Les principaux monuments funéraires/Rosily-Mesros

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ROSILY-MESROS.




Rosily-Mesros (Francois-Étienne, comte de), naquit à Brest le 13 janvier 1749 ; son père, chef d’escadre, y commandait la marine du port.

La carrière du fils fut tellement remplie par de longs, honorables et éminens services, que nous sommes forcé de nous restreindre, pour ne citer que ceux qui lui ont acquis tant de droits à l’estime et à la reconnaissance publiques.

En 1771, il s’embarqua sur la Fortune pour Ceylan ; mais abandonné en pleine mer dans une chaloupe, il parvint à relâcher à la Nouvelle-Hollande.

En 1773, commandant la corvette l’Ambition, sa destination fut pour les mers Australes ; il revint en France au bout d’un an.

En 1774, il parcourut l’Angleterre, l’Écosse, l’Irlande, visita leurs principaux ports ; rapporta de cette tournée grand nombre d’objets utiles à la marine, notamment les pompes à chaînes.

En 1778, commandant le lougre le Coureur, il attaqua et prit à l’abordage le cutter l’Alerte, qui s’efforçait de se joindre à l’Aréthuse, contre la Belle-Poule, que montait M. de la Clocheterie. Sur le rapport de ce capitaine, le Roi récompensa le courageux dévouement de M. de Rosily, en le nommant chevalier de Saint-Louis et commandant de la frégate la Lively.

En 1782, il monta la Cléopâtre et passa dans l’Inde. M. de Suffren se rendit à bord de ce bâtiment, sur lequel il resta au milieu de l’escadre anglaise pendant les derniers combats qui terminèrent cette guerre, et M. de Suffren lui confia une division composée de vaisseaux et de frégates.

Après la paix de 1784, M. de Rosily fut encore envoyé en station dans l’Inde. Il rentra en France au commencement de la révolution.

En 1795, le gouvernement le nomma directeur-général du dépôt de la marine et des colonies. C’est alors qu’il rédigea ses cartes. Le 22 septembre 1796, il fut nommé vice-amiral. De 1805 à 1808, il commanda, en qualité d’amiral, les flottes réunies de France et d’Espagne.

L’amiral de Rosily était membre du Bureau des Longitudes, et le 27 mai 1816, il avait été nommé associé libre de l’Académie des Sciences.

Le mausolée de ce célèbre marin se compose d’un stylobate en pierre sur lequel s’élève un obélisque en marbre blanc, dont la base est figurée par un cénotaphe à compartimens cintrés ornés de bas-reliefs aux trois façades principales.

Sur celle du milieu est représenté un trophée de marine et un médaillon aux armes du comte, autour duquel on lit cette légende :

POINT GEHENNANT. POINT GEHENNÉ.

Sur chacun des côtés, dans des compartimens, est un sabre d’abordage. Le bas-relief de la face droite latérale représente un dauphin entouré d’attributs de marine, derrière lequel s’élève un télégraphe ; de chaque côté est un aviron.

Sur celui de la face gauche est représenté un griffon marin entouré d’attributs de guerre, derrière lequel s’élève un mât pavoisé ; de chaque côté est un trident.

Le sommet de l’obélisque est orné sur ses quatre faces d’un ancre sculpté ; sur les trois principales, on lit les inscriptions suivantes :

(Sur le côté gauche latéral.)
(Sur la façade.)
(Sur le côté droit latéral.)
1771-1772.
il chercha
terres australes.
les
LE
dangers
1777-1778.
COMTE
pour
il se dévoue :
de
les faire
le coureur
ROSILY-MESROS,
éviter
au secours
aux autres.
de la belle-poule.
supplément
1782-1784.
Décédé le 11 9eme 1832,
au
la cléopatre,
Agé de 85 ans.
neptune
escadre
oriental.
de m. de suffren.
la venus
1805-1808.
MARS
et la méduse,
amiral,
ET
1784
armée navale
ARTES
a
combinée de france
1791
et d’espagne.
rade de cadix.

La grille, en fer bronzé, est à trois compartimens ornés d’attributs de marine, et se termine de chaque côté par un canon renversé. Ce monument, d’un style noble et élégant, a été exécuté par M. Guillard, marbrier.