Les Livres d’étrennes, 1901

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Revue des Deux Mondes5e période, tome 6 (p. 932-946).
LES
LIVRES D’ÉTRENNES

C’est un des caractères de notre temps de s’intéresser aux œuvres d’imagination, à toutes les manifestations de l’art, de la jeunesse et de la beauté et, au milieu des graves soucis de l’heure présente, c’est toujours une heure agréable que celle qui se passe à feuilleter ces livres illustrés, où l’on a quelque plaisir à comparer les différentes manifestations de l’esprit humain et dont quelques-uns, dans une forme bien française, expriment des pensées vraies, fines, morales, généreuses, et sensées.

Si les ouvrages de luxe deviennent de plus en plus rares depuis quelques années, tandis que la crise qui sévit sur la librairie fait sentir ses effets jusque sur la production des livres d’étrennes, si la quantité des ouvrages de vulgarisation à bon marché a souvent remplacé la qualité des publications d’autrefois, quelques-uns font encore honneur à leurs éditeurs qui entretiennent soigneusement la tradition du beau. De ce nombre, quel plus magnifique spécimen pourrait-on citer que le livre de Mme Maria Star : Ames de chefs-d’œuvre[1], qui prouve que le culte de l’art pur a gardé encore des fidèles, que certaines terres que l’art a consacrées, les musées d’Europe, les églises, qui conservent leurs merveilles, seront toujours le but des pèlerinages véritables de tous ceux pour lesquels il n’est d’autre plaisir que le plaisir esthétique ? C’est ce plaisir qu’au retour de ses voyages en France, en Espagne, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Autriche, en Hollande, en Grèce, en Égypte, l’auteur a voulu faire partager à tous ceux qui n’ont pu contempler de leurs yeux tous ces chefs-d’œuvre dont la vision hantait son souvenir. Que de merveilles évoquées dans ces héliogravures d’une exécution irréprochable ! Tous les genres de la beauté y sont représentés. A côté de telle sculpture assyrienne du palais de Korsabad, de telle représentation d’Isis et Ramsès exhumée à Abydos, de la Victoire de Samothrace, de l’Amour et Psyché, du Gladiateur mourant du musée du Capitole à Rome, on trouvera des œuvres des peintres de toutes les grandes écoles, qu’on ne se lassera pas de contempler dans ces superbes reproductions que commente, avec l’accent de la sincérité, le lyrisme de la poésie, un admirateur enthousiaste.

Les amateurs d’art auront encore de quoi se satisfaire dans la monographie de Venise[2], écrite par M. Pierre Gusman, qui s’est surtout préoccupé de mettre en valeur le côté philosophique de cet art vénitien, tour à tour élégant, plein de grâce et pompeux, qui illustra les fastes de la Ville des Doges et qui fut l’interprète fidèle et hardi des mœurs de la puissante République.

Si notre siècle n’a pas beaucoup agrandi le domaine de la beauté, il en a du moins le respect comme il a celui de l’enfance. À cette même pensée de glorifier la beauté répond le livre unique en son genre : Les Portraits de l’Enfant[3], où M. Ch. Moreau-Vauthier a rassemblé des portraits d’enfans de tous les temps, aussi variés dans leur diversité que le furent leurs destinées mêmes, mais qui tous se distinguent, à des titres divers, par le coloris, la grâce, la fraîcheur, et sont précieux pour marquer l’évolution d’un genre relativement moderne, puisque l’art antique ne se préoccupa guère de reproduire la gracieuse image de la première enfance, si ce n’est dans les représentations des héros et des dieux de l’Olympe et les figurines des temples et de la maison. Les œuvres des artistes les plus célèbres y sont réunies dans la confraternité du génie, et le vœu naguère exprimé ici même, après l’Exposition de l’enfance au Petit Palais, que le souvenir de cette collection d’admirables portraits, où s’est reflétée l’enfance avec toutes ses caractéristiques, soit à jamais fixé, se trouve ainsi réalisé. La vision enchanteresse ne disparaîtra plus. Les premières pages de ce livre consacrées à l’antiquité et au moyen âge montrent quels furent, dans la légende et l’histoire, les débuts des artistes. L’art égyptien donne déjà ces délicieuses statuettes conservées aux musées de Turin et du Louvre : les peintures de Tell et Amarna représentant les filles du pharaon Khouniatonou, le bas-relief figurant Ramsès II, dit Sésostris. L’imagination de la Grèce la portait à tout diviniser, et l’enfant devint pour elle le petit génie, — Harpocrate, le petit dieu du silence, — le petit Amour. Le moyen âge, accablé par les famines, les guerres, les épidémies, et plaçant son espoir en une vie meilleure, fit de lui, dans sa ferveur idéale, le petit ange, trait d’union de la terre avec le ciel. Avec l’école italienne, commence la période classique et les bambins, les chérubins des Primitifs envahissent les tableaux des grands maîtres italiens et flamands : Donatello, Botticelli, Giovanni Bellini, Ghirlandajo, Mino de Fiesole, Luca délia Robbia, Filippino Lippi, Perugin, Léonard de Vinci, Raphaël, Titien, Véronèse, Pâris Bordone, Bronzino, Corrège, tous ces artistes véritables peintres et sculpteurs de l’enfance.

Dès lors, le cortège charmant se déroule avec les gracieuses images des Infans et Infantes de Velasquez, de Goya, des anges de Murillo. À ces enfans du ciel, à ces enfans des rois, à ces enfans des gueux se joignent les enfans des bourgeois des Flandres, qui revivent sous les pinceaux de Rubens, de Rembrandt, de Van Dyck, de Frans Hals, de Jordaëns, de Terburg, de Van Ostade, de Van der Helst, les écoliers pensifs et réfléchis d’Holbein et d’Albert Dürer, les dauphins des Clouet, des Mignard, les jeunes descendans des plus grandes ou des plus modestes familles, par Abraham Bosse, Greuze, Nattier, Chardin, Boucher, Watteau. Puis c’est l’école anglaise, qui est peut-être, avec les écoles flamandes, la plus agréable école de portraits d’enfans, grâce aux charmans bébés que peignirent les Reynolds, les Raeburn, les Gainsborough, les Romney, les Lawrence, les Hoppner. Les dernières pages de cette revue esthétique de l’enfance sont consacrées à notre époque, où l’on a mieux observé que jamais l’enfant, si on ne le pose plus, comme en témoignent les œuvres de Baudry, Ricard, Delaunay, Chaplin, pour ne nommer que quelques-uns de ceux qui ne sont plus, car nos artistes, heureusement, forment encore légion, et c’est à l’un d’eux que nous devons d’avoir rassemblé cette incomparable collection.

Parmi les ouvrages d’art qui sont le plus habilement illustrés, avec autant de recherche que de goût, où les gravures, burins, eaux-fortes, héliogravures, planches et dessins sont dus à des artistes en renom, tandis que le texte en est dû aux écrivains d’élite et aux critiques d’art les plus autorisés, la collection des Études et art ancien et moderne et celle des Artistes de tous les temps, publiée à la Revue de l’art ancien et moderne, sous la direction éclairée de M. Jules Comte, prend une place à part, et l’on peut répondre du succès qu’elle obtiendra, si l’on en juge par les premiers volumes, d’une exécution parfaite. Voici l’œuvre de Goya[4], l’enfant de ce hautain et indomptable Aragon, dont le nom seul suffit pour faire apparaître devant les yeux, comme dans un mirage, l’Espagne à jamais évanouie et disparue, l’Espagne du siècle dernier, avec ses gentilshommes et ses grandes dames, ses moines et ses contrebandiers, ses toreros et ses majas, ses confréries de pénitens et ses voleurs de grand chemin, ses nécromanciens et ses sorcières. Car Goya, comme le dit très bien M. Lafond, qui nous présente son œuvre dans cette belle édition, est le miroir fidèle de cette Espagne tour à tour joyeuse et terrible, galante et sauvage, picaresque et fanfaronne. Dans son bagage, on rencontre pêle-mêle Almaviva coudoyant le torero Pedro Romero, Basile, la Carmencita, Torquemada assistant à un autodafé, des moines et des paysans massacrant l’armée de Napoléon. Il est, avant tout, un naturaliste attiré et captivé par les scènes de la vie, qu’il rend avec une ironie, une vivacité d’expression qu’aucun autre peintre n’a jamais atteintes, dans ses tauromachies. L’artiste a fixé à jamais, avec sa brosse ou sa pointe, cette société castillane dont il fut le peintre attitré et le dernier représentant. Alexandre Lunois[5], qui est encore au commencement de son œuvre, dont M. Emile Dacier nous fait connaître l’originalité, la montre, à son tour, dans quelques-unes de ses toiles, sous un aspect tout différent et très moderne.

Dans cette même collection, M. Léonce Bénédite examine l’œuvre peu considérable de M. Cazin[6], qui fut, lui, une des personnifications de l’idéalisme contemporain, qui eut la véritable intuition du sentiment religieux dans l’art et qui, dans ses paysages, sut souvent faire passer la grandeur mélancolique et la beauté intime des choses les plus humbles.

Ce n’est pas seulement dans l’école de peinture que se sont manifestées des tendances nouvelles depuis quelques années. Il s’est accompli un progrès considérable dans l’art de la maison, qui a trouvé des inspirations franches dans la nature elle-même, et la dernière Exposition a montré les efforts du genre moderne en quête de rénovation des industries somptueuses et de cette recherche d’un nouveau style qui répondît au confort et à l’hygiène modernes. Ce sont ces tentatives récentes et leurs résultats que M. Roger Marx, avec sa compétence indiscutée, a montrés dans ce beau livre : La Décoration[7], où les illustrations forment comme l’élément essentiel et constituent mi ensemble où les artistes et ouvriers d’art trouveront une ample moisson de renseignemens.

Entre tous les livres à gravures publiés cette année, s’il en est un qui se distingue par ce double caractère d’histoire, et d’art, le format somptueux, le luxe des compositions et le talent de l’écrivain, c’est cette monographie de l’Impératrice Marie-Louise[8], qui sera particulièrement appréciée de ceux qui mettent au-dessus de tout l’histoire vraie. Après le portrait de Joséphine, M. Frédéric Masson, qui s’est fait, depuis nombre d’années, l’historiographe de Napoléon et de la famille impériale, avec le même souci d’être exact et ce don de rendre la vie à ce qu’il touche, de reproduire jusqu’aux sentimens les plus intimes, jusqu’à l’allure même des personnages, retrace l’image de Marie-Louise, de celle qui fut, par son mariage, la victime de la politique, qui sembla ne rien comprendre à la grandeur et à la gloire de Napoléon, qui garda toujours sur les yeux un bandeau qui n’était point celui de l’amour, qui ne se montra ni bonne épouse, ni bonne mère, qui abandonna dans l’exil, dans le martyre, son époux et son fils, ne répondit point à sa destinée, et resta toujours, en France, l’archiduchesse d’Autriche, soumise aux volontés de son père.

Jamais n’était apparue sous un jour aussi cru la figure peu sympathique de Marie-Louise, « cette victime des rois, mais non leur complice, cette gentille fille, blonde très fraîche, avec de belles couleurs, une peau rose et blanche, des yeux de faïence claire, un front bas et très large, des traits calqués sur ceux de son père, reproduisant le caractère de la race demeuré indemne au travers de tant de successifs croisemens, surtout l’écartement des yeux, la bouche, la lèvre inférieure ; la bouche et la lippe de Philippe le Beau et de Charles-Quint, cette lèvre démesurée, lourde et pendante, qui, au Charles II de Velasquez, imprime cet ineffable aspect d’idiot mélancolique. »

Il n’est pas une ligne de cette physionomie gravée par la petite vérole, pas un trait de ce caractère qui ne soit aussi nettement dessiné ou rapporté. Aucun des sentimens hautains, égoïstes et bas qui les marquent n’a échappé à la perspicacité de l’historien, dont l’information étendue est vraiment admirable, et qui semble avoir été dans le secret de la cour d’Autriche comme dans la confidence des familiers de Compiègne, de Fontainebleau de Saint-Cloud. Le récit se déroule, brillant, mouvementé, rapide, tragique comme l’histoire même de ces courtes années. Nous assistons à l’arrivée triomphale aux Tuileries, aux cérémonies et fêtes somptueuses du mariage, aux joies de la lune de miel, aux assiduités de l’Empereur, qui « veut que le public ne puisse conserver aucun doute sur la légitimité de son fils, » à l’existence de Marie-Louise à Rambouillet, Saint-Cloud, Trianon, à ses voyages de Cherbourg, de Hollande et du Rhin, à ce voyage de Dresde, « le moment le plus brillant que Marie-Louise ait eu dans sa vie ; » au drame qui se joue, à l’instigation de l’impératrice Maria-Ludovica, dans le Palais, au milieu des fêtes répétées chaque soir, des parties de chasse, des banquets, des spectacles. Puis, après, le couronnement de Marie-Louise et le baptême du Prince Impérial, c’est la fin du rêve, le Concordat, la rétractation du Pape, la régence de Marie-Louise, le départ de l’Empereur pour l’armée. Le ciel s’assombrit, traversé parfois par l’éclair des victoires qui n’arrêtent pas la chute de l’Empire, l’abdication, la séparation, la fuite de Marie-Louise à Schœnbrunn, loin de l’austère devoir que le malheur faisait sacré. Le sujet ne pouvait être traité avec plus de largeur d’esprit que dans cet ouvrage, qui réunit tout ce qui peut captiver les yeux et où, à côté des portraits des personnages, les meilleurs exemplaires de l’art de l’Empire nous montrent l’élégance et le luxe de ce monde disparu.

Saint-Cloud ! que de souvenirs rappelle ce palais[9], qui vit la gloire et la ruine de l’Empire, où la fortune de Bonaparte prit naissance et fut consacrée, où la cour du Second Empire tenait annuellement ses États ; et qui s’écroula, dans l’incendie, avec la dynastie éphémère qui avait pris la place des rois ; — ces ombrages chers à la Princesse Palatine, et sous lesquels Marie-Antoinette donna audience à Mirabeau, ce parc où la Reine de France se mêlait aux jeux de la foule, où le Roi de Rome se promena sous les yeux de Napoléon, où le Duc de Bordeaux jouait avec son grand-père, le dernier roi de France ! En disant ce que fut ce palais où s’élevèrent et finirent les Bourbons et les Bonaparte, M. le comte Fleur y a ajouté un chapitre des plus intéressans à l’histoire des Châteaux royaux, qui est pour beaucoup d’entre eux l’histoire même de France.

La physionomie et les faits d’armes de ceux qui n’ont eu d’autre souci que de mettre leur épée et leur vie au service de leur pays ne seront jamais trop familiers, et l’on ne pourra trop multiplier les publications destinées à rappeler leur héroïsme.

Dans la France chevaleresque[10], M. Gérard de Beauregard a reconstitué en quelque sorte le livre d’or de nos gloires nationales, le portrait des héros qui peuplent notre histoire depuis Vercingétorix jusqu’à nos jours, et il montre comment, à travers les âges, la France est demeurée toujours fidèle à ses origines, toujours ardente, toujours généreuse, toujours chevaleresque, et que c’est surtout ce caractère qui a contribué, depuis le commencement des temps, à nous faire ce que nous sommes.

La vie de La Tour d’ Auvergne[11], ce nom synonyme de vertu, de patriotisme et de courage civique, est brillamment retracée, — et avec l’émotion qui convient quand il s’agit d’un soldat devenu légendaire, — dans le récit de M. Georges Montorgueil, animé d’un bout à l’autre d’un souffle de patriotisme, où passent un frisson d’enthousiasme, l’étincelle d’une épée qui flamboie, dans les illustrations en couleurs ou monochromes de Job, d’une fantaisie charmante, d’un caractère simple, noble et grave, et toujours si bien appropriées au texte ; c’est un des plus beaux recueils d’art destinés à l’enfance que nous ayons feuilletés. Voici le mousquetaire noir au siège de Mahon défendu par les Anglais, le volontaire dans l’armée espagnole incendiant la frégate anglaise. Sous la Révolution, il reste fidèle au drapeau national. En 1792, il entre le premier dans Chambéry, l’épée à la main, à la tête de sa compagnie, qui devint la terreur de l’ennemi sous le nom de colonne infernale : enlève, de nuit, la forteresse de Saint-Sébastien dans un élan irrésistible. Il a le don « de charmer les balles, » suivant l’expression de ses grenadiers. Mis en réforme sous le Directoire, il obtient de remplacer le dernier fils d’un vieil ami, rejoint son régiment à la tête duquel il entre encore le premier dans Zurich, part pour l’armée du Rhin, où il tombe percé au cœur d’un coup de lance par un uhlan autrichien en s’écriant : « Je meurs satisfait, je désirais terminer ainsi ma vie. » Ce sont tous ces beaux faits d’armes qui servent de motifs à ces planches en couleur, bien faites pour frapper les jeunes imaginations.

La Mort de l’Aigle[12], où M. Paul Éric met en scène Napoléon dans cette mémorable campagne de France, en 1814, prend place tout naturellement à la suite de cette grande épopée de la Révolution. C’est un récit historique, où l’auteur s’est inspiré et aidé des Mémoires mis au jour dans ces dernières années et que domino à chaque page la grande et impassible figure de l’Empereur. L’illustration, tirée en deux couleurs, rend encore plus saisissantes les scènes où l’auteur fait passer sous nos yeux les principaux épisodes de cette lutte suprême.

La Vieille Garde impériale[13] est encore un livre consacré à la gloire des armées françaises. Dans des pages où l’érudition n’exclut jamais le charme, où le récit est toujours singulièrement intéressent, piquant, animé, conforme à l’histoire, tandis que l’illustration est vraiment heureuse et bien entendue, on ressent ce qu’ont été dans leur marche triomphale à travers l’Europe, — en dépit des peuples coalisés et jusque dans le désastre, — les soldats de Napoléon, tous ces braves de la Garde impériale, dont l’uniforme comme le drapeau a depuis synthétisé le culte guerrier. Tous, on les voit défiler ici, à ce point héroïques et superbes que nuls soldats des temps passés ne peuvent leur être comparés. La forte impression que laisse la lecture de ce beau livre, M. Job a bien su l’exprimer dans ses compositions, aquarelles et dessins, d’un caractère si original, d’une individualité si tranchée, œuvre d’un véritable artiste, qu’un pareil sujet a inspiré et qui n’a jamais déployé plus haut ses qualités de science de la composition et de pittoresque du dessin.

Le spectacle de la défaite et du malheur contient lui aussi son enseignement, et tout ce qui rappelle Sedan, Bazeilles, Strasbourg, Châteaudun est encore un spectacle capable de réveiller les énergies. Le livre de M. Armand Dayot, qui a su réunir, dans l’Invasion, le Siège, la Commune[14], des documens historiques de toute nature et d’un prix inestimable pour la génération d’aujourd’hui et surtout pour celle qui suivra, nous reporte loin de ces glorieux souvenirs, et bien rarement, avec lui, le regard pourra se poser sur une image illuminée par le sourire de la victoire. Rien de plus douloureux que ce récit, que rend encore plus tragique ce défilé sans fin de personnages et de tableaux qui traduisent dans toute leur épouvante la physionomie des choses et des événemens de l’année terrible : de la nation luttant jusqu’à la dernière extrémité contre l’invasion ; de cette ville de deux millions d’âmes se dressant brusquement dans une sorte de délire obsidional, au milieu des flammes et du sang, contre ceux que, dans sa farouche exaltation, elle considérait comme de nouveaux envahisseurs. Dans ce livre, comme dans les précédens ouvrages sur la Révolution, le Premier Empire[15], le Second Empire[16], l’auteur ne s’est pas contenté de raconter l’histoire les événemens ; il a recueilli à des sources nombreuses et très diverses des documens de plus en plus rares et d’une indiscutable authenticité, capables d’éclairer l’opinion et de fixer pour toujours les traits du plus terrible des drames révolutionnaires.

Nous pouvons rapprocher de ces scènes historiques les Évasions célèbres[17], qui rappellent des exemples admirables de courage, et plus d’un trait d’héroïsme, empruntés aux annales de tous les pays. Aucun livre ne saurait mieux convenir et plaire à la jeunesse que ce beau volume, que ces récits choisis dans les meilleurs historiens avec un goût parfait, et illustrés par les habiles dessins d’Alfred Paris, qui a su trouver plus d’une inspiration originale.

A côté de tous ces souvenirs de la patrie, qui marquent les heures de ses triomphes comme de ses revers, comment ne pas songer à toutes ces régions éloignées qui sont devenues françaises, où nos possessions se sont accrues, où notre influence a grandi en ces dernières années, tandis que se développaient leur commerce et leur industrie ? A ce point de vue, l’Indo-Chine[18], peuplée de vingt millions d’habitans pacifiques, industrieux, peut être pour la France un marché de vente de produits manufacturés très nombreux et un marché d’achat de matières premières et de denrées d’alimentation. On verra par ce résumé des progrès accomplis, présenté d’une façon très remarquable, ce qui a été fait et ce qui peut être tenté dans l’intérêt de la métropole comme de la colonie même. Une comparaison suggestive entre la Cochinchine, le royaume du Cambodge, le Laos, le royaume d’Annam, le Tonkin est rendue encore plus facile par les illustrations photographiques de M. Courtellemont, heureusement choisies et très bien exécutées. On apprendra beaucoup ici rien qu’en regardant. Tous ces clichés sont de véritables œuvres d’art, qu’on a infiniment de plaisir à voir, et dont l’abondance et l’originalité sont bien faites pour contenter les plus difficiles. L’ouvrage fait grand honneur à la maison Didot, qui l’a édité avec luxe et, jusqu’à la couverture même, tout y charmera les yeux.

La sincérité des impressions et des planches, et ce qu’on y sent de personnellement éprouvé, font également du voyage de M. Hugues Krafft : A travers le Turkestan russe[19], un livre précieux, à l’aide duquel nous pénétrons l’intimité de ces races si différentes, dont les types si originaux dans leur variété même et leur immutabilité, ainsi que les villes, sites, scènes de mœurs, intérieurs, et paysages qu’ils animent, restent à jamais fixés dans notre esprit. Après tous les voyageurs qui ont parcouru le Turkestan et l’ont observé au point de vue ethnographique, scientifique, historique et descriptif et la relation publiée ici même par M. Edouard Blanc, l’un de ses derniers et plus savans explorateurs, sur Samarcande, Boukhara, Tachkent, le Ferghana, M. Hugues Krafft s’est surtout préoccupé de faire connaître le pays au moyen de documens photographiques. Un séjour prolongé en Asie Centrale, et dans les mêmes contrées, lui a permis de vivre dans l’étroite intimité de ces peuples, habitans d’un pays qui fut le berceau de l’humanité, et dont les coutumes ne se sont guère modifiées depuis l’origine du monde, mais auxquels l’établissement des chemins de fer transcaspien et transsibérien enlèvera, avant peu, leur originalité propre et leur caractère très particulier. Les photographies de M. Hugues Krafft, que l’héliogravure a rendues inaltérables, resteront, pour les futurs historiens, comme un monument et un témoignage de ce qu’ils furent. Mais, dès maintenant, on peut considérer cet ouvrage, édité avec un grand luxe dans le papier, l’impression et l’illustration, comme un des plus somptueux de 1902.

Après les événemens qui se sont passés en Extrême-Orient durant ces dernières années, à la suite de l’intervention européenne, à l’heure où l’on discute sur le partage du vaste Empire du Milieu, il suffit de signaler le volume que MM. Élisée et Onésime Reclus, les savans et célèbres géographes, ont écrit sur la Chine[20], et qui renferme des informations aussi précieuses au point de vue pratique et descriptif qu’aux points de vue historique politique, et administratif.

C’est un tableau complet des origines de la conquête européenne en Asie que nous donne M. G. Saint-Yves dans cet ouvrage de vulgarisation : A l’assaut de l’Asie[21], qui expose sommairement, mais avec netteté, les phases diverses de cette lutte acharnée, et le rôle des grandes Compagnies d’autrefois, tandis que la relation colorée et vivante du P. Pierre Suau s’attache surtout à montrer le rôle prépondérant et la beauté de l’apostolat chrétien dans l’Inde tamoule[22], ce champ d’observation si riche, car la région de Maduré est celle qui est restée le plus arriérée au point de vue ethnique, celle que les mœurs occidentales ont le moins altérée et où l’on retrouve encore le mieux les vieux usages et les lointaines traditions, le vocabulaire le plus riche et la littérature la plus parfaite.

Au nombre des ouvrages à la fois les mieux illustrés, les plus intéressans et les plus utiles, puisqu’ils ont pour principal objet de nous faire pénétrer dans l’intimité même de notre beau pays de France, il faut mettre en première ligne la France de l’Est[23], de M, Charles Brossard. Après la France du Nord, la France de l’Ouest, le troisième volume de cette importante collection sera apprécié comme les précédens pour la sûreté de son information, l’élégance et la sincérité des reproductions en couleur et des dessins qui donnent la vue la plus exacte de la configuration et du relief du sol français et de ses ressources. Il offre, en même temps qu’une agréable leçon, un véritable enchantement pour les yeux. Et la leçon sera d’autant plus profitable si l’on oppose à « la France de l’Est, » le pays frontière qui la touche et l’a pénétrée : l’Allemagne, et si l’on fait cette comparaison qui s’impose à nos méditations dans le livre de M. P. Jousset. Car c’est toute l’Allemagne contemporaine[24], qui se révèle à nous, dans cette enquête faite sur le sol même, ces renseignemens puisés aux sources officielles et tirés des archives particulières ; dans ces images photographiques directement obtenues et ces cartes qui complètent l’idée des choses et, pour ainsi dire, les mettent au point sur le terrain même. En un mot, c’est l’Allemagne ainsi qu’elle s’est transformée depuis trente ans, l’Allemagne telle qu’elle est aujourd’hui, avec la place qu’elle occupe et qui la caractérise dans la lutte économique des peuples modernes, l’Allemagne telle qu’elle est devenue à la suite de l’essor considérable imprimé par la guerre de 1870, et comme il importe, à ceux-là surtout qui ont perdu l’Alsace et la Lorraine, de la connaître.

Les grands Souvenirs historiques[25] mêlent aux souvenirs des histoires sacrées ceux des peuples anciens et ceux des époques mythologiques.

Mais, si l’on veut se tenir au courant des voyages de découverte et d’exploration, de tout ce qui intéresse les progrès de la géographie, des conquêtes lointaines, et la connaissance de nos colonies, il faut toujours revenir au Tour du Monde[26]. On a pu naguère y suivre l’émouvante expédition du commandant de Gerlache dans la région polaire du Sud[27] et l’hivernage de la Belgica dans la banquise... M. de Gerlache et ses compagnons sont, parmi tous les hommes, les premiers qui aient hiverné dans la zone glaciale du Sud au delà du cercle polaire, confinés dans leur navire mordu par la mâchoire de glace, et l’on sait l’importance pour la science de leurs observations, de leurs découvertes de terres jusqu’alors inconnues.

Les grandes aventures comme les voyages excentriques ou de fantaisie ont conservé leur prestige. Quoi de plus passionnant dans leur actualité que le roman où M. Paul d’Ivoi, avec sa verve intarissable et son entrain endiablé, conduit cette fois son héros Cigale en Chine[28] au beau moment des combats de Tientsin, de la défense des Légations européennes à Pékin, et que les aventures de guerre et les merveilleux exploits de Casse-Cou[29], qui ont pour théâtre le pays des Boers, avec les dessins très mouvementés et si bien enlevés de MM. Louis Bombled et Ch. Clerice ?

C’est également un récit de la guerre au Transvaal, en même temps qu’une description de cette terre de croyans et de héros, que nous donne M. André Laurie, et il n’a peut-être jamais été mieux inspiré qu’en nous initiant aux épreuves de Colette en Rhodesia[30], car il y a mis tout son cœur, toute son émotion et son espérance. Un panorama du Transvaal, composé de 23 vues photographiques, nous montre les burghers et les indigènes dans leurs fermes et leurs kraals, dans les villes et les centres miniers de la République Sud-africaine et de la Rhodesia.

Parmi les récits d’aventures qui conservent la préférence de la Jeunesse parce qu’ils sont dus à la plume d’écrivains qui ont une brillante imagination et ne la mettent qu’au service de beaux sentimens, il faudrait nommer tous ceux que publie la maison Hetzel, invariablement fidèle au programme de son fondateur, et toujours si au courant de ce qui peut amuser les jeunes lecteurs, en y mêlant quelques connaissances utiles, quelques notions scientifiques. Le Magasin d’éducation et de récréation, dont la supériorité en ce genre ne s’est pas démentie depuis plus de trente ans, offre, cette année, comme à l’ordinaire, une plus grande variété de sujets et le choix des auteurs y répond au soin de l’illustration. Le plus ancien de ses collaborateurs, l’infatigable Jules Verne continue d’y offrir à ses lecteurs son volume annuel, qui, cette fois encore, leur réserve les plus étonnantes surprises en ces régions du Congo, peuplées de primitifs, et où les Wagddis du Village aérien[31] parurent aussi extraordinaires que leurs coutumes mêmes aux quatre intrépides compagnons : John Cort, Max Huber, Khamis et Llanga... Pas plus extraordinaires toutefois que la navigation du Saint-Enoch à travers le Pacifique, dans la mer d’Okhotsk, au Kamtchatka, et son échouage sur la banquise arctique. Nous ne pouvons indiquer ici tous les volumes tirés du Magasin d’éducation, des Albums Stahl, de la Petite Bibliothèque Blanche[32], qui se recommandent par un tour ingénieux, amusant, instructif et toujours moral. On ne saurait cependant manquer de signaler Pour l’honneur[33], de M. P. Perrault ; — La Canne du grand-oncle[34], par M. A. Mouans.

Dans le Rubis de Lapérouse[35], une délicieuse idylle se mêle au récit de l’expédition de ces deux Français qui, partis à la recherche du tombeau de Lapérouse, ne rapportent des lies de Vanikoro que quelques lignes du grand navigateur et son anneau d’or que l’un d’eux donnera comme bague de fiançailles. C’est à qui de ces écrivains franchira le plus de montagnes, traversera le plus de mers, explorera le plus de continens.

Si, des romans d’aventure et de voyage, nous passons aux récits où la moralité n’exclut pas l’agrément et dont quelques-uns même sont relevés par le charme du style, nous n’avons pas besoin de faire ressortir Quo vadis ?[36] après le triomphe de ce roman chrétien du plus fameux des romanciers polonais, qui nous dépeint les premières luttes de la civilisation romaine et de l’esprit chrétien sous les yeux de l’apôtre Pierre et de Néron. Le décor du récit est assez beau pour prêter à l’illustration. Celle de Jean Styka, inspirée à la fois par le souffle chrétien et l’esprit païen qui animent Quo vadis ? donne très bien l’impression et le double aspect de ce monde mixte. Recommandons encore, dans les Histoires de pauvres gens, le Guide de L’Empereur[37], suite de nouvelles très dramatiques de M. René Bazin, dont les lecteurs de la Revue connaissent depuis longtemps les œuvres si originales et si remplies de beaux sentimens ; — la Jeune fille au XVIIIe siècle[38], où M. Claretie, avec sa connaissance parfaite du XVIIIe siècle, et d’après les documens les mieux choisis, montre ce qu’était, dans ce milieu brillant et frivole, la vie de la jeune fille de ce temps et pourquoi celle d’aujourd’hui n’a rien à lui envier ; — le Collier d’or[39], intrigue romanesque qui se déroule pendant les guerres de religion en Lorraine ; — Cent millions[40], histoire de deux enfans qui parlent pour l’Amérique à la recherche de leur héritage ; — la Troupe de don Galaor[41], singulières aventures de comédiens qui courent la province au temps du roi Henri ; — Tante Lolotte[42], touchante histoire d’une vieille demoiselle qui défend, contre tous les dangers et toutes les défaillances, l’orphelin qu’elle a adopté, à l’insu de son frère, vieux savant misanthrope, et finit, après bien des tribulations, qui sont délicatement contées, parle faire entrer dans sa famille ; — la Maison des Roses[43], ou l’on suit une existence de jeune fille, toute remplie par le dévoûment, — tous les ouvrages enfin qui s’adressent aux lecteurs du Journal de la jeunesse, du Petit Français, du Saint-Nicolas, de Mon Journal, des Lectures pour tous, de la Revue Mame, et qui sont plus ou moins bien appropriés au goût de la jeunesse.

Dans cette littérature spéciale, qui, par l’organe de ces magasins et revues, s’adresse à la jeunesse, où tout a sa place, la légende et l’histoire, l’analyse intime et la fantaisie, qui réunit tous les contrastes, où la peinture du monde idéal repose de la réalité, citons encore les Contes d’Orient[44] tirés pour la jeunesse des Mille et une Nuits, et, parmi ceux-ci, la Lampe magique, Ali-Baba, Sindbad le marin, le Pêcheur et le Génie, l’Oiseau qui parle, l’Arbre qui chante, toutes ces histoires merveilleuses où l’imagination se donne carrière et qui, par la variété, l’émotion, l’observation mêlée de poésie, leur ironie et leur philosophie, feront bonne figure parmi les meilleures des conteurs français, tandis que les dessins en seront fort goûtés ; — le Théâtre Bleu[45], de M. Henri de Brisay, plein de vraie gaieté, d’esprit, où l’on appréciera le charme intime du Petit nuage, de Jour de pluie, où l’on s’amusera à l’ironie de Scientifique, à entendre le rire au comique si franc de Chez l’habitant, où l’on sera ému au drame de Comme nous pardonnons. En terminant mentionnons encore les Fables et légendes du Japon[46], où tout est original et japonais, texte et dessins et jusqu’au papier de ce livre d’une élégance recherchée imprimé à Tokyo ; — et cet étonnant album : Messieurs les Anglais[47], qui nous représente, avec un comique étourdissant et beaucoup d’humour, les Anglais tels qu’ils sont à Londres même et dans leur vie intime ; — Cocorico[48], reître d’Henri IV, par Jules Chancel, roman de cape et d’épée, avec les illustrations de Edmond Gros, d’une verve intarissable ; — Bonshommes de Paris[49] ? avec les dessins comiques de Charles Genty, et enfin un livre qui intéresse particulièrement les jeunes filles, l’Ornement géométrique et floral[50], comme le Timbre-poste français[51] intéressera tout le monde.


J. B.

  1. Ames de chefs-d’œuvre, par Mme Maria Star, 1 vol. in-4 » avec 51 héliogravures sur Chine ; librairie Charles Delagrave.
  2. Venise, par M. Pierre Gusman, 1 vol. in-8o illustré ; H. Laurens.
  3. Les Portraits de l’Enfant, par M. Moreau-Vauthier, 1 vol. gr. in-8o, illustré de 20 héliogravures et de 284 gravures ; Hachette.
  4. Goya, par M. Paul Lafond, 1 vol. illustré de 70 gravures dans le texte, dont 10 eaux-fortes, une eau-forte originale et inédite du maître, ! vol. in-4o ; Librairie de l’Art ancien et moderne.
  5. Alexandre Lunois, par M. Dacier, 1 vol. in-4o illustre ; Librairie de l’Art ancien et moderne.
  6. J.-C. Cazin, par M. Léonce Bénédite, 1 vol. in-4o, illustré de gravures et eaux-fortes ; Librairie de l’Art ancien et moderne.
  7. La Décoration et les industries d’art, par M. Roger Marx, 1 vol. in-4o illustré ; Delagrave.
  8. L’Impératrice Marie-Louise, par M. Frédéric Masson, 1 vol. in-4o comprenant 30 planches imprimées en taille-douce ; Manzi, Joyant et Cie.
  9. Le Palais de Saint-Cloud, par M. le comte Fleury, 1 vol. gr. in-8o illustré ; Henri Laurens.
  10. La France chevaleresque, par M. Gérard de Beauregard, i vol. in-folio illustré ; Alfred Mame.
  11. La Tour d’Auvergne, 1 album in-4o, par Georges Montorgueil, illustré par Job de 40 aquarelles ; 1 vol. gr. in-4o ; Combet et Cie.
  12. La Mort de l’Aigle, par Paul Éric, 1 vol. in-4 illustré : Combet et Cie.
  13. La Vieille Garde impériale, par MM. Maurice Barrès, François Coppée, Henri Houssaye, etc. ; 1 vol. petit in-folio avec aquarelles et gravures d’après les dessins de Job ; Alfred Mame.
  14. L’Invasion, le Siège, la Commune, par M. Armand Dayot. Un album in-4, d’après les peintures, photographies, sculptures, médailles, autographes, objets du temps ; Flammarion.
  15. La Révolution et le Premier Empire, par M. Armand Dayot, 1 vol. in-4, illustré ; Flammarion.
  16. Le Second Empire, par M. Armand Dayot, 1 vol. in-4, illustré ; Flammarion.
  17. Les Evasions célèbres, d’après les récits des historiens, 1 vol. gr. in-8, illustré ; Hachette.
  18. L’Empire colonial de la France. — Indo-Chine, par M. Marcel Dubois, Courtellemont, Vandelet, etc., 1 vol. in-4 illustré d’après nature ; Firmin-Didot.
  19. A travers le Turkestan russe, par M. Hugues Krafft, 1 vol. gr. in-4o illustré de 171 planches en taille-douce hors texte et de 194 gravures en phototypie dans le texte ; Hachette.
  20. La Chine, par M. Elisée Reclus, 1 vol. petit in-4, avec cartes ; Hachette
  21. A l’assaut de l’Asie, par M. G. Saint-Yves, 1 vol. in-4, illustré ; Alfred M Mame.
  22. L’Inde tamoule, par le R. P. Pierre Suau, 1 vol. in-4, illustré ; H. Oudin.
  23. Géographie pittoresque et monumentale de la France. Tome III. — La France de l’Est, par M. Ch. Brossard, 1 vol. in-8o orné de 600 illustrations ; Ernest Flammarion.
  24. L’Allemagne contemporaine illustrée, par M. P. Jousset, avec 22 cartes et 538 reproductions photographiques ; Librairie Larousse.
  25. Les grands Souvenirs historiques, par J. Bertal et E. Muller, 1 vol. in-8, illustré ; Delagrave.
  26. Le Tour du Monde, 1 vol. in-4, illustré ; Hachette.
  27. Quinze mois dans l’Antarctique, par le capitaine Adrien de Gerlache, 1vol. in-8o, illustré de 106 gravures et une carte ; Hachette.
  28. Cigale en Chine, par M. Paul d’Ivoi, 1 vol. gr. in-8, illustré par Louis Bombled ; Combet et Cie.
  29. Le Capitaine Casse-Cou, par M. Louis Boussenard, 1 vol. illustré ; Combet.
  30. Colette en Rhodesia, par M. André Laurie, 1 vol. in-8 illustré ; Hetzel.
  31. Le Village aérien, Les Histoires de Jean-Marie Cabidoulin, par Jules Verne, 1 vol. gr. in-8, illustré ; Hetzel.
  32. Le Magasin d’éducation et de récréation, 1 vol. in-8, — Albums Stahl, in-8, — Petite Bibliothèque Blanche, vol. gr. in-16 ; J. Hetzel.
  33. Pour l’honneur, par M. Pierre Perrault, 1 vol. in-8 ; Hetzel.
  34. La Canne du grand-oncle, par A. Mouans, illustré par J. Geoffroy, 1 vol., In-8° ; Hetzel.
  35. Le Rubis de Lapérouse, par M. G. de Beauregard, 1 vol. illustré ; Hachette.
  36. Quo vadis ? par Henryk Sienkiewicz, avec illustrations de Jean Styka, 1 vol. in-4 ; Flammarion.
  37. Le Guide de l’Empereur, par M. René Bazin, avec illustrations de G. Dutriac, 1 vol. in-4o ; Mame.
  38. La Jeune fille au XVIIIe siècle, par M. Léo Claretie, 1 vol. in-4o illustré, d’après les documens du temps ; Mame.
  39. Le Collier d’Or, par M. Daniel Laumonier, avec illustrations de Marcel Pille, 1 vol. in-4 ; Alfred Mame.
  40. Cent Millions, par M. Henry Grenet, 1 vol. in-4, illustré ; E. Flammarion.
  41. La Troupe de don Galaor, par V. Aury, 1 vol. in-4, illustré ; Delagrave.
  42. Tante Lolotte, par J.-B. Jeanroy, 1 vol. in-8, illustré ; Hachette.
  43. La Maison des Roses, par May Armand Blanc, 1 vol. illustré ; Hachette.
  44. Contes d’Orient, tirés des Mille et une Nuits, par M. Guéchot, avec illustrations de Ruty, 1 vol. in-8o ; Armand Colin.
  45. Théâtre bleu, par M. Henri de Brisay, 1 vol. in-4o, illustré par M. Lucien Métivet ; Mame.
  46. Fables et Légendes du Japon, par Claudius Ferrand, 1 vol. in-8o ; Oudin.
  47. Messieurs les Anglais, par J. Sergius, avec illustrations de E. Thélem, un album in-folio en couleurs ; Ch. Delagrave.
  48. Cocorico, par M. Jules Chancel, 1 album in-4o illustré ; Ch. Delagrave.
  49. Bonshommes de Paris, par André Beaunier, 1 vol. illustré ; Tricon.
  50. Ornement géométrique et floral, par M. Durrieu, 1 vol. in-4o avec 212 figures ; Ch. Delagrave.
  51. Le Timbre-poste français, par M. G. Brunel, 1 vol. in-8o ; Ch. Delagrave.