Les Plantes potagères/Cucurbita moschata
Les variétés qui dérivent de cette espèce ont, toutes, les tiges coureuses, longues et s’enracinant facilement ; elles sont, ainsi que les feuilles et les pétioles, recouvertes de poils nombreux qui ne deviennent pas spinescents ; enfin, elles se reconnaissent à ce caractère que le pédoncule, présentant cinq angles ou cinq côtes, comme dans le Cucurbita Pepo, s’élargit ou s’épate à son insertion sur le fruit. Les feuilles ne sont pas découpées, mais présentent des angles assez marqués ; le feuillage est d’un vert foncé, sur lequel tranchent des taches d’un blanc argenté produites par la présence d’une mince couche d’air en dessous de l’épiderme, qui se soulève par places entre les principales nervures. Le calice a les divisions séparées presque jusqu’au pédoncule et souvent plus larges à l’extrémité qu’à la base ; elles deviennent quelquefois foliacées. Les graines sont de dimension un peu variable, mais toujours d’un blanc sale, distinctement marginées et recouvertes d’une pellicule peu adhérente, qui se détache souvent par parties et leur donne une apparence pelucheuse. En moyenne, un gramme en contient 7, et le litre pèse 420 grammes ; leur durée germinative est de six années.
Le nom de cette espèce vient de la saveur musquée que présente, à un plus ou moins haut degré, la chair de ses diverses variétés.
Tiges traînantes, longues de 3 à 4 mètres ; feuilles moyennes, entières,
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| Courge pleine de Naples. réd. au huitième. |
arrondies ou à cinq angles, d’un vert foncé un peu terne, marqué de veines et de macules d’un gris blanchâtre, qui tranchent nettement sur le fond. Fruit volumineux, long de 0m,50 à 0m,60 sur 0m,45 à 0m,20 dans son plus grand diamètre:la portion la plus rapprochée du pédoncule est presque cylindrique ; l’autre partie au contraire est plus ou moins renflée, et c’est seulement au centre de cette partie que se trouvent les graines, toute la portion plus mince étant remplie de chair sans aucune cavité intérieure. Écorce lisse, d’un vert foncé devenant jaunâtre à la maturité complète. Chair jaune orangé très abondante, sucrée et parfumée et d’une bonne conservation. Cette courge est très productive et les fruits en sont d’une qualité excellente; elle n’a d’autre défaut que sa maturité un peu tardive.
La C. pleine d’Alger et la C. dite des Bédouins ne paraissent pas être autre chose que la C. pleine de Naples.
On en cultive en Italie une race vraiment gigantesque, dont le fruit, ordinairement un peu courbé, mesure fréquemment un mètre de long et pèse de 15 à 20 kilogrammes.
Tous les caractères de végétation de cette variété sont les mêmes que ceux de la précédente ; elle en diffère seulement par le moindre volume de ses fruits et sa précocité notablement plus grande. C’est, sous ce rapport, une plante très précieuse et dont la culture doit être recommandée dans le climat du nord de la France, de préférence à^celle de la C. pleine de Naples.
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| Courge cou tors du Canada. réd. au sixième. |
Cette jolie petite race est assez voisine de la C. portemanteau hâtive ; elle en diffère surtout en ce que la portion des fruits voisine du pédoncule est complètement pleine de chair, comme dans la C. pleine de Naples, et généralement recourbée en col de cygne, comme c’est le cas, par exemple, dans la courge siphon. La C. cou tors du Canada possède les mêmes qualités que la précédente au point de vue de la précocité, de la saveur et de la bonne conservation des fruits ; mais c’est une plante de petite dimension, dont les tiges ne dépassent guère lm,60 à 2 mètres de longueur. Elle convient bien par conséquent aux potagers de médiocre étendue.
Il existe aussi des formes de C. moschata dont le fruit n’est pas allongé, mais au contraire arrondi ou même déprimé.
Parmi les premières, nous citerons la C. melonette de Bordeaux, plante à végétation vigoureuse, à fruits nombreux, presque cylindriques et aplatis aux deux extrémités, un peu en forme de tambour, aussi larges que longs, à côtes légèrement marquées. C’est une variété productive et un excellent légume, mais de maturité un peu tardive.
La C. à la violette, du Midi, et la C. pascale, sont deux variétés extrêmement voisines de la C. melonette de Bordeaux et, comme elle, des formes de C. moschata à fruit presque sphérique.
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| Courge de Yokohama. réd. au sixième. |
Comme courge de la section C. moschata à fruit déprimé, nous ne connaissons que la C. de Yokohama, variété japonaise déjà plusieurs fois introduite en Europe. C’est une race très coureuse, un peu tardive ; à fruit aplati, surtout du côté de l’œil, généralement deux fois aussi large que long, mais quelquefois encore plus déprimé, d’un vert presque noir, à côtes irrégulièrement marquées, et à surface quelquefois bossuée et rugueuse, un peu comme celle des cantaloups Prescolt. C’est le Cucurbita meloniformis de M. Carrière (voy. Revue horticole, ler avril 1880, p. 137, et 16 novembre 1880, p. 431).
D’après les figures et modèles présentés à l’Exposition universelle de 1878, il existerait au Japon des courges analogues, comme forme et comme volume, à la citrouille de Touraine et paraissant dériver du C. moschata.
Nous n’avons pas eu l’occasion de les observer autrement que dans ces reproductions.