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Les vies des plus excellents peintres, sculpteurs, et architectes/Lorenzo GHIBERTI

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Lorenzo GHIBERTI
Sculpteur florentin, né en 1378, mort en 1455

Lorenzo[1], fils de Bartoluccio Ghiberti, apprit dès ses premières années l’orfèvrerie chez son père, qui était passé maître dans cet art, mais ne tarda pas à être surpassé par son élève. Comme il se sentait plus de goût pour la sculpture et le dessin, Lorenzo pratiquait souvent les couleurs, et d’autres fois coulait en bronze de petites figures qu’il terminait avec beaucoup de grâce. Il se plaisait aussi à imiter les médailles antiques et représentait au naturel beaucoup de ses amis. Pendant qu’il travaillait ainsi auprès de Bartoluccio, et qu’il cherchait à gagner sa vie, la peste survint à Florence l’an 1400, ainsi qu’il le raconte lui-même dans un manuscrit[2] écrit de sa main, où il parle des choses de l’art, et qui appartient actuellement à Messer Cosimo Bartoli, gentilhomme florentin. À ce fléau se joignirent les discordes civiles, qui l’obligèrent à s’éloigner et à aller en Romagne, en compagnie d’un autre peintre. À Rimini, ils peignirent une chambre et d’autres œuvres pour le seigneur Pandolfo Malatesta, qui, quoique jeune, aimait les arts du dessin. Lorenzo ne cessa pas, pour cela, d’étudier le dessin et de modeler en cire, en stuc, sachant bien que le modelage est indispensable aux sculpteurs, dont il est, en quelque sorte, le dessin, et sans lequel ils ne peuvent rien mener à bien. Il avait quitté sa patrie depuis peu de temps, lorsque la peste cessa. Comme, à cette époque, la sculpture comptait des maîtres excellents, tant étrangers que florentins, la Seigneurie de Florence et l’Art des Marchands résolurent[3] de mettre à exécution ce qui avait déjà été projeté souvent, c’est-à-dire de faire exécuter les deux portes en bronze qui manquaient au temple de San Giovanni, le plus ancien et le plus populaire de tous ceux de la cité. Ayant donc décidé de faire savoir à tous les maîtres que l’on considérait comme les meilleurs d’Italie qu’un concours allait s’ouvrir à Florence, dont le sujet était un panneau en bronze semblable à ceux dont Andrea Pisano avait composé la première porte, il fut donné avis de cette délibération, par Bartoluccio, à Lorenzo, qui travaillait alors à Pesaro. Il l’engageait à revenir à Florence, donner une preuve de son savoir-faire, et il ajoutait que c’était une occasion favorable pour se faire connaître et déployer son génie, outre qu’il devait en retirer grand profit, et qu’ils ne seraient plus forcés désormais de peiner sur des bijoux. Ces paroles touchèrent si vivement Lorenzo, que rien ne put le retenir à la cour de Malatesta et, qu’ayant obtenu son congé, il revint heureusement dans sa patrie. Déjà une foule d’artistes étrangers s’étaient présentés aux Consuls de l’Art ; parmi tous, sept furent choisis, trois florentins, les autres toscans. On leur donna une provision et ils durent finir dans le délai d’un an un panneau de bronze de la même dimension que ceux de la première porte et représentant le Sacrifice d’Abraham. Les Consuls pensèrent qu’ainsi les maîtres en question seraient aux prises avec toutes les difficultés de l’art, parce que ce sujet comportait un paysage, plus des figures nues, des figures drapées et des animaux, et que l’on pourrait traiter les premières figures en relief, les deuxièmes en demi-relief et les troisièmes en bas-relief. Les sept concurrents furent Fillippo di Ser Brunellesco, Donato[4] et Lorenzo di Bartoluccio, florentins ; Jacopo dalla Quercia, siennois ; Niccolo d’Arezzo, élève de Jacopo, Francesco di Valdambrina et Simone da Colle, surnommé de’ Bronzi, qui tous promirent aux Consuls de terminer leur morceau dans le temps fixé. S’étant donc mis à l’œuvre, ils firent tous leurs efforts pour se surpasser l’un l’autre, et tinrent leur travail caché pour ne pas se rencontrer dans les mêmes idées. Seul Lorenzo, guidé par Bartoluccio qui lui fit faire de nombreux projets et modèles, avant de se résoudre à en adopter un, les montrait à ses concitoyens ou aux étrangers qui traversaient la ville, quand ils s’entendaient aux choses de l’art pour avoir leur avis ; ces conseils furent cause qu’il produisit un modèle très achevé et sans aucun défaut. Son panneau réussit parfaitement à la fonte et il le répara avec Bartoluccio, avec tant d’amour et de patience qu’on n’aurait pu faire mieux.

L’époque du jugement étant arrivée, les sept modèles terminés furent présentés à l’Art des Marchands. Les avis des Consuls et de beaucoup de citoyens qui les examinèrent furent très différents. La curiosité avait attiré à Florence une foule d’artistes étrangers, peintres, sculpteurs et orfèvres, que les Consuls appelèrent à juger ces œuvres concurremment avec les maîtres des mêmes métiers qui habitaient Florence. Leur nombre fut de trente-quatre personnes, toutes très habiles dans leur art. Bien qu’il y eût, entre eux, les différences d’appréciation, car l’un préférait, naturellement, la manière de celui-ci et l’autre manière de celui-là, tous s’accordaient à reconnaître que Filippo di Ser Brunellesco et Lorenze di Bartoluccio avaient mieux composé leurs modèles, de plus belles et de plus nombreuses figures, avec un fini plus achevé que Donato, encore qu’il y eût dans son modèle beaucoup de dessin. Les figures de Jacopo dalla Quercia étaient correctes, mais manquaient de finesse, quoique bien dessinées et bien exécutées. Le modèle de Francesco di Valdambrina renfermait quelques belles têtes, et était bien réparé, mais la composition en était confuse. Celui de Simone da Colle, remarquable par la pureté de la fonte (ce qui n’a rien d’étonnant, car il était fondeur) péehait par le dessin. Niccolo d’Arezzo avait fait preuve d’une grande connaissance du métier, mais ses figures étaient lourdes et mal réparées. Seul le modèle de Lorenzo, que l’on voit aujourd’hui dads la salle d’audience de l’Art des marchands[5], était parfait dans toutes ses parties. Le dessin et la composition étaient irréprochables, les figures sveltes, gracieuses et dans de très belles attitudes ; enfin toute l’œuvre était d’un tel fini qu’elle ne paraissait pas fondue et qu’on aurait dit qu’il l’avait réparée, non avec un instrument, mais en soufflant dessus. Donato et Filippo, voyant le soin que Lorenzo avait mis dans son œuvre, se retirèrent dans un coin et reconnurent entre eux que le travail devait lui èrre adjugé, dans l’intérêt général ; que Lorenzo, bien qu’encore jeune, puisqu’il avait vingt ans à peine, avait mieux réussi que les autres et que cette belle œuvre promettait davantage pour l’avenir. Ce serait plus faire œuvre d’envie, disaient-ils de lui enlever ce travail, qu’il n’est généreux de le lui faire obtenir. Lorenzo[6] commença donc la porte qui est voisine de l’Œuvre de San Giovanni et disposa un châssis de bois de la même dimension, chantourné et reproduisant les têtes qui sont aux angles de chaque panneau, ainsi que les autres détails de la bordure. Puis, quand son moule fut terminé et bien sec, il construisit un immense fourneau que je me rappelle avoir vu, dans un atelier qu’il avait acheté, vis-à-vis de Santa Maria Nuova, à l’endroit où est actuellement l’hôpital des Tisserands qu’on appelle l’Aia, et coula en métal son cadre ; mais par malheur la fonte ne réussit pas. Voyant alors le défaut et, sans perdre courage, à la suite de cet échec, il fit rapidement un nouveau moule, sans que personne s’en aperçût et recommença la fonte qui vint parfaitement. Il continua ainsi jusqu’à la fin, coulant chaque panneau successivement et le fixant à sa place, après l’avoir réparé. Sa porte, divisée en autant de panneaux que celle qu’Andréa Pisano fit sur le dessin de Giotto, renferme vingt sujets, tirés du Nouveau Testament, et huit figures des quatre Évangélistes et des quatre Docteurs de l’Église, à savoir, deux Évangélistes au bas de chaque battant, et les quatre docteurs de même, tous très bien réussis, et différents d’attitudes et de costumes, écrivant, lisant ou réfléchissant. La bordure, qui se recourbe autour de chaque panneau, est composée de feuillages de lierre et d’autres plantes entremêlées : à chaque angle se trouve un buste de prophète ou de sibylle, en relief d’une beauté et d’une variété qui témoignent de l’excellence du génie de Lorenzo.

Cet ouvrage fut conduit au point de perfection où on le voit, sans que Lorenzo épargnât ni le temps ni les fatigues que nécessite un travail en métal. Les figures nues sont parfaites dans toutes leurs parties, les draperies tiennent encore un peu de l’ancienne manière de Giotto, mais, néanmoins, se rapprochent du bon style moderne, et l’ensemble est d’une grâce achevée. De fait, la composition de chaque sujet est si bien ordonnée, que tout le monde ratifia les éloges qu’en avait donnés, primitivement, Filippo Brunelleschi.

La porte, avec toute son ornementation de fruits, de festons et d’animaux, coûta 22.000 florins ; elle pèse 34.000 livres.

Sur le premier panneau, on voit l’Annonciation ; Ghiberti représenta, par son attitude, l’épouvante et le subit émoi qu’elle dut éprouver, et elle se retourne avec grâce vers l’Ange. À côté de cette scène est la Nativité du Christ ; la Vierge, l’ayant mis au monde, est couchée et se repose. On voit saint Joseph qui la contemple, les bergers et les anges qui chantent. Sur l’autre battant de la porte et à même hauteur, il y a l’histoire des rois Mages, adorant le Christ et lui donnant leurs présents. Leur suite, avec les chevaux et d’autres équipages, est représentée avec beaucoup d’esprit. À côté est Jésus discutant avec les docteurs, dans le temple. On y voit exprimées l’admiration et l’attention des docteurs qui écoutent le Christ, aussi bien que la joie qu’éprouvent Marie et Joseph, en le retrouvant.

Au-dessus de ces quatre panneaux, surmontant l’Annonciation, il y a le Baptême du Christ par saint Jean, dans le Jourdain. On reconnaît, dans leurs attitudes, le respect de l’un et la foi de l’autre. Sur le panneau, à côté, le Christ est tenté par le diable. Celui-ci, épouvanté par les paroles du Christ, montre, parson attitude, qu’il reconnaît bien que Jésus est le fils de Dieu. Sur l’autre porte, Jésus chasse les vendeurs du temple et renverse leur argent, les victimes, les colombes, et les autres marchandises. Quelques personnages tombent les uns sur les autres, en fuyant ; leurs attitudes sont très bien observées. À côté il y a la Barque pes Apôtres. Saint Pierre sort de la barque, qui s’enfonce dans l’eau et Jésus le soutient. Cette scène est pleine d’attitudes variées pour les Apôtres, qui cherchent à sauver la barque, et la foi de saint Pierre se manifeste dans son geste vers le Christ.

Revenant au Baptême, nous voyons au-dessus, la Transfiguration du Christ sur le Mont Thabor, Ghiberti y exprima, dans les attitudes des trois Apôtres, l’éblouissement que causent les choses célestes aux yeux des mortels. On y reconnaît de plus Jésus dans sa divinité ; il tient la tête haute et les bras ouverts, entre Moïse et Élie. À côté est la Résurrection de Lazare. Celui-ci, sorti du tombeau, les mains et les pieds liés, se tient debout au grand étonnement des assistants. On y voit Marthe et Marie-Madeleine, qui baise les pieds du Sauveur, avec humilité et respect. Sur l’autre porte, Jésus, monté sur un âne, entre à Jérusalem. Les fils des Hébreux, dans des attitudes variées, étendent leurs vêtements à terre, avec des rameaux d’olivier et des palmes ; les Apôtres marchent à la suite du Sauveur. À côté est la Cène, très belle et bien comprise ; les Apôtres sont assis à une longue table, moitié en dedans, moitié en dehors.

Au-dessus de la Transfiguration, on voit Jésus au jardin des Oliviers et l’on reconnaît le sommeil aux trois attitudes différentes des Apôtres. À côté, Jésus est pris et Judas l’embrasse. Dans cette scène, il y a diverses considérations. Les Apôtres fuient, et les Juifs, en s’emparant de Jésus, ont des attitudes hardies et violentes. Sur l’autre porte, le Christ est lié à la colonne ; la douleur qu’il éprouve des coups qu’il reçoit le fait se tordre quelque peu, dans une attitude digne de compassion. On reconnaît en outre, chez les Juifs qui le flagellent, la rage et leur odieux désir de vengeance. À côté, Jésus est mené devant Filate, qui se lave les mains et le condamne au supplice de la croix.

Au-dessus du Christ au jardin des Oliviers, et sur la dernière rangée de panneaux, le Christ porte sa croix et marche au supplice, mené par une tourbe de soldats. Ceux-ci, dans des attitudes étranges, le tirent avec violence. Les gestes des Maries expriment leur douleur, de manière que celui qui les aurait vues n’aurait pas fait mieux. À côté, Jésus est en croix. La Vierge et saint Jean Evangéliste sont assis à terre, dans des attitudes douloureuses. Sur l’autre porte, il y a la Résurrection ; les gardiens, étonnés par le coup de tonnerre, paraissent morts, tandis que le Christ monte aux cieux, dans une attitude qui exprime sa glorification et fait valoir la perfection de ses beaux membres. Sur le dernier panneau, on voit la Descente du Saint-Esprit et l’on remarque les aspects très doux de ceux qui le reçoivent.

Cette œuvre terminée[7], il parut aux Consuls de l’Art des Marchands qu’ils avaient été très bien servis, et devant les éloges donnés par toute la ville, ils décidèrent que Lorenzo ferait un saint Jean-Baptiste, en bronze, haut de quatre brasses et demie, destiné à prendre place dans la niche des pilastres extérieurs d’Or San Michele[8] qui est affectée aux tondeurs de draps. Lorenzo le commença aussitôt et ne le quitta qu’après l’avoir entièrement achevé ; sur la bordure du manteau il grava son nom. Dans cette statue, qui fut mise en place vers 1414, on remarque une tendance vers le bon style moderne, surtout dans la tête, dans un bras qui paraît de chair, dans les mains et dans toute l’attitude. Lorenzo fut le premier à imiter les chefs-d’œuvre des anciens Romains, qu’il étudiait avec ardeur, comme doivent faire tous ceux qui désirent aller à bien. Dans le fronton du tabernacle de cette statue, il fit la demi-figure d’un Prophète, comme essai de mosaïque.

Lorenzo avait ainsi acquis, en Italie et au dehors, la réputation d’un maître très habile dans l’art de la fonte, en sorte que les Siennois, qui avaient vu ses travaux à Florence, et pour lesquels Jacopo dalla Fonte, Vecchietta[9] et Donato avaient coulé en bronze plusieurs statues et bas-reliefs qui devaient orner les fonts-baptismaux du temple de San Giovanni, tombèrent d’accord avec lui pour l’exécution de deux bas-reliefs, tirés de la vie de saint Jean-Baptiste[10]. Dans le premier, il représenta le Baptême du Christ, où l’on remarque quantité de personnages nus, ou richement habillés ; et dans l’autre, saint Jean pris et mené devant Hérode. Il s’y montra bien supérieur aux autres artistes et il en reçut de grands éloges des Siennois, comme il en reçoit de tous ceux qui voient ces compositions.

Les maîtres de la Zecca[11], à Florence, désiraient placer une statue dans une des niches extérieures d’Or San Michele, face à l’Arte della Lana et voulaient qu’elle fût un saint Mathieu, de la même gradeur que le saint Jean de Ghiberti. Ils la lui donnèrent à faire[12] et elle fut extrêmement louée comme supérieure au saint Jean, et se rapprochant plus du style moderne. Elle fut cause que les Consuls de l’Arte della Lana délibérèrent de lui demander une statue en métal, pour orner la niche voisine de celle de saint Mathieu, de la même dimension que les deux autres représentant saint Etienne, leur patron. Lorenzo conduisit à bonne fin ce nouvel ouvrage, auquel il donna une patine remarquable, et qui obtint le même succès que les deux précédentes.

À cette époque, Maestro Lionardo Dati, général de l’ordre des Frères prêcheurs[13], pour laisser un souvenir de lui à sa patrie, dans l’église Santa Maria Novella, où il avait prononcé ses vœux, fit faire à Lorenzo une dalle funéraire en bronze, où il est représenté au naturel. Ludovico degli Albizzi et Niccolo Valori suivirent cet exemple et lui donnèrent chacun une autre à faire à Santa Croce[14]. Ensuite, Cosme et Laurent de Médicis, désirant honorer les corps et les reliques des trois martyrs, Prothus, Hyacinte et Némésius qu’ils avaient ramenés du Casentino, ils étaient restés longtemps et peu en vénération, invitèrent[15] Lorenzo à faire une châsse ornée de deux anges en bas-relief, tenant une guirlande d’olivier, au milieu de laquelle on lit les noms des trois martyrs. Cette châsse, renfermant les reliques, fut placée dans le monastère degli Angeli, à Florence. Cette belle œuvre engagea les fabriciens de Santa Maria del Fiore à faire exécuter une châsse en métal[16], destinée à contenir le corps de San Zanobi, évêque de Florence, Lorenzo en fit une de trois brasses et demie de longueur, sur deux de hauteur ; sur le devant, outre une belle ornemention, il représenta San Zanobi ressuscitant un enfant qui lui avait été confié par sa mère et qui était mort, pendant qu’elle était en pèlerinage. Sur les deux côtés, un autre miracle : un homme écrasé par un char et le saint ressuscitant un des deux serviteurs envoyés vers lui par saint Ambroise et qui était mort dans les Alpes ; San Zanobi dit à l’autre serviteur qui pleure la mort de son compagnon : « Va ! il dort : tu le trouveras vivant. » Sur la partie postérieure de la châsse, Lorenzo plaça six petits anges, tenant une guirlande de feuilles d’orme, qui entoure une inscription en l’honneur du saint. Cette œuvre, d’un fini extraordinaire, valut à son auteur les plus justes éloges.

Tandis que les œuvres de Lorenzo augmentaient chaque jour sa réputation, et qu’il travaillait, en métal, en or ou en argent, pour une quantité de personnes, une grande cornaline tomba entre les mains de Giovanni, fils de Cosme l’Ancien de Médicis, sur laquelle était gravé, en creux, Apollon faisant écorcher Marsyas. Elle avait servi, dit-on, de cachet à l’empereur Néron, et comme c’était une pierre rare, tant pour son poids que pour l’extrême beauté de l’intaille, Giovanni la donna à Lorenzo pour qu’il y fît autour un ornement d’or ciselé. Lorenzo, après avoir peiné dessus plusieurs mois, le termina et fit une merveille de monture ciselée, non moins belle que l’intaille elle-même. Cette œuvre[17] lui attira la commande de quantité de travaux en or, pour le pape Martin, un bouton de chape[18], couvert de figures en relief, entre lesquelles il y avait des pierres fines d’un grand prix. Il en fut de même d’une mitre merveilleuse composée de feuilles d’or découpées, entre lesquelles il y avait de nombreuses figurines en ronde-bosse, toutes admirables ; outre la gloire, il en retira grand profit grâce à la libéralité du pape. L’an 1439, le pape Eugène vint à’Florence pour unir les Églises grecque et romaine et tenir, à cet effet, un concile. Ayant vu les œuvres de Lorenzo, dont la personne lui plut autant que ce qui sortait de ses mains il lui fit exécuter une mitre en or, du poids de quinze livres et couverte de cinq livres et demie de perles, qui étaient estimées 34.000 ducats d’or, avec les autres joyaux. On dit que sur cette mitre il y avait six perles, grosses comme des noisettes, et l’on ne saurait imaginer, sauf d’après le dessin qui en est resté, l’originalité des ornements et la variété des petites figures d’enfants et autres qui s’y trouvaient.

La gloire des œuvres admirables de cet artiste si plein de génie rejaillissait sur Florence, et les Consuls de l’Art des Marchands résolurent de confier à Lorenzo[19] l’exécution, en métal, de la troisième porte de San Giovanni. Comme il avait fait la première, en suivant leurs instructions et en y appliquant l’ornementation qui encadre les sujets et forme bordure à toute la porte, en similitude de la porte d’Andrea Pisano, les Consuls, voyant combien Lorenzo avait surpassé ce dernier, décidèrent d’enlever de l’entrée, vis-à-vis de la Miséricordia, et que Lorenzo en ferait une nouvelle pour l’entrée du milieu[20]. Pensant qu’il aurait à faire tout l’effort qui lui serait possible dans son art, ils s’en remirent complètement à lui et le laissèrent libre d’opérer comme bon lui semblerait pour arriver à créer une œuvre aussi riche, aussi parfaite qu’il saurait l’imaginer ; ils lui disaient de ne regarder ni au temps, ni à la dépense, en sorte qu’ayant surpassé tous les sculpteurs célèbres jusqu’alors, il laissât en arrière toutes ses œuvres antérieures.

Lorenzo se mit à l’œuvre, décidé à user de tout son savoir et il divisa sa porte en dix panneaux, cinq par battant, en sorte que chaque panneau était d’une brasse et un tiers. La bordure est composée de vingt niches contenant des figurines, presque en ronde-bosse, en tout vingt, toutes très belles. L’une d’elles est un Samson nu, embrassant une colonne et une mâchoire à la main ; elle présente toute la perfection que l’on rencontre dans les petits Hercules antiques de bronze ou de marbre. De même, Josué semble adresser une harangue à son armée ; d’autres figurines représentent des Prophètes et des Sibylles dont les draperies, l’ajustement et les coiffures sont d’une variété étonnante. En outre, douze figures[21] couchées dans les niches qui forment la bordure transversale des panneaux, et trente-quatre bustes[22] de femmes, de jeunes gens et de vieillards, placés aux points de croisement, dans de petits médaillons (parmi lesquels, en face de la signature de Lorenzo, au milieu de la porte, deux têtes, l’une vieille, l’autre jeune, sont le portrait de Bartoluccio et de Lorenzo lui-même), complètent l’ornementation avec une quantité de feuillages, de corniches et d’autres objets de tout genre. Les sujets qui sont représentés sur cette porte sont tirés du Vieux Testament. Dans le premier, il y a la création d’Adam et celle d’Ève, sa femme, qui sont parfaitement exécutées. On voit que Ghiberti a fait leurs membres aussi beaux qu’il a pu, voulant montrer que, de même que ceux qui sortirent de la main de Dieu furent les plus belles personnes qui aient jamais été faites, de même ces figures devaient être plus belles que toutes celles qu’il avait produites dans ses autres œuvres, considération certes très remarquable. Sur le même panneau, on voit Adam et Eve manger la pomme et tous deux être chassés du Paradis. Les attitudes de ces figures concordent avec le péché commis, car elles cachent leur nudité avec leurs mains, de même que l’on remarque leurs remords, quand l’Ange les fait sortir du Paradis.

Le deuxième panneau représente Adam et Eve, avec Caïn et Abel, leurs enfants encore petits, puis Abel faisant l’offrande des prémisses et Caïn présentant les siennes moins bonnes. L’attitude de Caïn reflète sa haine contre son prochain et celle d’Abel son amour pour Dieu. Il est singulièrement beau, le groupe de Caïn labourant la terre avec une paire de bœufs, qui paraissent vraiment naturels, tant ils tirent avec peine le joug de la charrue. Ensuite Caïn donne la mort à Abel, pendant qu’il garde ses troupeaux. Dans une attitude cruelle et pleine d’impiété, il assomme son frère avec un bâton, de manière que le bronze lui-même montre la langueur des membres inanimés du beau corps d’Abel. Dans le lointain du bas-relief, Dieu demande à Caïn ce qu’il a fait d’Abel. Ainsi chaque panneau contient les effets de quatre événements.

Sur le troisième panneau, Ghiberti représenta Noé sortant de l’arche avec sa femme, ses fils, ses filles et belles-filles, ensemble avec tous les animaux de la terre et de l’air. Ceux-ci, chacun dans son genre, sont taillés avec la plus grande perfection que l’art ait pu mettre dans l’imitation de la nature. On voit l’arche ouverte et tous les effets du déluge mis en perspective avec un si faible relief que l’on ne pourrait assez louer leur beauté. Les figures de Noé et des siens ne sauraient être ni plus vives, ni plus promptes. Pendant qu’il sacrifie, on voit l’arc-en-ciel, signe de paix entre Dieu et lui. La scène la plus belle est celle où il plante la vigne ; enivré par le vin qu’il a bu, il montre ensuite sa nudité et Cham, son fils, le tourne en dérision. En vérité, on ne saurait mieux représenter celui qui dort, car on remarque l’affaissement de ses membres sous l’influence du vin, de même que l’amour et le respect de ses deux autres fils qui le recouvrent, avec de très belles attitudes. Il faut remarquer de plus les pampres, le tonneau et les autres apprêts de la vendange représentés avec jugement et répartis sur certains points du panneau, de manière qu’ils ne rendent pas la scène confuse, mais qu’ils lui font un admirable ornement.

Sur le quatrième panneau, Ghiberti se plut à représenter l’apparition des trois anges dans la vallée de Manibré. Ils sont semblables l’un à l’autre, et le saint vieillard les adore, avec une disposition de ses mains et de son visage, appropriée et pleine de vie. Il sculpta avec amour les serviteurs d’Abraham qui l’attendent avec un âne, au pied de la montagne, pendant qu’il y est monté pour sacrifier son fils. Celui-ci est nu sur l’autel et son père le bras levé, s’apprête à faire son devoir, mais il est empêché par l’ange qui, d’une main le retient et, de l’autre lui montre où est le mouton qu’il doit sacrifier, sauvant ainsi Isaac de la mort. Cette histoire est vraiment très belle. Entre autres choses, on voit une très grande différence entre les membres délicats d’Isaac et ceux plus robustes des serviteurs, en sorte qu’il n’y a pas un coup de burin qui ne soit donné avec un très grand art. Ghiberti parut encore se surpasser lui-même dans la difficile représentation des bâtiments de la cinquième scène, dans laquelle on voit la naissance d’Isaac, celle de Jacob et d’Ésaü, Ésaü chassant pour exécuter la volonté de son père, enfin Jacob instruit par Rebecca et présentant à son père le chevreau cuit. Il a une peau autour du cou, tandis qu’Isaac le tâte et lui donne sa bénédiction. Ce panneau renferme des chiens très beaux et très naturels, outre les figures qui agissent comme Jacob, Isaac et Rebecca agissaient en réalité, quand ils étaient vivants.

Lorenzo, incité par l’étude de l’art, qui continuellement rendait ses travaux plus faciles, appliqua son esprit à la représention de sujets plus savants et plus difficiles à rendre. Sur le sixième panneau, il représenta Joseph descendu par ses frères dans une citerne, puis vendu par eux à des marchands, qui le donnent à Pharaon. Joseph explique ensuite le songe de la famine, les approvisionnements qu’il faut rassembler pour y remédier, ce qui fait que Pharaon comble Joseph d’honneurs. On voit pareillement Jacob envoyer ses fils chercher du grain en Egypte, Joseph les reconnaître et les renvoyer à leur père. Dans cette histoire, Lorenzo représenta un temple rond, mis en perspective avec une grande habileté. Ce temple renferme des figures dans diverses attitudes ; elles chargent du grain, de la farine sur des ânes remarquablement rendus. On voit ensuite le festin que Joseph offre à ses frères, la coupe d’or cachée dans le sac de Benjamin et retrouvée, Joseph qui reconnaît et embrasse ses frères. Cette histoire, à cause de tant de sentiments et d’événements différents, est regardée comme la plus digne de considération, la plus belle, comme ayant été la plus difficile à rendre de toute l’œuvre.

Vraiment Lorenzo, ayant un si beau génie et tant de grâce dans ce genre de travail, ne pouvait pas ne pas faire d’aussi belles figures, quand les compositions de si beaux sujets lui venaient à l’esprit. On s’en rend bien compte dans le septième panneau, où il représenta le Mont Sinaï. Sur son sommet. Moïse reçoit la loi de Dieu à genoux et avec respect. À mi-hauteur de la montagne, est Josué qui l’attend, avec tout le peuple sur pied, effrayé par le tonnerre, la foudre, et le tremblement de terre, dans des attitudes diverses, rendues avec une très grande habileté.

Il montra ensuite beaucoup de savoir et d’esprit dans le huitième panneau, sur lequel il représenta Josué marchant sur Jéricho, détournant le Jourdain et plantant les douze pavillons remplis par les douze tribus. Toutes ces figures sont remarquables, surtout celles en bas-relief du sujet, qui représente les Hébreux tournant autour des murs de Jéricho, puis faisant tomber ces murs au son des trompettes et s’emparant de la ville. Le paysage va en dégradé et en s’abaissant en perfection, des premières figures aux montagnes, des montagnes a la ville, et de la ville au fond, très peu indiqué, le tout est rendu avec une grande perfection.

Chaque jour, Lorenzo devenait plus habile dans son art, comme on s’en rend compte d’après le neuvième panneau, représentant la mort du géant Goliath, à qui David coupe la tête avec une attitude fière et juvénile et la défaite des Philistins par l’armée de Dieu. On y voit des chevaux, des chars et d’autres engins de guerre. David revient ensuite, tenant la tête de Goliath et le peuple va au devant de lui, en jouant des instruments et en chantant. Tous ces sentiments sont rendus avec promptitude et vivacité.

Enfin Lorenzo montra tout ce qu’il pouvait faire, dans la dixième et dernière histoire, représentant la reine de Saba qui rend visite a Salomon, suivie d’une grande escorte. Il y fit un bâtiment tire en perspective, très beau, toutes les autres figures sont aussi belles que celles des sujets précédents. Je ne dis rien de l’ornementation des plates-bandes qui encadrent cette porte, il y a des fruits et des festins traités avec son ordinaire habileté. Cet ouvrage, dans son ensemble et dans ses détails, montre tout le parti que peut tirer un statuaire du haut-relief, du demi-relief et du bas-relief, de la disposition des groupes, de la variété des édifices, des perspectives et de la différence des caractères chez les hommes, les femmes, les enfants et les vieillards. On peut dire que cette porte est parfaite dans toutes ses parties et que c’est la plus belle chose qui soit jamais vue, tant chez les anciens que les modernes. Un jour que Michel-Ange Buonarroti s’était arrêté pour regarder ces portes, qu’on lui demandait ce qu’il en pensait et si elles étaient véritablement belles, il répondit : « Elles sont si belles qu’elles seraient dignes d’être fixées aux portes du Paradis.» Louange parfaitement juste, et dite par un homme qui pouvait les apprécier. Du reste, Lorenzo n’épargna ni son temps, ni ses peines pour les conduire à bien ; car, il n’avait que vingt ans lorsqu’il les commença et il mit quarante ans à les achever, au prix des plus grandes fatigues[23]. Dans le travail de réparer et de polir cette œuvre, Lorenzo se fit aider par plusieurs jeunes gens qui, plus tard, devinrent des maîtres excellents, tels que Filippo Brunelleschi, Masolino da Panicale, Niccolo Lamberti, orfèvres ; Parri Spinelli, Antonio Filarète, Paolo Uccello, Antonio del Pollaiuolo, qui était encore tout jeune, et beaucoup d’autres qui, travaillant ensemble et se communiquant leurs impressions, comme cela se fait dans les ateliers, en retirèrent autant de profit que Lorenzo lui-même[24]. Outre la grande somme d’argent qu’il eut des Consuls, il reçut de la Seigneurie un grand domaine, voisin de la Badia di Settimo. Peu de temps après, il fut appelé, par la Seigneurie, à la suprême magistrature de la cité[25]. À cette occasion, les Florentins ne méritèrent pas tant d’être loués pour leur reconnaissance, qu’il faut les blâmer de s’être montrés parfois ingrats envers quelques autres de leurs concitoyens et des meilleurs.

Après cette œuvre extraordinaire, il composa l’ornementation en bronze[26] de la porte qui est vis-à-vis de la Misericordia et qui est due à Andrea Pisano. Mais il ne put terminer les merveilleux feuillages qu’il avait commencés, car la mort le frappa à l’improviste, quand il s’était décidé à refaire complètement la porte dont il avait déjà presque fini le modèle. Ce modèle est aujourd’hui perdu et je l’ai vu, étant tout jeune, au Borgo Allegri, avant que l’insouciance des descendants de Lorenzo ne l’ait laissé perdre.

Il eut un fils nommé Bonnacorso[27], qui termina l’œuvre d’ornementation laissée imparfaite par son père ; on peut considérer ce travail comme l’œuvre la plus rare et la plus merveilleuse qu’on puisse voir en bronze. Il ne put produire beaucoup, parce qu’il mourut jeune, mais il possédait le secret de couler ses œuvres de manière à les faire venir avec toute leur finesse et il savait fouiller le métal de la même manière qu’on remarque dans les œuvres de Lorenzo. Celui-ci laissa à ses héritiers, outre ses propres œuvres, quantité d’antiques en marbre et en bronze qu’il avait fait venir de Grèce à grands frais. Tous ces objets se sont perdus dans la suite, ou bien ont été vendus à Messer Giovanni Caddi, alors clerc de la Chambre. Bonnacorso eut un fils nommé Vettorioqui fit de la sculpture, mais avec peu de succès, parce qu’il ne mit jamais d’amour ni de sollicitude à ses œuvres, ne pensant qu’à dissiper la fortune et les autres choses que son père et son aïeul lui avaient laissées. Finalement allant à Ascoli pour être architecte du pape Paul III, il fut assassiné[28], une nuit, par un serviteur qui voulait le dévaliser, et ainsi s’éteignit sa famille[29], mais non la gloire de Lorenzo qui durera éternellement.

Pour revenir à Lorenzo, il s’occupa de diverses choses pendant sa vie[30], et fit de la peinture[31], particulièrement sur verre. On lui doit les œils-de-bœuf de la coupole de Santa Maria del Fiore, à l’exception d’un seul où Donato représenta le Couronnement de la Vierge. Il fit également les trois œils-de-bœuf qui se trouvent au-dessus de la porte principale, tous ceux qui ornent les chapelles et les tribunes de la même église et la rose de la façade antérieure de Santa Croce. À Arezzo, il peignit, pour Lazzaro di Feo di Baccio, riche marchand, une fenêtre de la grande chapelle, dans l’église paroissiale, sur laquelle il représenta le Couronnement de la Vierge et deux autres figures. Mais, comme il employa toujours des verres vénitiens, riches en couleurs, ses vitraux rendent obscurs les lieux où ils sont placés, plutôt qu’ils ne ménagent le jour.

Il fut adjoint à Brunellesco[32] pour la construction de là coupole de Santa Maria del Fiore, mais il n’y resta pas, comme nous le dirons dans la Vie de Filippo[33].

Il écrivit un traité en langue vulgaire, où il parle de choses diverses, mais si légèrement, que la lecture n’en est que de peu d’utilité. La seule bonne partie, à mon avis, est celle où, après avoir parlé de beaucoup de peintres anciens et particulièrement de ceux qui ont été cités par Pline, il fait une brève mention de Cimabue, de Giotto et des autres artistes de leur temps, pour en arriver à parler de lui avec complaisance et à décrire minutieusement, un à un, tous ses ouvrages. Au début, il fait croire que ce livre a été écrit par d’autres ; puis, oubliant cette supercherie et comme un homme qui savait mieux manier le crayon, le ciseau et couler le bronze, qu’écrire des ouvrages, il ne manque jamais de dire : Moi, je fis ; moi, je dis ; je faisais, je disais. Finalement, étant parvenu à sa soixante-quatrième année, il mourut d’une forte fièvre continue[34], laissant une renommée immortelle, tant grâce à ses œuvres qu’aux louanges des écrivains. Il fut honorablement enseveli à Santa Croce. Son portrait, sous la forme d’un homme chauve, est, avec celui de son père Bartoluccio, sur la porte principale de San Giovanni, dans la frise du milieu, à côté de l’inscription : laurentii cionis de ghibertis mira arte fabricatum[35].



  1. Fils de Cione di Ser Buonaccorso et de Madonna Fiore, qui se remaria avec Bartolo di Michele, orfèvre. Dans les documents, avant 1448, il s’appelle Lorenzo di Bartoluccio, mais il reprit le nom de son père après cette année-là, ayant eu un procès (qu’il gagna), où l’on mettait en doute la légitimité de sa naissance. — Immatriculé à l’Art des Orfèvres le 3 août 1409.
  2. Actuellement à la Bibliothèque Magliabecchiana.
  3. En 1401.
  4. Donatello ne prit pas part au concours ; il avait quinze ans, en effet, en 1401.
  5. Actuellement au Musée National, avec le modèle de Brunellesco.
  6. Chargé officiellement du travail le 22 novembre 1403.
  7. La porte fut mise en place le 19 avril 1424, vis à vis du Dôme.
  8. Statue en place, commandée le décembre 1414.
  9. Artiste bien postérieur.
  10. 21 mai 1417 ; terminés en 1427. Des six bas-reliefs de ces fonds, deux furent alloués à Turino di Sano et à Giovanni, son fils, en avril 1417, deux autres à neuf bas-reliefs en 1417, et les deux derniers à Jacopo dalla Quercia, qui ne put en exécuter qu’un seul ; l’autre fut alloué à Donatello.
  11. Erreur, de l’Arte del Cambio.
  12. Le 26 août 1419 ; terminée en 1422, en place, de même que le saint Étienne, signé OPVS. UNIVERSITATIS, GANSORVM, FLORENTIE, ANNI DOMINI, MCCCCXX.
  13. Mort en 1424. Cette tombe fut commandée à Ghiberti par la Seigneurie. Placée devant le maître-autel ; en mauvais état.
  14. Également en mauvais état ; Obizi mourut en 1424 et Bartolommeo Valori en 1427.
  15. En 1428 ; la châsse est actuellement au Musée National.
  16. Commandée le 18 mars 1432 ; terminée en 1440. En place dans le Dôme de Florence.
  17. Actuellement perdue. Les œuvres d’orfèvrerie de Ghiberti sont perdues.
  18. En 1419.
  19. Le 2 janvier 1425.
  20. Erreur ; voir plus loin.
  21. Il n’y en a que quatre ; deux en haut, deux en bas.
  22. En réalité vingt-quatre.
  23. La porte fut terminée en 1447 et mise en place le 16 juin 1452, vis-à-vis du Dôme où se trouvait la première porte qui fut transportée a l’entrée qui est en face de l’œuvre de San Giovanni.
  24. Paolo Uccello est seul nommé dans les documents.
  25. Ce fait n’est pas prouvé ; son nom ne se trouve nulle part.
  26. Commandée en 1453.
  27. Erreur. Lire : Vittorio, qui fut père de Bonnacorso, 1417-1496. Bonnacorso suivit la même carrière ; né en 1451, il mourut en 1516.
  28. Né en 1501, assassiné en 1542.
  29. Inexact. La famille de Ghiberti ne s’éteignit qu’à la fin du XVI° siècle.
  30. Immatriculé à l’Art des Tailleurs de pierre, le 20 décembre 1427.
  31. Inscrit à la Compagnie de Saint-Luc ou des peintres, en 1423 : Lorenzo di Bartolo, orafo, popolo di Sant'Ambrogio, 1423. Les vitraux, faits sur les dessins de Ghiberti, existent encore (sauf celui d’Arezzo).
  32. Le 16 avril 1420, avec Battista d’Antonio.
  33. En réalité, ce n’est que le 13 avril 1443 que Filippo fut nommé directeur à vie et sans collègue. — Le nom de Ghiberti se trouve pourtant, avec de fréquentes interruptions, jusqu’en juin 1446.
  34. Mort à 77 ans, le 1er décembre 1455, d'après le livre des morts. Il avait fait son testament le 26 novembre 1455.
  35. L'autre porte est signée OPVS LAVRENTII FLORENTINI.