Les Forces éternelles/Prédestination

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Comtesse de Noailles ()
Arthème Fayard & Cie, éditeurs (p. 400-401).

PRÉDESTINATION


Ce qui fut à jamais existe,
Je songe au cœur qui m’a tant nui,
Son amour était comme un triste
Violoncelle dans la nuit.

Il languissait, j’étais vivante ;
La tristesse et la volonté
Sont vos deux royales servantes,
Ô langoureuse volupté !

— En quels siècles, chez quels ancêtres.
Dans quelle ombre, sous quels rayons,
Ont-elles commencé de naître
Ces invincibles unions ?


Nul ne dispose de ses rêves
A travers l’immense parcours
Que fait parmi l’humaine sève
Le savant instinct de l’amour…