Les mystères de l’île Saint-Louis/Tome 1/20

La bibliothèque libre.
M. Lévy (tome Ip. 176-185).

XX

LE PORTRAIT.


Ému et ravi, Pompeo avait suivi Bellerose.

— Architecte ! se disait-il, moi architecte ! moi qui n’ai pas même su construire jusqu’à ce jour le triste échafaudage de ma vie ! Ce Bellerose serait-il fou, d’aventure, ou bien ce seigneur étranger me connaîtrait-il ? Quant à moi, rien dans mes souvenirs ne me rappelle le nom de cet homme, rien, non, rien… D’ailleurs, qui m’aimerait à cette heure en Italie, qui me protégerait au point de me confier une pareille mission ? Bellerose se sera moqué de moi, il a peut-être à m’apprendre un secret qu’il ne pouvait me confier dans cette taverne. Advienne que pourra, je n’aurai pas du moins reculé ; je verrai ce comte de San-Pietro, il sera content de moi.

Bellerose avait devancé Pompeo de quelques pas, tous deux se trouvèrent bientôt au milieu du quai d’Alençon[1], longue étendue de terrain qui n’était point encore couverte d’édifices, et qui régnait depuis la pointe de l’île jusqu’au pont Marie.

Acheté d’abord par M. de Ribaudon, trésorier de France, l’emplacement de l’hôtel, appelé dans le dernier siècle l’hôtel de Pimodan, formait un vis-à-vis parfait à la rue Saint-Paul, dans laquelle le lieutenant criminel, père de Marie de Brinvilliers, demeura[2]. Les dégagements en étaient vastes, bien qu’il n’eût pas de jardin ; sa vue s’étendait entre l’Arsenal et les Célestins ; il n’avait pas encore derrière lui l’église Saint-Louis et son clocher en obélisque percé à jour, car l’église ne fut commencée qu’en 1664.

C’était sur ce quai, dressé au cordeau, que devaient s’élever plus tard la magnifique maison du président Lambert de Thorigny[3] et celle du président de Bretonvilliers.

Dévolue aux magistrats, aux partisans et aux gens d’affaires, cette ligne de l’ancien Paris conserve encore à ce jour une physionomie sévère et calme ; ces palais, ces hôtels ont quelque chose de ceux de Gênes ou de Venise ; les bruits de la ville et les flots de la Seine y viennent mourir.

Du balcon ouvragé comme une dentelle ou une guipure, le regard embrasse à gauche des campaniles sveltes comme la tour Saint-Jacques, des cheminées comme celles de l’Hôtel de ville, ou des pavillons en pierre de taille comme ceux du Louvre. Quand les blancheurs de l’aube envahissent ce panorama limpide, quand le couchant l’empourpre ou que le crêpe de la nuit, troué de mille lumières, s’étend sur lui, le regard du peintre s’y attache amoureusement : sous les molles vapeurs d’une lune d’été, il égale les plus admirables pastels. Ces arches légères superposées sur la Seine, ces quais semés de points lumineux, ces eaux noirâtres et profondes qui se brisent aux piliers du pont Marie, ces nuages aux flocons roux, cet échiquier de tours et de clochers assombris, donnent au tableau un relief étrange, un relief digne de Mazzo, le peintre enfumé de l’Escurial.

En cette partie de la ville, le retentissement des églises rappelle, par sa sonorité et sa fréquence, les carillons de la Flandre ; les agrès, les cordes, les bateaux de pêche indiquent le travail ; l’odeur de la Seine elle-même a souvent celle des canaux épars autour du palais ducal. Si la mode n’y tient plus aujourd’hui ses comptoirs exclusifs, si les canotiers ont succédé aux riches seigneurs, si les seuls visages des marchands de bois flotté remplacent les physionomies de cour qui brillaient jadis en ce lieu même dans les somptueux salons d’Ogier[4], du marquis de Richelieu et de Lauzun, c’est qu’insensiblement Paris se déplace, et que l’île Saint-Louis n’est plus aujourd’hui que la queue du monstre aux cent bras. L’Olympe des dryades et des amphitrites est remplacé aujourd’hui par la confrérie des blanchisseuses ; la Seine, en cet endroit, foisonne d’une infinité de bateaux, et les Lycurgues de l’Hôtel de ville ne permettent pas que le gaz s’étende plus loin que le pont Marie.

À quelques pas de l’hôtel de Pimodan, s’élève cependant encore aujourd’hui l’hôtel Lambert, sous les plafonds duquel rayonne l’aigle de Pologne.

Or, cette portion du quai n’est pas plus éclairée le soir que celle de l’hôtel de Pimodan.

Après avoir franchi le seuil de l’hôtel sur la porte duquel ne brillait point alors la plaque de marbre, qu’on peut y voir à présent[5], Pompeo se trouva introduit par Bellerose dans une cour spacieuse, flanquée de bornes scellées dans le mur, et décrivant plusieurs arcades parallèles. L’escalier s’ouvrant à main droite était large et digne d’un président à mortier ; son dessin était noble et rappelait la sage ordonnance de tout ce qui fut fait sous François Miron, le prévôt des marchands et le continuateur zélé de l’Hôtel de ville, dont la façade était demeurée imparfaite pendant soixante-douze ans. Les appartements, encore à nu, que l’italien parcourut ensuite, étaient vastes, aérés ; leurs vues s’ouvraient sur la Seine. Les plafonds, disposés en dôme, attendaient un peintre ; les élèves de messer Nicolo le florentin, que François Ier fit venir exprès d’Italie, y eussent à peine suffi. Plusieurs pièces de parade devaient se voir en effet soumises à l’art du décorateur ; les meubles de velours brodés d’or, d’argent et de perles, allaient encombrer un jour cette riche demeure ; il ne fallait plus qu’un ordre de Pompeo pour que le cèdre et l’ébène, les parquets en marqueterie, les trophées d’armes, les miroirs de Venise et les tapisseries, couvrissent cet espace de pierre.

Étranger au soleil parisien par sa façade, exposé au nord par le seul choix du terrain, l’hôtel de l’île, comme ceux du quai Bourbon et du quai Voltaire, gardait une humidité de tombe… La Seine aux ondes miroitantes baignait son pied, et dans ses fougueux débordements elle pouvait un jour inonder ses caves profondes.

Une porte d’eau, pareille à celle de Venise, s’ouvrait sur le fleuve ; la barque pavoisée du maître de l’hôtel pouvait de là descendre mollement jusqu’au Louvre.

Devant ces larges aspects, Pompeo demanda à son compagnon quel avait été l’architecte de cette belle demeure.

— Paris, lui répondit sentencieusement Bellerose, ne vous doit pas tout, à vous autres Italiens. Sans parler de

Dominique Cortone, employé à l’Hôtel de ville par Henri II, du Bernin et de vingt autres attirés ici par les Valois ou madame Catherine, combien de nos ouvriers ne se sont pas inspirés aux sources d’Athènes et de Rome ? Au rang de leurs élèves militant déjà des noms glorieux, c’est à l’un de ces hommes que je me suis adressé. Il a fini sa tâche, en êtes-vous satisfait ? C’est à vous maintenant, à vous, l’un des fils de cette terre luxurieuse et folle, à répandre à flots votre fantaisie sur ces murailles ; je vous ai entendu vanter tout à l’heure un palais que vous possédiez, celui-ci vous est ouvert ! Peintre ou magicien, prenez votre pinceau ou votre baguette, mais créez ! Étalez en ce lieu les allégories splendides, les merveilles du ciseau, de la palette, des arts ! Qu’étais-je hier, moi qui vous parle ? Un comédien bariolé, dont tous se moquaient comme de vous. Arrière maintenant la honte, la misère ! je suis majordome d’un noble, je représente ici, ainsi que vous, le comte de San-Pietro !

Quel est ce seigneur ? répliqua l’Italien. Est-il jeune ou vieux, libre de son cœur ou marié ? Est-ce quelque chagrin, quelque deuil récent qu’il vient enfermer ici dans cette tombe dorée, ou bien ne songe-t-il qu’au plaisir, aux jours embaumés, aux folles nuits ? Marche-t-il d’un pas grave comme l’un des portraits de famille qui décorent sans doute la galerie de son palais sur l’Arno, ou jette-t-il au vent son or et sa vie ? Il faut que je sache tout cela de vous, Bellerose ; il faut que rien n’offusque ici le regard du maître quand il viendra. Un palais, c’est un ami ; rien dans son aspect ne doit blesser notre cœur ou nos souvenirs ; ce vaste poëme doit être notre Eldorado.

Assez d’ennuis l’assombrissent, assez de fantômes s’y promèneront un jour, traînant après eux la chaîne des illusions trompées. Quand vous devez donner la comédie à un prince, à un monarque, dites-moi, n’avez-vous pas soin, mon cher Bellerose, que rien ne puisse le mécontenter ? S’il est amoureux, l’ennuierez-vous d’un sermon de philosophie ? S’il est belliqueux, lui montrerez-vous Hercule endormi aux pieds d’Omphale ? En mettant le pied dans ces murs, je veux que le comte y retrouve sa vie écrite, vie de gloire, d’amour, de tristesse ou de combats. Chaque page de ce livre doit lui rappeler un souvenir ; autrement, Bellerose, l’œuvre commencée demeurerait imparfaite. Mettez-moi donc vite au courant des goûts et de l’existence du comte ; aidez-moi, je vous écoute. Renfermé à l’avenir dans ces murs comme un moine dans son cloître, je ne veux plus appartenir qu’à mes idées. Si le comte est satisfait, la plus mauvaise chambre de cet hôtel somptueux me suffira ; appuyé la nuit à sa lucarne solitaire, je me dirai : Là-bas est le bal, le bal étoilé de mille lumières, le bal ardent, magnifique, le bal où j’arrivais autrefois l’espoir dans le cœur et sur les lèvres, le bal où la seule pression d’une main aimée me faisait rougir et pâlir ! Aujourd’hui j’écoute le bruit de ses mille pieds et de son archet, comme un solitaire brisé qui ne demande plus que le repos. Riez et dansez, ô mes indolents cavaliers, riez et voyez pétiller dans les cristaux le vin de Chypre ! Et vous, les reines de la fête, imprégnez le parquet du seul parfum de vos pas ! Les ans qui sont courts vous regardent comme moi ; je ne vous convoite plus, ce sont eux ! La Seine frissonne ; elle reflète les longues girandoles de ce palais… cette Seine qui roule aussi bien des corps ! Mirez-vous pourtant dans ces eaux pures et sereines. Qu’y verrai-je, moi ? Un front ridé, une tache de sang peut-être !… Allez, fiers danseurs, nobles dames, charmants héros, cavaliers de l’Arioste et de Boccace, j’ai été jeune comme vous !

Une larme roula de la paupière de l’Italien. Bellerose le contempla quelques secondes dans un silence attendri. Sans connaître la vie de Pompeo, Bellerose avait deviné qu’il y avait autre chose sous ces haillons que la pauvreté ; la parole de cet homme remuait le comédien ; ce n’était pas là de ces mendiants ordinaires et dont la cape et l’épée couvrent l’astuce. Ce qui l’embarrassait le plus, c’était sa réponse ; il lui paraissait imprudent de l’entretenir de son nouveau maître.

— Vous m’avez demandé ce qu’était le comte de San-Pietro, reprit-il après une pause ; il ne m’appartient pas de pénétrer ses secrets ; tout ce que je puis vous dire, c’est qu’il est jeune, amoureux, plein de courage. Je ne pense pas, en effet, que vous l’ayez jamais vu ; mais il vous plaira, vous le trouverez digne de sa fortune. Il aime une dame dont j’ignore moi-même les traits, mais je sais qu’elle est aussi belle que noble. Dans une rencontre funeste, il eut le malheur de tuer, il y a huit mois, un homme de haute naissance qui l’avait insultée au milieu d’une fête à Florence. Cette femme porte aujourd’hui son nom, elle doit l’accompagner. Bientôt, je l’espère, ils seront tous deux ici ; ce palais les recevra.

— Assez ! assez ! interrompit Pompeo avec cette exaltation singulière que le malheur faisait naître en lui, assez, Bellerose ! Le comte est jeune, il est amoureux, dites-vous. Comme lui aussi, j’aimai d’un amour à qui les anges souriaient, d’un amour qui faisait ma joie et mon orgueil. Soleil radieux, à tout jamais éclipsé, tes rayons vont renaître, tu resplendiras ici ! Tout ce que ma mémoire garde du passé, ses fleurs, ses parfums, ses leçons même, tout cela est à vous, ô mon superbe inconnu ! De ce jour aussi, moi, je suis peintre. Oui, je vois s’ouvrir devant moi le monde des souvenirs. Monde aérien, flottant, jonché de branches verts et de doux ramiers, comme le nuage qui porte la jeune aurore. Olympe admirable, splendide, à la voûte duquel j’ai vu fondre un jour, comme Icare, mes ailes de cire. Ce monde embaumé renaît déjà, ses vapeurs m’enlacent, elles m’enivrent, me transportent. Qu’une armée de peintres m’obéisse, et, pareil à Titan, j’escalade encore ce piel, des hauteurs duquel je suis retombé sur mon sol aride et froid. Symboles transparents de la mythologie grecque, chiffres amoureux, devises joyeuses, suspendez-vous à ces dômes, semez ces voûtes, ces lambris de vos fils d’or ! Chimères souriantes, sirènes menteuses, mais belles, déroulez ici les replis de vos beaux corps ! Que Jupiter, Diane ou Vénus sortent de leur nue d’azur. Oh ! que n’ai-je tenu le pinceau quand j’étais jeune, que n’ai-je appris à peindre la rosée, les pluies de fleurs. Sur le nu de ces murailles, je ferai palpiter ces mille images qui assiègent ici mon cerveau confus, je serai le dieu de ce chaos. Mais où trouver des peintres assez prompts à réaliser ces éclairs de la pensée ? à qui demander de transporter sur la pierre ces tableaux tracés par la joie ou le chagrin au fond de mon cœur ?

Pompeo s’était arrêté, il semblait vaincu par un réel désespoir, il redoutait l’impuissance de ses efforts.

— Écoutez dit-il enfin à Bellerose, je connais un lieu où se rassemblent quelques-uns de mes compatriotes, il est au bout de cette partie de la ville ; c’est un jeu de paume misérable. Là, plus d’une fois, le cœur déchiré par la honte, je me suis assis sur un mauvais banc, regardant à peine les coups de ceux qui jouaient, mais entendant près de moi un murmure de voix confuses. Cela pouvait ressembler aux damnés dans quelque cercle du Dante. Les uns accusaient le sort de leur malheur, d’autres prétendaient que l’oisiveté est le meilleur et le plus doux des biens. « Qui nous emploierait ? disaient-ils entre eux, nous, les enfants gâtés de la mollesse, nous, que l’Italie a élevés jusqu’à ce jour, et qui ne trouvons dans la France qu’une marâtre ? Quand nous nous présentons à quelque riche, la défiance ombrageuse qu’il nous témoigne nous accable ; nous retournons au jeu, à la paresse, à l’orgie. — C’est un Italien, a dit cet homme, et il faut que nous tendions la main à son aumône dédaigneuse, il faut que nous endurions son mépris. Et pourtant, n’y a-t-il donc pas parmi nous de nobles cœurs, des poètes, des peintres, des artistes oubliés ? Mais aucun rayon ne pénètre dans notre enfer, nous sommes proscrits, misérables ! » Ainsi parlaient ces hommes, Bellerose, et ces hommes étaient mes frères. Souvent, à la lueur fumeuse d’une méchante lampe, je les voyais pourtant charbonner sous mes yeux des dessins pleins de génie… Leur humeur fantasque se traduisait par mille ébauches incomplètes, niais où la sève abondait ; leur talent se trahissait à leur insu. « Que ne suis-je grand seigneur, me disais-je alors en les regardant ; je les arracherais à l’opprobre de cette vie ! Au lieu de traîner sur le pavé de cette ville leurs corps usés, appauvris même avant l’âge ; au lieu de se livrer à un métier de bandit ou de sbire obscur, d’aiguiser la pointe de leur couteau pour l’homme qui passe, ou de méditer un vol nocturne sur un pont, ils manieraient l’art sous toutes ses formes ; la fortune les rendrait bons, elle épurerait l’or de leurs âmes, enfoui sous une couche de vices. » Eh bien, Bellerose, ne m’as-tu pas fait aujourd’hui un grand seigneur, ne me laisses-tu pas le choix de mes ouvriers ? À ma voix ils accourront, ils réussiront, j’en suis certain. Un salaire honnête en fera vite d’autres hommes ; et quelle gloire, ami, si, non contents de leur faire ici produire des chefs-d’œuvre, nous les disciplinons comme autant d’élèves. Le bonheur élève, il guérit, il classe les hommes. Dès demain, crois-le, cette légion de démons va m’obéir ; l’art glorieux, divin, produit aussi ses miracles ! Quant à moi, continua Pompeo avec orgueil, je te l’ai dit, je scelle à jamais ensuite ces murs sur moi. Roi de ce royaume ténébreux encore, je m’y plairai, je le peuplerai d’ombres chères, éloquentes Merci, Bellerose, merci, car sans toi il ne me restait plus rien au monde que l’amour de cette pauvre enfant, qui veut bien quelquefois pleurer de mes pleurs et sourire de mon sourire. Si Mariette veut venir ici, la porte de cette demeure où tu la conduiras doit s’ouvrir à elle comme à une jeune et chaste sœur ! Dieu qui lit dans mon cœur sait que je l’aime ; mais il sait aussi que le malheur a suivi toujours ceux que j’ai aimés !

L’Italien venait de retomber dans sa tristesse. Bellerose, en le quittant, lui promit de revenir le lendemain. Le comédien fut fidèle en effet à cette promesse ; les ouvriers de Pompeo, enrôlés déjà, travaillaient sous sa conduite, et parmi ces hommes il se trouvait des ornemanistes pleins de feu et de goût, dont la patience et l’habileté rappelaient ceux de Benvenuto Cellini[6].

Un soir que Pompeo se trouvait seul, et que les pas de ses travailleurs n’ébranlaient plus les vastes parquets de l’hôtel, l’Italien se dirigea vers une galerie rehaussée de stuc et d’or ; en ce lieu étaient déjà plusieurs toiles qui attendaient des portraits. Pompeo tira de son sein un médaillon qu’il considéra longtemps aux lueurs mates de la lune. S’approchant ensuite avec précaution d’un tableau voilé et encadré dans la boiserie de cette pièce, il en souleva délicatement la draperie.

Un bruit léger le fit retourner, il se trouvait devant Mariette.

– Que voulez-vous ? demanda-t-il d’une voix troublée.

  1. Le quai d’Alençon ou d’Anjou, nom qu’il conserve à cette heure, s’étendait alors jusqu’au pont Marie ; depuis ce pont jusqu’au pont de bois, il se continuait comme aujourd’hui sous le nom du quai Bourbon ; le quai allant du pont de bois à celui de la Tournelle portait le nom de quai d’Orléans, et depuis ce pont jusqu’à la pointe de l’île, on lui donnait le nom de quai Dauphin ou de quai des Balcons.
  2. M. d’Aubray.
  3. L’hôtel Lambert.
  4. « Ogier (Pierre-François), receveur général du clergé de France, dit Germain Brice, très-fameux et des plus redoutés entre les gens d’affaires, à une maison située sur le quai d’Alençon ; elle ne se distingue pas beaucoup à l’extérieur de celles des environs, mais les vues règnent sur l’Arsenal et les Célestins, les appartements sont d’une richesse qui va jusqu’à la magnificence, l’or y est prodigué partout avec profusion, ce qui fait présumer que le maître a travaillé avec succès pour en acquérir. » (Germain Brice, tome II, p. 185).
  5. Elle indique le nom de ses anciens maîtres ; car la famille de Pimodan qui a occupé l’hôtel a sa date précise dans l’introduction de ce récit.
  6. Grâce aux études consciencieuses de nos artistes et au goût des belles choses répandu dans le grand monde, le temps actuel n’a rien à envier au temps d’autrefois. Les délicatesses des anciens niels palpitent encore sous le ciseau de nos ouvriers ; nous citions l’autre jour Froment-Meurice, notre riche orfèvre, si supérieur à Morel, et c’était justice. À l’instant où nous revoyons ces lignes, nous n’apprenons pas sans un secret plaisir qu’un choix auguste a ratifié nos éloges. Froment-Meurice est chargé par la cour de Lucques et madame la duchesse de Berri d’un ouvrage qui va mettre le sceau à sa renommée. C’est à l’occasion du mariage de Mademoiselle avec le prince de Lucques que cette commande a eu lieu.