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Les Quatre Évangiles (Crampon 1864)/Matthieu/05

La bibliothèque libre.
Traduction par Augustin Crampon.
Tolra et Haton (p. 49-57).
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saint Matthieu


CHAPITRE V


SERMON SUR LA MONTAGNE. — LES HUIT BÉATITUDES (Luc, vi, 20 sv.). — APÔTRES, SEL DE LA TERRE ET LUMIÈRE DU MONDE. — LOI NON ABOLIE. — CHARITÉ FRATERNELLE. — ADULTÈRE DANS LE CŒUR. — SCANDALE DE L’ŒIL ET DE LA MAIN. — INDISSOLUBILITÉ DU MARIAGE. — NE JUREZ POINT, SOUFFREZ QU’ON VOUS PERSÉCUTE, ET AIMEZ CEUX QUI LE FONT.


1 Jésus voyant cette foule, monta sur la montagne, et lorsqu’il se fut assis, ses disciples s’approchèrent de lui. Alors ouvrant sa bouche, il les instruisait en disant[1] :

3 Bienheureux les pauvres en esprit[2], car le royaume des cieux est à eux.

4 Bienheureux ceux qui sont doux[3], car ils posséderont la terre[4].

5 Bienheureux ceux qui pleurent[5], car ils seront consolés.

6 Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice[6], car ils seront rassasiés.

7 Bienheureux ceux qui font miséricorde, car ils obtiendront eux-mêmes miséricorde.

8 Bienheureux ceux qui ont le cœur pur[7], car ils verront Dieu.

9 Bienheureux les pacifiques[8], car ils seront appelés enfants de Dieu.

10 Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, car le royaume des cieux est à eux[9].

11 Heureux êtes-vous, lorsque les hommes vous maudissent et vous persécutent, et disent faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi. Réjouissez-vous et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans les cieux ; car c’est ainsi qu’ils ont persécuté les prophètes qui ont été avant vous.

13 Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s’affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes[10]. Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée ; et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, afin qu’elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. Qu’ainsi votre lumière luise devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes œuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux.

17 Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes ; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir[11]. Car, je vous le dis en vérité, plus tôt le ciel et la terre passeront, que passe un seul iota ou un seul point de la Loi, sans que tout soit accompli[12]. Celui-là donc qui violera l’un de ses moindres commandements, et enseignera ainsi aux hommes, sera le moindre dans le royaume des cieux ; mais celui qui les gardera et enseignera à les garder, sera grand dans le royaume des cieux[13]. Car je vous dis que si votre justice n’est pas plus abondante que celle des Scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux[14].

21 Vous avez appris qu’il a été dit par les Anciens[15] : « Tu ne tueras point, et celui qui tuera sera soumis au tribunal du jugement. » Et moi, je vous dis : Quiconque se met en colère contre son frère sera soumis au tribunal du Jugement ; et celui qui dira à son frère : Raca[16], sera soumis au tribunal du Conseil ; et celui qui lui dira : Fou[17], sera digne de la géhenne du feu. Si donc, lorsque vous offrez votre don à l’autel, vous vous souvenez que votre frère a quelque chose contre vous, laissez-là votre offrande devant l’autel, et allez d’abord vous réconcilier avec votre frère ; venant alors, vous offrirez votre don.

25 Accordez-vous au plus tôt avec votre adversaire, pendant que vous allez ensemble au tribunal, de peur qu’il ne vous livre au juge, que le juge ne vous livre à l’appariteur[18], et que vous ne soyez jeté en prison. En vérité, je vous le dis, vous n’en sortirez point que vous n’ayez payé jusqu’à la dernière obole[19].

27 Vous avez appris qu’il a été dit par les Anciens :

28 « Tu ne commettras point d’adultère[20]. » Et moi, je vous dis que quiconque regarde une femme avec concupiscence, a déjà commis l’adultère dans son cœur.

29 Que si votre œil droit vous scandalise, arrachez-le et jetez-le loin de vous ; car il vaut mieux pour vous qu’un de vos membres périsse, que votre corps tout entier soit jeté dans la géhenne. Et si votre main droite vous scandalise, coupez-la et la jetez loin de vous ; car il vaut mieux pour vous qu’un de vos membres périsse, que votre corps tout entier soit jeté dans la géhenne[21].

31 Il a été dit aussi : « Quiconque renverra sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation[22]. » Et moi, je vous dis : Quiconque renvoie sa femme, hors le cas d’adultère, la rend adultère ; et quiconque épouse la femme renvoyée, commet un adultère[23].

33 Vous avez encore appris qu’il a été dit par les Anciens : « Tu ne te parjureras point ; mais tu tiendras les serments faits au Seigneur. » Et moi, je vous dis de ne faire aucune sorte de serments ; ni par le ciel, parce que c’est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c’est l’escabeau de ses pieds, ni par Jérusalem, parce que c’est la ville du grand Roi. Ne jurez pas non plus par votre tête, parce que vous ne pouvez en rendre un seul cheveu blanc ou noir[24]. Mais que votre langage soit : Cela est, cela n’est pas. Ce qui se dit de plus vient du Malin[25].

38 Vous avez appris qu’il a été dit : « Œil pour œil et dent pour dent. » Et moi, je vous dis de ne pas résister à l’homme qui vous maltraite ; mais si quelqu’un vous frappe sur la joue droite, présentez-lui encore l’autre. Et à celui qui veut vous appeler en justice pour avoir votre tunique, abandonnez encore votre manteau[26]. Et si quelqu’un veut vous obliger à faire mille pas avec lui[27], faites-en deux autres mille. Donnez à qui vous demande, et ne vous détournez point de celui qui veut vous emprunter.

43 Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu aimeras ton prochain, et tu haïras ton ennemi[28]. » Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis[29] ; faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous maltraitent : afin que vous soyez les enfants de votre Père qui est dans les cieux, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants[30], et descendre la pluie sur les justes et sur les injustes. Car si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous ? Les publicains[31] mêmes ne le font-ils pas ? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens mêmes ne le font-ils pas ? Soyez donc parfaits comme votre Père céleste est parfait[32].

  1. Il est probable que S. Matthieu, qui souvent préfère l’ordre des matières à celui des temps, a groupé ici, autour d’un discours principal réellement prononcé en cette circonstance (comp. Luc, vi, 20, sv.), divers enseignements de Jésus donnés plus tard, afin de présenter un ensemble plus complet de sa doctrine. — Le lecteur nous saura gré de le préparer à la lecture du Sermon sur la Montagne en lui mettant sous les yeux ces lignes émues du P. Gratry : « Ô âmes, gravez en vous mot pour mot cet unique et divin discours : Dieu incarné, dit notre foi, a parlé ce jour-là dans une assemblée d’hommes. Ô ami, qui que vous soyez, dites-le-moi, Dieu même pouvait-il parler autrement ? Tout votre esprit ne voit-il pas, tout votre cœur ne sent-il pas que ce discours est une preuve intrinsèque de la divinité de Jésus-Christ ? Quant à moi, je ne puis m’empêcher de dire que, plus d’une fois dans ma vie, j’ai vu Dieu dans ces pages. Mes larmes d’enthousiasme les ont mouillées et mes baisers d’adoration les ont usées. »
  2. « Ceux qui n’ont pas l’esprit des richesses, le faste, l’orgueil, l’enflure, l’injustice, l’avidité insatiable, » Bossuet ; mais qui ont l’esprit de la pauvreté, sont humbles, dit saint Jean Chrysostome, et par conséquent modestes dans la richesse et patients dans la pauvreté.
  3. Sans aigreur, sans prendre avantage sur personne, n’opposant point la violence à la violence, aimant mieux souffrir et se taire, que de faire triompher leur droit par la dispute et le combat. — Dans le grec, la seconde béatitude est mise à la place de la troisième, et réciproquement.
  4. La terre des vivants, le ciel.
  5. Soit qu’ils pleurent leurs misères, soit qu’ils pleurent leurs péchés, ou même les misères et les péchés d’autrui. Comp. Luc, xvi, 25 ; Jean, xvi, 20.
  6. Les poëtes nous ont dépeint la passion de l’or sous l’image d’une soif exécrable, d’une faim importune : N.-S. se sert de la même figure pour recommander l’amour de la justice, c.-à-d., dit saint Jérôme, de la vertu, et du ciel qui en est la récompense. Comp. Jean, vii, 37. — « D’après saint Luc (vi, 21), le sens pourrait être encore : Heureux ceux qui ont faim et soif ici-bas à cause de la justice ; ils seront rassasiés d’une autre manière en ce monde et en l’autre. » Allioli.
  7. C.-à-d. ceux qui ont purifié leur cœur de tout attachement déréglé aux choses de la terre. Saint Augustin. Toutes les passions, l’orgueil, l’avarice, etc., troublent la pureté du cœur et l’empêchent d’aller à Dieu, de s’unir à lui par un commerce intime et familier ; mais comme ce désordre est surtout l’ouvrage de la luxure, la sixième béatitude s’entend ordinairement de la chasteté, quoiqu’elle ait un sens plus général.
  8. « Soyons vraiment pacifiques, ayons toujours des paroles de réconciliation et de paix pour adoucir l’amertume que nos frères témoigneront contre nous ou contre les autres, cherchant à adoucir les mauvais rapports, à prévenir les inimitiés, les froideurs, les indifférences, enfin à réconcilier ceux qui seront divisés. C’est faire l’œuvre de Dieu et se montrer ses enfants, en imitant sa bonté. » Bossuet.
  9. Le royaume des cieux est également promis aux huit béatitudes, mais à chacune sous un nom différent en rapport avec elle : pour les pauvres, c’est un royaume ; pour les doux, souvent dépossédés ici-bas, c’est une terre d’un prix infini ; pour ceux qui pleurent, c’est une ineffable consolation ; pour les affamés de justice, c’est un éternel rassasiement ; pour les cœurs purs, c’est la vision de Dieu ; pour les pacifiques, c’est le titre d’enfants de Dieu ; enfin pour les persécutés, c’est un royaume encore. Saint Augustin.
  10. Le sel conserve, il empêche la corruption : par leur doctrine et leurs œuvres, les disciples de Jésus doivent remplir ce rôle dans le monde entier. Mais qu’ils ne se laissent point affadir, qu’ils marchent en toute liberté, sans crainte des persécutions.
  11. La Loi et les Prophètes désignent l’ensemble des Écritures de l’Ancien Testament ; la Loi correspond au Pentateuque, ou cinq livres de Moïse. Il s’agit ici, non des prescriptions cérémonielles que Jésus abrogea et rendit inutiles en leur substituant les sacrements qui renferment la grâce, mais des préceptes moraux et de tout ce qui était figuré ou prédit touchant le Messie : J.-C. observa et confirma les préceptes moraux, et réalisa dans sa personne les figures et les prophéties.
  12. Locution proverbiale pour exprimer la plus petite partie d’une chose. La lettre i, appelée iota en grec, et iod en hébreu, est la plus petite des lettres hébraïques. Un point, litt. une corne, un trait, une partie de lettre.
  13. Les Pharisiens regardaient comme très-petits, c.-à-d. comme non obligatoires, les préceptes qui règlent les pensées et les désirs des hommes (Exod., xx, 17, sv.), et ils se contentaient de se conformer à la lettre de la loi. « La vie chrétienne aussi, dit Bossuet, demande une extrême exactitude. Il faut prendre garde aux moindres préceptes, et n’en mépriser aucun. Le relâchement commence par les petites choses, et de là on tombe dans les plus grands maux. »
  14. J.-C. marque dans ce qui suit trois degrés qui conduisent à la perfection de la justice chrétienne. Le chrétien doit s’élever : 1o au-dessus des plus sages des païens ; 2o au-dessus des plus justes d’entre les Juifs ; 3o au-dessus de lui-même, et tendre à la beauté morale absolue, indiquée par le dernier vers, et de ce chap. : « Soyez parfaits comme mon père céleste est parfait. » Bossuet.
  15. La loi de Moïse avait été altérée, dans les derniers temps de la nation, par les fausses interprétations, et même les additions que les docteurs juifs y avaient mêlées. À ces interprétations qui dénaturaient la théologie judaïque, déjà si inférieure à la morale chrétienne, N.-S. oppose les préceptes nouveaux de l’Évangile. Nous n’avons pas hésité à traduire, par les Anciens, et non aux Anciens : 1o c’est le sens du grec, et on sait que les Latins mettent aussi au datif (au lieu de l’ablatif avec une préposition) le complément d’un verbe passif (Cicer. Pro lege Manil., 24. Ovid. Trist., v, 10, 37). 2o Les Évangélistes parlent souvent des traditions des Anciens (Par ex. Marc, vii, 3, 5). 3o L’apodose, au vers 22, indique ce sens : Les Anciens disaient… Et moi, je vous dis ; s’il y avait dans le premier membre : Il a été dit aux Anciens, N.-S. aurait dû reprendre : Et à vous je dis, en lat. vobis autem.
  16. Raca, c.-à-d. homme vain et léger, sans cervelle. — Le tribunal du jugement, établi dans chaque ville, se composait de sept membres, dit Josèphe ; il jugeait sans appel les causes légères, et, sauf appel au sanhédrin, les causes graves, même capitales. Le sanhédrin, ou grand conseil, ou simplement le conseil, était le tribunal suprême de la nation pour toutes les causes majeures, intéressant la religion ou l’État. Il se composait de soixante-douze membres et siégeait à Jérusalem. — La pensée de N.-S., dans ces deux versets, est celle que saint Jean exprime ainsi : « Celui qui hait son frère est un meurtrier. » I, iii, 15.
  17. Comme il s’agit évidemment d’une injure grave, Kuinœl prend le mot fou dans le sens de impie, scélérat ; en effet, dans l’Ancien Testament, la piété et la vertu sont souvent désignées sous le nom de sagesse, l’impiété et le crime sous celui de folie. — La géhenne du feu ; c.-à-d le feu de l’enfer ; voy. Géhenne dans le Vocabulaire.
  18. Officier public chargé d’exécuter les sentences portées par le juge.
  19. Litt. quadrant, la moitié du chalque attique, un liard. — On trouve ici, selon la remarque du Dr Hug, une allusion au droit romain, qui commençait à entrer dans les mœurs juives.
  20. Vos docteurs de la Loi n’entendent le sixième précepte du décalogue que de l’adultère réel et consommé ; et moi, je vous dis, etc.
  21. Si quelque chose ou quelqu’un que vous aimez à l’égal de votre œil droit ou de votre main droite, devient pour vous une occasion de péché, séparez-vous-en.
  22. Deut., xxiv, 1, 3.
  23. Il n’y a pas de doute que le divorce ne soit jamais permis dans la religion chrétienne : comp. Matth., xix, 9 ; Marc, x, 12 ; Luc, xvi, 18 ; I Cor., vii, 10. Ces paroles de saint Matth. : Quiconque renvoie sa femme, hors le cas d’adultère, etc., ou bien s’adressent aux Juifs qui admettaient le divorce pour des raisons frivoles, ou bien doivent s’entendre d’un simple renvoi, de la séparation quant à l’habitation commune, et non de la rupture du lien du mariage.
  24. Kuinœl : Vous ne pouvez faire (créer) un seul cheveu blanc ou noir. On ne désire guère, dit-il, rendre blancs les cheveux noirs. Argutie !
  25. Du démon. — Les Pharisiens divisaient les serments en graves et légers. Les premiers étaient ceux où le saint nom de Dieu intervenait ; les violer était un parjure. Quant aux serments faits par le ciel, par la terre, etc., ils y attachaient si peu d’importance qu’ils ne voyaient pas de parjure dans leur violation. N.-S. décide qu’il y a dans ces formules une espèce de religion qu’il faut respecter, et recommande à ses disciples de se contenter, dans les circonstances ordinaires, d’une simple affirmation ou négation. — « Si nous sommes remplis de Dieu et revêtus de J.-C, la vérité est en nous ; et nos discours étant fermes par le mérite de la source d’où ils sont partis, ne demandent pas d’être appuyés par la religion du serment. » Bossuet.
  26. La loi du talion, inscrite dans la législation mosaïque, l’était aussi dans les lois de Solon et dans celle des Douze Tables. Chez les Hébreux, dit Michaëlis, elle était adoucie par les sentences des juges, et, au témoignage de Josèphe, par les satisfactions pécuniaires. Mais les docteurs juifs en avaient abusé pour ouvrir la voie aux vengeances privées. Les disciples de Jésus seront animés d’un autre esprit : ils seront dans la disposition de tout souffrir et de tout sacrifier plutôt que de blesser la charité par une vengeance personnelle et arbitraire.
  27. Pour lui montrer le chemin ou porter ses bagages.
  28. La première prescription était un commandement de Dieu, Lévit., xix, 18 ; la seconde, une fausse conséquence déduite par les docteurs de la Loi.
  29. Le grec ajoute ici : Bénissez ceux qui vous maudissent.
  30. « Le soleil, quand il se lève, nous avertit de son immense bonté, puisqu’il ne se lève pas plus tard, ni avec des couleurs moins vives, pour les ennemis de Dieu que pour ses amis. Adorez donc, quand il se lève, la bonté de Dieu qui pardonne ; et ne témoignez pas à votre frère un visage chagrin, pendant que le ciel, et Dieu même, si l’on peut parler de la sorte, lui en montre un si serein et si doux. » Bossuet.
  31. Gens qui louaient des Romains la charge de collecteurs des impôts, et si odieux aux juifs, que leur nom seul était un symbole de mépris. Voy. ce mot dans le Vocabulaire.
  32. Comme vous ne pouvez jamais égaler votre Père céleste, croissez toujours pour vous approcher de cette perfection. L’entreprise est grande ; mais le secours est égal au travail : Dieu, qui vous appelle si haut, vous tend la main ; son Fils, qui lui est égal, descend à vous pour vous porter. Imitez saint Paul : « Non, mes frères, disait-il, je ne crois pas avoir encore atteint la justice où je tends, ni que je sois parfait ; je poursuis ma course, et oubliant ce qui est derrière moi (le progrès qu’il a fait), je m’étends à ce qui est devant. » Philipp., iii, 12, sv. Bossuet.