Lettres de Jules Laforgue/126

La bibliothèque libre.
Lettres. — II (1883-1887)
Texte établi par G. Jean-Aubry, Mercure de France (Œuvres complètes de Jules Laforgue. Tome Vp. 173-174).
◄  CXXV.
CXXVII.  ►

CXXVI

À M. ÉDOUARD DUJARDIN

Vendredi [21 janvier 1887].
Mon cher Dujardin,

J’ai voulu vous dire bonjour hier au soir. J’ai vu Wyzewa qui m’a parlé d’une chronique[1]. Je me suis hâté, elle est sans doute très lourde, sèche et peu 30 jours. Je vous l’envoie. Une autre fois, si une autre fois il y a, ce sera mieux.

Mais que ma chronique vous plaise ou que vous n’en usiez, j’ai un petit service à vous demander. J’ai dans le supplément de samedi prochain un article de 300 lignes. C’est sans doute lundi que je le toucherai, je vous demande en toute simplicité, et je n’ai songé qu’à vous, si vous pouvez me prêter jusqu’à ce lundi un ou deux louis. — Si je vous avais vu hier je ne vous aurais pas parlé de cela, une surprise m’y oblige soudainement aujourd’hui. — Si vous pouvez, le plus tôt envoyé sera le mieux, demain dans la journée si possible, je vous prie.

Ne voyez dans tout cela qu’un accident. Si un soir vous êtes dans ce quartier vers huit ½, neuf h., montez, nous prendrons le thé en famille. Vous comprenez que je me déplace difficilement — en tout cas j’irai à votre prochain lundi, qui est encore loin.

Votre dévoué, je vous prie,

J. Laforgue.
8, rue de Commaille.

  1. Teodor de Wyzewa avait demandé à Jules Laforgue de collaborer régulièrement à la Revue Indépendante en y publiant chaque mois une chronique. Ces chroniques parisiennes parurent dans les numéros de février à août 1887 de la Revue. La mort de l’écrivain en interdit la suite.