Les principaux monuments funéraires/Deseine

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DESEINE.




Deseine (Louis-Pierre), statuaire, né à Paris le 20 juillet 1749, avait suivi un cours complet d’éducation avant de se livrer à son goût passionné pour les arts : par ses excellentes études et son penchant naturel pour la sculpture, il parvint à acquérir les titres honorables de littérateur distingué et d’artiste célèbre.

Deseine débuta fort tard dans l’art de Praxitèle : ce ne fut qu’en 1780, étant alors âgé de trente et un ans, qu’il obtint le grand prix de sculpture, et qu’il passa, à Rome, à l’Académie des Beaux-Arts, comme pensionnaire du Gouvernement.

Il fit des progrès si rapides dans cette capitale que ses études d’après l’antique furent considérées comme autant de chefs-d’œuvre, et avidement recherchées ; quelques ouvrages d’un travail achevé et d’une conception originale, dont il fit hommage à la cour de Rome, lui méritèrent l’honneur d’être nommé chevalier de l’ordre de l’Éperon-d’Or.

A son retour à Paris, où la renommée l’avait précédé, il fut successivement nommé membre de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture de cette ville, de celles de Rouen, de Berlin, etc.

Les productions de cet artiste sont innombrables : nous nous bornerons à citer celles qui ont été placées ou exposées dans les différens musées.

En 1800, il débuta par le buste en marbre de Winckelmann ; ensuite il exécuta les bustes d’Héloîse et d’Abeilard pour le Musée des Monumens français.

En 1804, les bustes en marbre du cardinal du Belloy, et de l’abbé Sicard, instituteur des Sourds-Muets ; la statue de Thouret pour le Sénat Conservateur.

En 1806, les bustes de Pie VII et de Clément de Ris ; une petite Flore, portrait ; modèle d’un projet de monument à la mémoire de Bossuet.

En 1808, bustes de Portalis, ministre des cultes ; de M. de Juigné, archevêque de Paris ; de Picard ; de Perregaux ; de madame Cottin ; exécution du mausolée du cardinal du Belloy pour une chapelle de Notre-Dame.

En 1810, buste du comte de Montesquiou ; statue du chancelier de L’Hôpital pour la façade de la Chambre des Députés.

En 1812, bustes du cardinal Maury, de Muraire, du duc de Massa.

En 1814, les bustes de Louis XVI, de Louis XVIII et du prince de Condé ; statue du chancelier d’Aguesseau pour la façade de la Chambre des Députés.

En 1817, la Force de courage, tête d’expression ; statue de Louis XVIII, en costume royal ; buste du duc d’Enghien ; mausolée de ce prince pour la chapelle de Vincennes ; bustes de l’abbé de Montesquiou et de Lagrange pour la Chambre des Pairs ; statue du général Colbert.

En 1819, les bustes du duc de Bourbon et de Montaigne pour le ministère de l’intérieur ; têtes d’expression.

En 1822, la Bienfaisance répandant ses dons sur les vieillards et la maternité, bas-reliefs ; buste du cardinal Talleyrand de Périgord, archevêque de Paris.

Deseine a fait, en outre, les bas-reliefs de la chapelle du Calvaire dans l’église de Saint-Roch.

Parmi les œuvres littéraires qu’il a publiées, on remarque : Réfutation d’un projet de Règlement pour l’Académie centrale de Peinture, Sculpture, Gravure et Architecture, présentée à l’Assemblée nationale par la majorité des membres de l’Académie royale de Peinture et Sculpture, 1791 ; Notices historiques sur les anciennes Académies de Peinture, Sculpture et Architecture, 1814.

Deseine est décédé le 11 octobre 1822, et a été inhumé au cimetière du Mont-Parnasse ; son monument, d’un style simple et sévère, se compose d’une tombe recouverte d’une pierre horizontale, à la tête de laquelle s’élève un cippe carré de forme antique. Au milieu est le buste en marbre de cet artiste, sculpté en demi-relief dans un médaillon. Au-dessous est gravée cette inscription :

l. p. deseine, statuaire,
membre de l’ancienne académie royale
de peinture, sculpture de paris,
de celles de rouen, de berlin, etc.
chevalier de l’ordre de l’épéron-d’or
Né à Paris, le xx juillet m.dcc.xlix.
Décédé le xi octobre m.dcc.xxii.
dans les sentimens religieux
qui ont fait la consolation de sa vie