Lettre de Saint-Évremond à la duchesse Mazarin (« Vous aurez la bonté… »)

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LXXXVIII. Billet à la duchesse Mazarin.


À LA MÊME.

Vous aurez la bonté, s’il vous plaît, de vous trouver, à deux heures, au parloir, où vous n’avez pas dédaigné de vous trouver, du temps du marquis de Créqui1. Vous y verrez un petit espace couvert d’herbes de senteur. Il me semble que milord Ranelagh y devroit être. J’avois la réputation de me connoître bien en vin et en viande. Je confesse mon ignorance pour le fruit, et je suis trop vieux pour apprendre des sciences nouvelles ; trop heureux si je n’ai pas oublié celles que j’avois apprises. Honorer votre grâce est ce que sait et saura toujours, Hasta la Muerte, el cavallero, etc.


NOTES DE L’ÉDITEUR

1. L’ancien ami de Saint-Évremond, dont il est souvent parlé dans ces volumes, et pour qui Mme de la Suze faisoit ces jolis vers :

Si j’avois la vivacité
Qui fait briller Coulanges ;
Si je possédois la beauté
Qui fait régner Fontanges ;
Ou si j’étois comme Conti
Des grâces le modèle ;
Tout cela seroit pour Créqui,
Dut-il m’être infidèle.