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Les Illégalistes

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Les Illégalistes
Regeneración du 12 août 1916 (p. 2).

Les Illégalistes


Le révolutionnaire est un illégaliste par excellence. L’homme dont les actes sont toujours conformes à la loi ne sera au mieux qu’un animal bien domestiqué, mais jamais un révolutionnaire.

La loi conserve, la révolution régénère. Si l’on veut donc changer, il faut commencer par briser la loi.

Prétendre que la révolution peut se faire en respectant la loi est une aberration, un contresens. La loi est un joug et qui veut s’en libérer doit le briser.

Quiconque fait miroiter aux travailleurs l’émancipation du prolétariat par la voie légale est un escroc, car la loi interdit d’arracher des mains des nantis la richesse qu’ils nous ont volée. Leur expropriation au bénéfice de tous est la condition essentielle à l’émancipation de l’humanité.

La loi est un frein et ce n’est pas avec des freins qu’on se libère.

La loi castre et les châtrés ne peuvent prétendre être des hommes.

Toutes les libertés conquises par l’humanité sont l’œuvre d’illégalistes qui se sont emparés des lois pour les réduire en miettes.

Les tyrans meurent poignardés et nul article du code ne saurait nous en débarrasser.

L’expropriation ne peut se faire qu’en écrasant la loi et non en la subissant.

C’est la véritable raison pour laquelle, si nous voulons être révolutionnaires, nous devons être illégalistes. Il nous faut sortir des sentiers battus et ouvrir de nouveaux chemins aux transgressions.

Rébellion et légalité sont inconciliables. Qu’on laisse la loi et l’ordre aux conservateurs et aux bonimenteurs.

RICARDO FLORES MAGÓN.