est fermée, on voit une belle fleur rose ; et sitôt qu’elle s’ouvre, on aperçoit des fleurs de muguet. Cette merveille a pris naissance sur ta figure… Devine, ma toute chérie, ou, sinon, je t’embrasse. »

Elle ne devina pas de suite, la joyeuse enfant, et elle fut doucement embrassée sur la bouche.

Le berger dit de nouveau à la belle jeune fille assise près de lui : Cinel !

« Blanches et rondes, deux petites ailes s’élancent continuellement comme pour s’envoler au ciel, mais toi tu les retiens captives à la place où elles ont poussé… Devine, ma toute chérie, ou, sinon, je les embrasse. »

Elle ne devina pas tout de suite, la rose enfant, et elle fut doucement embrassée sur les seins.