Les tendres épigrammes de Cydno la Lesbienne/50

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(pseudonyme)
Traduction par Ibykos de Rhodes (pseudonyme).
Bibliothèque des curieux (p. 140-141).


L

LA DANSEUSE AUX CROTALES


L’hiver sévit. Le vent souffle à déraciner un cèdre. Des nuées cachent, par moments, le soleil.

Mais la danseuse aux crotales, Éarine, entre dans la grande salle d’amour en mimant une scène de mystère que je ne peux raconter.

Elle a des seins allongés et durs, des lèvres sanglantes, des yeux larges qui lancent des flèches vertes.

Sois bénie, Éarine, ô magicienne !

Un tel parfum de renouveau lumineux émerveille l’assemblée que nous détournons, un instant, nos regards vers les fenêtres : il nous semble que la présence d’Éarine a dû mettre janvier en fuite et que mars a déjà refleuri.