Lettres de Jules Laforgue/091

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Lettres. — II (1883-1887)
Texte établi par G. Jean-Aubry, Mercure de France (Œuvres complètes de Jules Laforgue. Tome Vp. 92-93).
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XCI

À M. CHARLES HENRY

Coblentz, vendredi [juillet 1884].
Mon cher Henry,

J’ai reçu votre lettre (d’aîné).

Mais, vraiment, vous me ferez plaisir en ne lisant pas le Menzel.

Il n’est pas de moi. Vous n’imaginez pas le français, la psychologie, l’esprit et même les affirmations de faits que me prête ce monsieur.

Tout cela est d’ailleurs passé et l’incident est des plus clos.

J’ai été passer trois jours à Cassel. J’ai vu 20 Rembrandt, des Hals, des Rubens, des Van Dyck. Tout un trésor. Je rapporte quelques photos.

Le Vanier a raison d’attendre, et puis je pourrai revoir la chose et supprimer des grossièretés qu’une vulgaire conception de la force en littérature (l’éloquence ! tords-lui le cou[1], comme dit Verlaine) m’avait induit à y laisser.

Je serai à Paris le 10 août, comme l’an dernier.

J’ai écrit, pour Heyse (qui vit encore) et Spielhagen. À bientôt réponse.

Poignée de main et au revoir à Cros.

Votre
Jules Laforgue.

  1. Prends l’éloquence et tords-lui son cou.
    (Jadis et Naguère.)