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Lettres à une autre inconnue/XLVIII

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Michel Lévy frères (p. 227-230).
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XLVIII


Cannes, 10 mars 1870.


Chère Présidente,


Je viens de recevoir les pilules. Je vois que je dois 15 fr. 50 c. à la comtesse Potocka, plus le port. Aurez-vous la bonté d’acquitter ma dette, et de mettre à ses pieds mes respectueux hommages et mes remercîments ?

J’espère, si le temps se remet un peu, que je pourrai aller vous rembourser un de ces jours, et regagner à Monaco mes frais d’apothicaire.

Vous m’avez dit d’écrire à M. Worms ; voici une lettre que je soumets à votre approbation. Si elle vous paraît convenable, veuillez l’envoyer. Je suppose que le docteur Worms est à Nice.

Je suis toujours très-patraque, un peu moins mal pourtant depuis quelques jours, mais si faible que j’ai toutes les peines du monde à faire quelques pas hors de chez moi.

Je ne sais rien du tout des grandes querelles dont vous me parlez. Nous avions hier dans notre port le duc de Hamilton et son yacht à vapeur. De plus, un curé est tombé dans notre chemin de fer du haut de la tranchée de Cannes, c’est-à-dire d’une quarantaine de pieds, et ne s’est pas tué, ce qui est dû à l’intervention de l’Imaracolata. Voilà nos grandes nouvelles.

M. Gavini a dû vous en rapporter de Paris de plus intéressantes. Je sais que l’impératrice a été très-souffrante d’une bronchite, mais qu’elle est à présent beaucoup mieux. Je lui ai écrit, mais je n’ai pas encore eu de ses nouvelles.

Miss Lagden et M. Ewer me chargent de les rappeler à votre bon souvenir.

Veuillez agréer, chère Présidente, tous mes remercîments et l’expression de mes tendres et respectueux hommages.